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Histoire naturelle (trad. Littré)/II/84

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Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 138).
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Livre II — § 84

LXXXIV.

1(LXXXII.) Les puits sont un préservatif ; il en est de même d’excavations nombreuses : ce sont des soupiraux donnant une issue à l’air ; cela se voit dans certaines villes, qui souffrent moins des secousses parce qu’elles sont creusées de souterrains nombreux pour l’écoulement des immondices. Là aussi des parties qui sont comme suspendues sont les plus sûres ; on en a un exemple à Naples, en Italie, où la portion la plus solide éprouve le plus de dommage. Les voûtes résistent le mieux, de même que les murailles qui font un angle, et où le coup porté sur un côté est annulé par le coup porté sur l’autre. 2L’ébranlement endommage moins les murailles en briques. Il y a aussi une grande différence d’effet suivant l’espèce même de secousse ; car la terre s’ébranle de plus d’une façon. Le danger est le moindre quand elle vibre et cause dans les édifices une sorte de frémissement, ou quand elle se soulève et retombe par un mouvement alternatif ; le dommage est nul aussi quand les bâtiments s’entre-choquant sont portés en sens contraires : une impulsion arrête l’autre. Mais une espèce de mouvement ondulatoire qui, revenant sur lui-même, imite les flots, est funeste ; il en est de même d’un mouvement qui agit en un sens unique. Les tremblements de terre cessent quand le vent s’est fait jour ; mais s’ils persistent, ils ne s’arrêtent pas avant quarante jours : quelquefois ils durent plus longtemps, et quelques-uns se sont fait sentir pendant l’espace d’un même de deux ans.