Histoire naturelle (trad. Littré)/II/87

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Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 139).
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Livre II — § 87

LXXXVII.

1(LXXXV.) La même cause produit des terres nouvelles, lorsque le souffle qui secoue la terre, suffisant pour soulever le sol, est trop faible pour faire éruption. En effet, ce n’est pas seulement par les alluvions des fleuves que naissent des terres nouvelles, comme les îles Échinades par les dépôts du fleuve Achéloüs, et la plus grande partie de l’Égypte par ceux du Nil de l’Égypte, qui, si nous en croyons Homère (Od. IV, 354), était séparée de l’île de Pharos (V, 34) par un jour et une nuit de navigation. Ce n’est pas seulement non plus par la retraite de la mer, ainsi que cela est arrivé à Circeii (III, 9) dont le même Homère fait une île (Od. X, 195). 2Il y a un retrait semblable d’une étendue de dix milles (myr. 1,4725), dans le port d’Ambracie. On en cite un de cinq (kil. 7,362) dans l’Attique, au Pirée (IV, 11) ; et à Éphèse, où les flots venaient jadis battre le temple de Diane. Si nous ajoutons foi à Hérodote (Eut. p. 93), la mer couvrait jadis l’Égypte au delà de Memphis, jusqu’aux montagnes d’Éthiopie ; elle occupait aussi les lieux plats de l’Arabie. Les environs d’Ilium et toute la Teuthranie (V, 33) furent une mer dans laquelle le Méandre finit par apporter la terre ferme.