Histoire naturelle (trad. Littré)/II/Bilingue/41

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Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 118-119).
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XLI.

1(XLI.) Des portions de certaines constellations ont aussi une action propre, par exemple à l’équinoxe d’automne et au solstice d’hiver, époques auxquelles des tempêtes nous révèlent le passage du soleil ; et ce passage se manifeste non pas seulement par des pluies et des orages, mais aussi par beaucoup d’effets qu’en ressentent les corps et la campagne. Sous l’influence de l’astre, les uns éprouvent des paralysies, les autres des commotions dans le ventre, dans les nerfs, dans la tête, dans l’intelligence, à des époques réglées. L’olivier (XVIII, 68), le peuplier blanc et le saule, au solstice d’été, recoquillent leurs feuilles ; 2le pouliot desséché et suspendu au toit fleurit le jour même du solstice d’hiver ; les membranes distendues par l’air se rompent. Celui-là s’étonnera de ces phénomènes qui n’a pas remarqué (expérience quotidienne) qu’une plante appelée tournesol (XXII, 19) regarde toujours le soleil qui s’en va, et tourne continuellement avec lui, même lorsque les nuages le voilent ; que la lune a aussi une action par laquelle les huîtres, les coquillages et les testacés de toute espèce croissent et diminuent selon ses phases. 3Bien plus, les observateur attentifs ont découvert que le nombre des lobes du foie de la souris répond à l’âge de la lune (XI, 76 ; XXIX, 15), et qu’un très petit animal, la fourmi (XI, 36), est sensible à l’influence de cet astre, et cesse son travail quand il n’est pas visible. En ceci notre ignorance est d’autant plus honteuse qu’il est reconnu que les affections des yeux, chez certaines bêtes de somme (XI, 55), croissent et décroissent avec la lune. Ce qui nous excuse, c’est l’immensité des cieux séparés de nous par une énorme hauteur, et divisés en soixante-douze constellations. 4Ces constellations sont les images d’objets ou d’animaux entre lesquelles les astronomes ont partagé le ciel. On y a noté seize cents étoiles, c’est-à-dire les étoiles remarquables par leurs effets ou par leur apparence ; par exemple, dans la queue du Taureau, sept qu’on appelle Pléiades, les Hyades au front, le Bouvier qui suit la grande Ourse.

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