Histoires incroyables (Palephate)/36

La bibliothèque libre.

CHAP. XXXVI.

Des Frênes générateurs

Qu’y a-t-il de plus absurde que de croire que la première race d’hommes naquit des frênes : il y eût un homme nommé Mêlios (Frêne), ses descendants portèrent le nom de Méliens (1), comme les Grecs celui d’Hellènes, d’après Hellen, comme les Ioniens reçurent le leur d’après Ion (2). Les races de fer et d’airain sont également des traditions fabuleuses.

(1) Il est question de l’île de Mélos et des Méliens dans Plutarque, dans Antoninus-Libéralis, dans Ptolémée Héphestion, dans Pline-le-naturaliste, dans Pomponius-Méla, etc., etc., mais je n’y ai rien trouvé qui eût rapport à la tradition dont parle Palépathe. Fischer remarque que dans la théogonie d’Hésiode, quand Jupiter fit succéder l’âge d’airain à l’âge d’argent, le Dieu fit la race humaine de frêne, ce qui signifie dans le langage hardi du vieux poète qu’il la fit dure. Cette figure aurait-elle été prise au propre ? c’est ce que nous ignorons.

(2) Il ne faut pas confondre les Ioniens recevant leur nom d’Ion leur premier chef, avec la mer Ionienne recevant sa dénomination, selon Apollodore, de la traversée d’Io métamorphosée en génisse (V. ci-après chap. XLIII, note 1er).