Histoires incroyables (Palephate)/37

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CHAP. XXXVII.

De la massue d’Hercule (1).

On a dit qu’elle reverdissait d’elle-même. On l’appela donc feuillue, c’est qu’après avoir été séparée (du tronc de l’arbre) et posée sur l’herbe, elle se mit encore à végéter, et voilà l’origine de la tradition.

(1) Théocrite, idylle 25e, introduit Hercule racontant lui-même au fils d’Augias comment il avait triomphé du lion de Némée : « D’une main, dit-il, j’avais pris ma solide massue d’olivier (encore recouverte de son écorce), que j’avais arrachée moi-même, sur l’Hélicon, avec toute sa racine » (V. 207-210, tom. 1, p. 303 de l’édit, de Valpy). Pausanias nous apprend aussi (lib. II, c. 31, p. 74, l. 32, édit. fo, Francfort 1583) que la massue d’Hercule était faite d’olivier sauvage, et que l’ayant déposée sur la terre il la vit reverdir. Virgile (2e liv. des Géorgiques, v. 30-31, assure en effet que l’olivier renaît aisément, même de boutures sèches :

 
             Quin et caudicibus sectis (mirabile dictu) !
             Truditur è sicco radix oleagina ligno.

Au surplus ce petit chapitre qui serait inintelligible pour nous, si nous n’avions pas les auteurs que je viens de rappeler, ne nous est évidemment point parvenu entier.