Homélie sur les Machabées/Argument analytique

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Traduction par Édouard Sommer.
Librairie Hachette et Cie (p. 1-3).

ARGUMENT ANALYTIQUE

DE L’HOMÉLIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE


SUR LES MACHABÉES[1]




La Judée, bien que soumise à la domination des rois de Syrie, avait conservé ses lois et sa religion. Antiochus IV, surnommé Épiphane, second fils d’Antiochus le Grand, irrité d’une révolte qui avait éclaté en Judée sous son règne, marcha contre Jérusalem, où il fit un affreux carnage, et voulut forcer les Juifs à adorer les mêmes dieux que les Syriens. Après avoir pillé le temple, il plaça dans le sanctuaire une statue de Jupiter Olympien, y offrit des sacrifices à ce dieu, et ordonna de mettre à mort tous les Juifs qui refuseraient de sacrifier à leur tour ou de manger des mets interdits par la loi de Moïse.

La crainte des supplices décida de nombreuses apostasies. Parmi ceux qui aimèrent mieux mourir que d’être infidèles à leur Dieu, se distinguèrent un vieillard du nom d’Éléazar, une mère et ses sept fils, qui subirent le martyre avec une constance héroïque. L’histoire de cette persécution se trouve consignée dans le premier livre des Machabées ; quant au martyre d’Éléazar, des frères Machabées et de leur mère, on en trouve le récit dans un traité de l’historien et philosophe juif Flavius Josèphe[2], qui est intitulé Des Machabées ou de l’empire de la raison (περὶ αὐτοϰράτορος λογισμοῦ).

L’Église rendait des honneurs aux frères Machabées, et leur consacrait tous les ans un jour de fête ; quelques fidèles cependant doutaient qu’on dût honorer dans les églises des martyrs qui n’avaient pas souffert pour la loi nouvelle. C’est pour dissiper ces doutes et lever ces scrupules que, le jour de la fête des Machabées, saint Grégoire monta en chaire et prononça l’homélie suivante, de laquelle on peut rapprocher deux homélies de saint Jean Chrysostome sur le même sujet.


I. Avant la venue du Christ sur la terre, il y eut chez le peuple de Dieu des hommes pleins de foi, de qui sa future parole était connue.

II. Ceux qui ont souffert le martyre avant l’arrivée du Sauveur ont le même droit que les martyrs nouveaux aux éloges de l’Église et au respect des fidèles.

III. Grandeur d’âme et fier courage d’Éléazar et des sept Machabées.

IV. Constance inébranlable de la mère, qui assiste sans faiblir, sans se troubler un seul moment, aux tortures de ses enfants ; elle souhaite avec ardeur, non pas qu’ils soient sauvés, mais qu’ils subissent jusqu’au bout le martyre.

V. Ferme réponse des frères Machabées aux menaces et aux promesses d’Antiochus.

VI. Suite du discours des frères Machabées.

VII. Exhortations que les martyrs s’adressent entre eux au moment de marcher au supplice.

VIII. Exhortations de la mère à ses enfants.

IX. Nobles paroles de la mère après la mort du dernier de ses sept fils.

X. Réflexions sur la gloire et sur les effets de ce martyre ; découragement d’Antiochus.

XI. L’orateur compare le martyre des Machabées et de leur mère aux autres martyres de l’antiquité juive. Confusion, impuissance et regrets d’Antiochus.

XII. Que les pères, les mères et les enfants imitent l’exemple d’Éléazar et des Machabées ; puisqu’ils n’ont pas d’Antiochus à combattre, qu’ils fassent une guerre sans trêve et sans relâche à leurs mauvaises passions.


  1. Il ne faut pas confondre les Machabées dont saint Grégoire de Nazianze prononce ici le panégyrique, avec les sept illustres frères qui luttèrent contre les rois de la Syrie pour l’indépendance de leur pays. La guerre de l’indépendance, commencée par Judas Machabée, est postérieure, de bien peu, il est vrai, à la persécution d’Antiochus.
  2. Josèphe vivait du temps de Vespasien et de Titus, dont il fut l’ami ; il mourut sous le règne de Domitien.