Honnorat - Dictionnaire provençal-français

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Honnorat, Simon Jude
Dictionnaire provençal-français - Honnorat, Simon Jude, 1783-1852
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VOCABULAIRE


FRANÇAIS-PROVENÇAL.

VOCABULAIRE


FRANÇAIS-PROVENÇAL.


PAR


S.-J. HONNORAT


DOCTEUR EN MÉDECINE, AUTEUR DU DICTIONNAIRE

PROVENÇAL-FRANÇAIS


DIGNE,

REPOS, IMPRIMEUR-LIBRAIRIE-ÉDITEUR,

Cours des Arès, 5.

1848.

PRÉFACE.

Le principal but que j’ai eu en vue, en composant le Dictionnaire Provençal-Français, a été de mettre les personnes qui, comme moi, ont été élevées sous l’influence de la langue provençale, en état de profiter de cette langue même, pour arriver à la Française ; car celle-ci a peu de mots qui ne puissent être rendus, et souvent de plusieurs manières, par la nôtre. Mais il ne suffisait pas de faciliter aux habitants du Midi le moyen de s’exprimer en français et de se faire entendre dans tout le royaume, il fallait encore leur aider à comprendre cette langue dans laquelle les sciences sont généralement et presque uniquement écrites et enseignées, en France; car il faut, dans le commerce de la vie, non-seulement se faire comprendre, mais comprendre les autres ; parce que, comme il est dit 1. Cor. 14. § 11. : Si ergo nesciero virtutem vocis ero ei cui loquor barbarus, et qui locuitur mihi barbarus. J’ai pensé que le moyen le plus convenable pour y parvenir, était un Vocabulaire Français-Provençal, qui ne contint que l’échange des mots, afin de ne pas grossir inutilement le volume, la définition se trouvant sous le mot provençal auquel le mot français renvoie.

Des hommes qui ne laissent rien à désirer sous le rapport de l’instruction, trop indulgents sans doute, à notre égard, nous ont témoigné le regret qu’ils éprouvaient, vu l’intérêt que notre Dictionnaire présentait, sous plusieurs rapports, qu’il ne fut pas tout français, afin que chacun put le consulter ; mais au moyen de ce Vocabulaire il devient accessible aux personnes mêmes qui sont le plus étrangères aux dialectes du Midi, toutes les explications étant données en français : elles n’auront qu’à chercher dans le Vocabulaire, le nom de la chose sur laquelle elles veulent avoir des renseignements, et ce nom les renvoie au mot provençal sous lequel ils sont contenus.

Pour rendre cela plus sensible, je raconterai ce qui m’arriva, il n’y a pas longtemps, dans une campagne près de Digne, où j’avais été voir une malade.

Après l’avoir examinée, la demoiselle de la maison m’invita à faire un tour de promenade au bas d’un coteau voisin, couvert de fleurs, et me dit, par manière de conversation : je vous ferai faire un mauvais déjeuner, parce que, comme vous voyez, notre cuisinière est malade et je suis obligée moi-même de faire la cuisine, à laquelle je n’entends rien ; j’ai bien la cuisinière bourgeoise, dit-elle, mais cet ouvrage emploie toujours, dans ses assaisonnements, des choses étrangères ou que nous ne connaissons pas ici. Il met, par exemple, de la sarriette partout, et nous n’avons pas cela. Le coteau en étant cou vert, en ce moment, je lui dis en la lui montrant : c’est votre faute mademoiselle ; la sarriette vous sert de tapis, vous la foulez sous vos pieds ; cela ! dit-elle , tout étonnée, c’est le pebre d’ai, précisément, mais le pebre dai des Provençaux, est la même plante que la sarriette des Français, et la satureia des Latins.

— Publiez donc vite votre Dictionnaire, me dit-elle alors, pour que nous puissions mettre à profit le peu de connaissances que nous avons en botanique. Il m’arrive souvent d’être consulté par des agriculteurs sur des plantes qu’ils ont vues citées comme pouvant faire un très-bon fourrage, ou comme dangereuses aux troupeaux, et qu’ils ne connaissaient pas sous le nom français ou latin sous lesquels elles étaient désignées, mais qu’ils connaissaient très-bien quand je leur en avais donné le nom provençal ; il en est de même pour les oiseaux, les poissons, etc.

Supposons que le lecteur a vu la sarriette citée quelque part, et qu’il ne connaisse pas cette plante sous ce nom : il cherchera le mot sarriette dans le Vocabulaire, qui le renverra à Pebre d’ai du Dictionnaire, et là, il lira :

PEBRE D’AI, s. m. (pébré d’aï); SENDREJA, SARRIETA, PEBREDAY , SABRUEGEA, SABRUICHA, SAGRIEGE, SAGRIECHA et SAURIAGEA , (qui sont des synonymes de la même plante). On donne ce nom, dans la Basse-Provence, à la sarriette des jardins, Satureia hortensis, Lin. et dans la Haute, à la sar riette de montagne, Satureia montana, Lin. plantes de la famille des Labiées, communes sur les coteaux arides, la première dans la Basse-Provence et l’autre dans la Haute. Voy.Garidel Satureia sativa, p. 486.

Éty. Le nom de pebre a été donné à cette plante, parce que, desséchée et pulvérisée, elle peut remplacer le poivre, et de ai, parce que les ânes en mangent ou parce qu’on la considère comme un poivre de très-basse qualité.

Si au lieu du nom d’une plante, il a vu celui d’un oiseau, du crapaud volant , tête chèvre ou engoulevent par exemple ; il cherchera dans le Vocabulaire un de ces noms, qui le enverra à Tardarassa, où il trouvera ce qui suit : TARDARASSA, s. f. (tardarasse) ; SABAT, SABA, FAUCILHOUN, MICHOULA, CABRILHAU, TARTARASSA, GRAND-GORGEA, NICHOULA, CHAUCHA-GARRIS, GLAUCHOLA. Crapaud volant, tête chèvre, ou engoulevent d’Europe, Caprimulgus europœus, Lin. oiseau de l’ordre des Passereaux et de la famille des Plénirostres ou Omaloramphes (à bec plat), qui arrive au printemps dans nos contrées pour les quitter à l’approche de l’hiver.

Étymologie, de tardar, tarder, et de l’augmentatif assa, qui tarde beaucoup ; parce que cet oiseau ne commence à voler qu’à l’entrée de la nuit. V. Tard, R.

La femelle pond au pied d’un arbre, sans y construire de nid, deux œufs oblongs, un peu plus gros que ceux du merle et marbrés de taches bleuâtres, sur un fond blanc.

S’il s’agissait d’un poisson, du crapaud de mer, scorpine ou scorpène, scorpène rascasse, ces noms, dans le Vocabulaire, renvoient à Rascassu, 2. où l’on trouve :

RASCASSA, s.f. (rascasse) ; ESCOURPENA, RASCASSOUIRA. Crapaud de mer, scorpine, scorpène rascasse : Scorpœna porcus, Lin. poisson de l’ordre des Holobranches et de la famille des Céphalotes (à grosse tête), dont la chair savoureuse est de bon goût, et qui pèse de cinq hectogrammes jusqu’à un kilogramme.

Étymologie, de rascas, rude, piquant. Voy. Rasc. Rad.

Enfin, s’il était question de l’hippobosque du mouton, ce mot du Vocabulaire, renverrait à Barbin, où se trouvent les explications suivantes :

BARBIN, s. m. (barbïn) ; BARBEZIN, BARBESIN, LINGASTA DEIS MOUTOUNS, GOURGOUBIN PAT. Hippobosque du mouton, Hippobosca ovina, Lin. Fab. insecte de l’ordre des Diptères et de la famille des Haustelles ou Sclérostomes (à bouche dure), qui vit sur le mouton et la brebis.

Étymologie, de barba, parce qu’il paraît velu, barbu. Voy. Barb, R.

Quoique cet insecte n’ait point d’ailes, il n’en appartient pas moins à un genre ailé. On observe ici le même phénomène que dans la punaise de lit, qui est également privée des mêmes organes, quoique toutes les autres espèces en soient pourvues. Il semble que la nature leur ait refusé ces parties non-seulement, parce qu’elles leur étaient inutiles, mais parce qu'elles auraient pu leur nuire en leur servant à s’écarter du lieu où ils trouvent une nourriture aisée.

Ces exemples suffiront je pense, pour démontrer aux lecteurs l’utilité de ce Vocabulaire. Les naturalistes et les personnes qui n’auraient besoin que de connaître le nom provençal des choses, pourraient, jusqu’à un certain point, se passer du Dictionnaire, ce qui nous engage à céder le Vocabulaire séparément.

A la suite du vocabulaire se trouvera une table des noms scientifiques latins, donnés par les naturalistes aux différents êtres cités dans le Dictionnaire, de sorte que relativement aux exemples cités, ils n’auraient qu’à chercher, dans cette table latine, Satureia hortensis, montana, Caprimulgus europœus, Scorpœna porcus et Hippobosca ovina, pour avoir les noms provençaux ; Pebre d’ai, Tardarassa, Rascassa et Barbin.

Nota. L’orthographe des mots qui figurent dans ce Vocabulaire est celle de l’académie , ceux qu’elle n’a pas adoptés sont imprimés en italique.

VOCABULAIRE


FRANÇAIS-PROVENÇAL.



A


ABA


Abaissé, ée. Abaissat, ada.
Abaissement. Abaissament.
Abaisser s’. Abaissar s’.
Abandon Abandoun.
Abandonné, ée. Abandounat, ada.
Abandonnement. Abandounament.
Abaque. Abaco.
Abasourdi, ie. Abasourdit, ida, ia.
Abasourdir. Abasourdir.
Abat. V. Abbat.
Abâtardi, ie. Abastardit, ida.
Abâtardir. Abastardir.
Abâtardir s’. Abastardir s’.
Abâtardissement. Abastardissament.
Abat-foin. Pasturiera.
Abatis. Abatis.
Abatis d’un bœuf. Toumbada.
Abat-jour. Abat-jour.

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