Horace (Sand)/Chapitre 02

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Horace (Sand)
HoraceJ. Hetzel Œuvres illustrées de George Sand, volume 4 (p. 4-6).
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II.

Le jour suivant, je lui demandai pourquoi, ayant une telle répugnance pour le droit, il ne se livrait pas à l’étude de quelque autre science. « Mon cher Monsieur, me dit-il avec une assurance qui n’était pas de son âge, et qui semblait empruntée à l’expérience d’un homme de quarante ans, il n’y a aujourd’hui qu’une profession qui conduise à tout, c’est celle d’avocat.

— Qu’est-ce donc que vous appelez tout ? lui demandai-je ?

— Pour le moment, me répondit-il, la députation est tout. Mais attendez un peu, et nous verrons bien autre chose !

— Oui, vous comptez sur une nouvelle révolution ? Mais si elle n’arrive pas, comment vous arrangerez-vous pour être député ? Vous avez donc de la fortune ?

— Non pas précisément ; mais j’en aurai.

— À la bonne heure. En ce cas, il s’agit pour vous d’avoir votre diplôme, et vous n’aurez pas besoin d’exercer.

Je le croyais sincèrement dans une position de fortune assez éminente pour légitimer sa confiance. Il hésita quelques instants ; puis, n’osant me confirmer dans mon erreur, ni m’en tirer brusquement, il reprit : « Il faut exercer pour être connu… sans aucun doute, avant deux ans les capacités seront admises à la candidature ; il faut donc faire preuve de capacité.

— Deux ans ? cela me paraît bien peu ; d’ailleurs il vous faut bien le double pour être reçu avocat et pour avoir fait vos preuves de capacité ; encore serez-vous loin de l’âge…

— Est-ce que vous croyez que l’âge ne sera pas abaissé comme le cens, à la prochaine session, peut-être ?…

— Je ne le crois pas ; mais enfin, c’est une question de temps, et je crois qu’un peu plus tôt ou un peu plus tard, vous arriverez, si vous en avez la ferme résolution.

— N’est-il pas vrai, me dit-il avec un sourire de béatitude et un regard étincelant de fierté, qu’il ne faut que cela dans le monde ? Et que, de si bas que l’on parte, on peut gravir aux sommités sociales, si l’on a dans le sein une pensée d’avenir ?

— Je n’en doute pas, lui répondis-je ; le tout est de savoir si l’on aura plus ou moins d’obstacles à renverser, et cela est le secret de la Providence.

— Non, mon cher ! s’écria-t-il en passant familièrement son bras sous le mien ; le tout est de savoir si l’on aura une volonté plus forte que tous les obstacles ; et cela, ajouta-t-il en frappant avec force sur son thorax sonore, je l’ai !

Nous étions arrivés, tout en causant, en face de la Chambre des pairs. Horace semblait prêt à grandir comme un géant dans un conte fantastique. Je le regardai, et remarquai que, malgré sa barbe précoce, la rondeur des contours de son visage accusait encore l’adolescence. Son enthousiasme d’ambition rendait le contraste encore plus sensible. — Quel âge avez-vous donc ? lui demandai-je.

— Devinez ! me dit-il avec un sourire.

— Au premier abord on vous donnerait vingt-cinq ans, lui répondis-je. Mais vous n’en avez peut-être pas vingt.

— Effectivement, je ne les ai pas encore. Et que voulez-vous conclure ?

— Que votre volonté n’est âgée que de deux ou trois ans, et que par conséquent elle est bien jeune et bien fragile encore.

— Vous vous trompez, s’écria Horace. Ma volonté est née avec moi, elle a le même âge que moi.

— Cela est vrai dans le sens d’aptitude et d’innéité ; mais enfin je présume que cette volonté ne s’est pas encore exercée beaucoup dans la carrière politique ! Il ne peut pas y avoir longtemps que vous songez sérieusement à être député ; car il n’y a pas longtemps que vous savez ce que c’est qu’un député ?

— Soyez certain que je l’ai su d’aussi bonne heure qu’il est possible à un enfant. À peine comprenais-je le sens des mots, qu’il y avait dans celui-là pour moi quelque chose de magique. Il y a là une destinée, voyez-vous ; la mienne est d’être un homme parlementaire. Oui, oui, je parlerai et je ferai parler de moi !

— Soit ! lui répondis-je, vous avez l’instrument : c’est un don de Dieu. Apprenez maintenant la théorie.

— Qu’entendez-vous par là ? le droit, la chicane ?

— Oh ! si ce n’était que cela ! Je veux dire : Apprenez la science de l’humanité, l’histoire, la politique, les religions diverses ; et puis, jugez, combinez, formez-vous une certitude…

— Vous voulez dire des idées ? reprit-il avec ce sourire et ce regard qui imposaient par leur conviction triomphante ; j’en ai déjà, des idées, et si vous voulez que je vous le dise, je crois que je n’en aurai jamais de meilleures ; car nos idées viennent de nos sentiments, et tous mes sentiments, à moi, sont grands ! Oui, Monsieur, le ciel m’a fait grand et bon. J’ignore quelles épreuves il me réserve ; mais, je le dis avec un orgueil qui ne pourrait faire rire que des sots, je me sens généreux, je me sens fort, je me sens magnanime ; mon âme frémit et mon sang bouillonne à l’idée d’une injustice. Les grandes choses m’enivrent jusqu’au délire. Je n’en tire et n’en peux tirer aucune vanité, ce me semble ; mais, je le dis avec assurance, je me sens de la race des héros ! »

Je ne pus réprimer un sourire ; mais Horace, qui m’observait, vit que ce sourire n’avait rien de malveillant.

« Vous êtes surpris, me dit-il, que je m’abandonne ainsi devant vous, que je connais à peine, à des sentiments qu’ordinairement on ne laisse pas percer, même devant son meilleur ami ? Croyez-vous qu’on soit plus modeste pour cela ?

— Non, certes, et l’on est moins sincère.

— Eh bien, donc, sachez que je me trouve meilleur et moins ridicule que tous ces hypocrites qui, se croyant in petto des demi-dieux, baissent sournoisement la tête et affectent une pruderie prétendue de bon goût. Ceux-là sont des égoïstes, des ambitieux dans le sens haïssable du mot et de la chose. Loin de laisser étaler cet enthousiasme qui est sympathique et autour duquel viennent se grouper toutes les idées fortes, toutes les âmes généreuses (et par quel autre moyen s’opèrent les grandes révolutions ?), ils caressent en secret leur étroite supériorité, et, de peur qu’on ne s’en effraie, ils la dérobent aux regards jaloux, pour s’en servir adroitement le jour où leur fortune sera faite. Je vous dis que ces hommes-là ne sont bons qu’à gagner de l’argent et à occuper des places sous un gouvernement corrompu ; mais les hommes qui renversent les pouvoirs iniques, ceux qui agitent les passions généreuses, ceux qui remuent sérieusement et noblement le monde, les Mirabeau, les Danton, les Pitt, allez voir s’ils s’amusent aux gentillesses de la modestie ! »

Il y avait du vrai dans ce qu’il disait, et il le disait avec tant de conviction qu’il ne me vint pas dans l’idée de le contredire, quoique j’eusse dès lors par éducation, peut-être autant que par nature, l’outrecuidance en horreur. Mais Horace avait cela de particulier, qu’en le voyant et en l’écoutant, on était sous le charme de sa parole et de son geste. Quand on le quittait, on s’étonnait de ne pas lui avoir démontré son erreur ; mais quand on le retrouvait, on subissait de nouveau le magnétisme de son paradoxe.

Je me séparai de lui ce jour-là, très-frappé de son originalité, et me demandant si c’était un fou ou un grand homme. Je penchais pour la dernière opinion.

« Puisque vous aimez tant les révolutions, lui dis-je le lendemain, vous avez dû vous battre, l’an dernier, aux journées de Juillet ?

— Hélas ! j’étais en vacances, me répondit-il ; mais là aussi, dans ma petite province, j’ai agi, et si je n’ai pas couru de dangers, ce n’est pas ma faute. J’ai été de ceux qui se sont organisés en garde urbaine volontaire, et qui ont veillé au maintien de la conquête. Nous passions des nuits de faction, le fusil sur l’épaule, et si l’ancien système eût lutté, s’il eût envoyé de la troupe contre nous comme nous nous y attendions, je me flatte que nous nous serions mieux conduits que tous ces vieux épiciers qui ont été ensuite admis à faire partie de la garde nationale, lorsque le gouvernement l’a organisée. Ceux-là n’avaient pas bougé de leurs boutiques lorsque l’événement était encore incertain, et c’est nous qui faisions la ronde autour de la ville, pour les préserver d’une réaction du dehors. Quinze jours après, lorsque le danger fut éloigné, ils nous auraient passé leurs baïonnettes au travers du corps, si nous eussions crié : Vive la liberté ! »

Ce jour-là, ayant causé assez longtemps avec lui, je lui proposai de rester avec moi jusqu’à l’heure du dîner, et ensuite de venir dîner rue de l’Ancienne-Comédie, chez Pinson, le plus honnête et le plus affable des restaurateurs du quartier latin.

Je le traitai de mon mieux, et il est certain que la cuisine de M. Pinson est excellente, très-saine et à bon marché : son petit restaurant est le rendez-vous des jeunes aspirants à la gloire littéraire et des étudiants rangés. Depuis que son collègue et rival Dagnaux, officier de la garde nationale équestre, avait fait des prodiges de valeur dans les émeutes, toute une phalange d’étudiants, ses habitués, avait juré de ne plus franchir le seuil de ses domaines, et s’était rejetée sur les côtelettes plus larges et les biftecks plus épais du pacifique et bienveillant Pinson.

Après dîner, nous allâmes à l’Odéon, voir madame Dorval et Lockroy, dans Antony. De ce jour, la connaissance fut faite, et l’amitié nouée complètement entre Horace et moi.

« Ainsi, lui disais-je dans un entr’acte, vous trouvez l’étude de la médecine encore plus repoussante que celle du droit ?

— Mon cher, répondit-il, je vous avoue que je ne comprends rien à votre vocation. Se peut-il que vous puissiez plonger chaque jour vos mains, vos regards et votre esprit dans cette boue humaine, sans perdre tout sentiment de poésie et toute fraîcheur d’imagination ?

— Il y a quelque chose de pis que de disséquer les morts, lui dis-je, c’est d’opérer les vivants : là, il faut plus de courage et de résolution, je vous assure. L’aspect du plus hideux cadavre fait moins de mal que le premier cri de douleur arraché à un pauvre enfant qui ne comprend rien au mal que vous lui faites. C’est un métier de boucher, si ce n’est pas une mission d’apôtre.

— On dit que le cœur se dessèche à ce métier-là, reprit Horace ; ne craignez-vous pas de vous passionner pour la science au point d’oublier l’humanité, comme ont fait tous ces grands anatomistes que l’on vante, et dont je détourne les yeux comme si je rencontrais le bourreau ?

— J’espère, répondis-je, arriver juste au degré de sang-froid nécessaire pour être utile, sans perdre le sentiment de la pitié et de la sympathie humaine. Pour arriver au calme indispensable, j’ai encore du chemin à faire, et je ne crois pas, d’ailleurs, que le cœur s’endurcisse.

— C’est possible, mais enfin, les sens s’énervent, l’imagination se détend, le sentiment du beau et du laid se perd ; on ne voit plus de la vie qu’un certain côté matériel où tout l’idéal arrive à l’idée d’utilité. Avez-vous jamais connu un médecin poëte ?

— Je pourrais vous demander également si vous connaissez beaucoup de députés poëtes ? Il ne me semble pas que la carrière politique, telle que je l’envisage de nos jours, soit propre à conserver la fraîcheur de l’imagination et le fragile coloris de la poésie.

— Si la société était réformée, s’écria Horace, cette carrière pourrait être le plus beau développement pour la vigueur du cerveau et la sensibilité du cœur ; mais il est certain que la route tracée aujourd’hui est desséchante. Quand je songe que pour être apte à juger des vérités sociales, où la philosophie devrait être l’unique lumière, il faut que je connaisse le Code et le Digeste ; que je m’assimile Pothier, Ducaurroy et Rogron ; que je travaille, en un mot, à m’abrutir, et que, afin de me mettre en contact avec les hommes de mon temps, je descende à leur niveau… oh ! alors je songe sérieusement à me retirer de la politique.

— Mais, dans ce cas, que feriez-vous de cet enthousiasme qui vous dévore, de cette grandeur d’âme qui déborde en vous ? Et quel aliment donneriez-vous à cette volonté de fer dont vous me faisiez un reproche de douter, il y a peu de jours ? »

Il prit sa tête entre ses deux mains, appuya ses coudes sur la barre qui sépare le parterre de l’orchestre, et resta plongé dans ses réflexions jusqu’au lever de la toile ; puis il écouta le troisième acte d’Antony avec une attention et une émotion très-grandes.

« Et les passions ! s’écria-t-il lorsque l’acte fut fini. Pour combien comptez-vous les passions dans la vie ?

— Parlez-vous de l’amour ? lui répondis-je. La vie, telle que nous nous la sommes faite, admet en ce genre tout ou rien. Vouloir être à la fois amant comme Antony et citoyen comme vous, n’est pas possible. Il faut opter.

— C’est bien justement là ce que je pensais en écoutant cet Antony si dédaigneux de la société, si outré contre elle, si révolté contre tout ce qui fait obstacle à son amour… Avez-vous jamais aimé, vous ?

— Peut-être. Qu’importe ? Demandez à votre propre cœur ce que c’est que l’amour.

— Dieu me damne si je m’en doute, s’écria-t-il en haussant les épaules. Est-ce que j’ai jamais eu le temps d’aimer, moi ? Est-ce que je sais ce que c’est qu’une femme ? Je suis pur, mon cher, pur comme une oie, ajouta-t-il en éclatant de rire avec beaucoup de bonhomie ; et dussiez-vous me mépriser, je vous dirai que, jusqu’à présent, les femmes m’ont fait plus de peur que d’envie. J’ai pourtant beaucoup de barbe au menton et beaucoup d’imagination à satisfaire. Eh bien ! c’est là surtout ce qui m’a préservé des égarements grossiers où j’ai vu tomber mes camarades. Je n’ai pas encore rencontré la vierge idéale pour laquelle mon cœur doit se donner la peine de battre. Ces malheureuses grisettes que l’on ramasse à la Chaumière et autres bergeries immondes, me font tant de pitié, que pour tous les plaisirs de l’enfer, je ne voudrais pas avoir à me reprocher la chute d’un de ces anges déplumés. Et puis, cela a de grosses mains, des nez retroussés ; cela fait des pa-ta-qu’est-ce, et vous reproche son malheur dans des lettres à mourir de rire. Il n’y a pas même moyen d’avoir avec cela un remords sérieux. Moi, si je me livre à l’amour, je veux qu’il me blesse profondément, qu’il m’électrise, qu’il me navre, ou qu’il m’exalte au troisième ciel et m’enivre de voluptés. Point de milieu : l’un ou l’autre, l’un et l’autre si l’on veut ; mais pas de drame d’arrière-boutique, pas de triomphe d’estaminet ! Je veux bien souffrir, je veux bien devenir fou, je veux bien m’empoisonner avec ma maîtresse ou me poignarder sur son cadavre ; mais je ne veux pas être ridicule, et surtout je ne veux pas m’ennuyer un milieu de ma tragédie et la finir par un trait de vaudeville. Mes compagnons raillent beaucoup mon innocence ; ils font les don Juan sous mes yeux pour me tenter ou m’éblouir, et je vous assure qu’ils le font à bon marché. Je leur souhaite bien du plaisir ; mais j’en désire un autre pour mon compte. À quoi songez-vous ? ajouta-t-il en me voyant détourner la tête pour lui cacher une forte envie de rire.

— Je songe, lui dis-je, que j’ai demain à déjeuner chez moi une grisette fort aimable, à laquelle je veux vous présenter.

— Oh ! que Dieu me préserve de ces parties-là ! s’écria-t-il. J’ai cinq ou six de mes amis que je suis condamné à ne plus entrevoir qu’à travers le fantôme léger de leurs ménagères à la quinzaine. Je sais par cœur le vocabulaire de ces femelles. Fi, vous me scandalisez, vous que je croyais plus grave que tous ces absurdes compagnon ! Je les fuis depuis huit jours pour m’attacher à vous, qui me semblez un homme sérieux, et qui, à coup sûr, avez des mœurs élégantes pour un étudiant ; et voilà que vous avez une femme, vous aussi ! Mon Dieu, où irai-je me cacher pour ne plus rencontrer de ces femmes-là ?

— Il faudra pourtant vous risquer à voir la mienne. Je vous dis que j’y tiens, et que j’irai vous chercher si vous ne venez pas déjeuner demain avec elle chez moi.

— Si vous êtes dégoûté d’elle, je vous avertis que je ne suis pas l’homme qui vous en débarrasserai.

— Mon cher Horace, je vais vous rassurer en vous déclarant que si vous étiez tenté de la débarrasser de moi, il faudrait commencer par me couper la gorge.

— Parlez-vous sérieusement ?

— Le plus sérieusement du monde.

— En ce cas, j’accepte votre invitation. J’aurai du plaisir à voir de plus près un véritable amour…

— Pour une grisette, n’est-ce pas, cela vous étonne ?

— Eh bien ! oui, cela m’étonne. Quant à moi, je n’ai jamais vu qu’une femme que j’aurais pu aimer, si elle avait eu vingt ans de moins. C’était une douairière de province, une châtelaine encore blonde, jadis belle, et parlant, marchant, accueillant et congédiant d’une certaine façon, auprès de laquelle toutes les femmes que j’avais vues jusque-là me semblèrent des gardeuses de dindons. Cette dame était d’une ancienne famille ; elle avait la taille d’une guêpe, les mains d’une vierge de Raphaël, les pieds d’une sylphide, le visage d’une momie et la langue d’une vipère. Mais je me suis bien promis de ne jamais prendre une maîtresse belle, aimable et jeune, à moins qu’elle n’ait ces pieds et ces mains-là, et surtout ces manières aristocratiques, et beaucoup de dentelles blanches sur des cheveux blonds.

— Mon cher Horace, lui dis-je, vous êtes encore loin du temps où vous aimerez, et peut-être n’aimerez-vous jamais.

— Dieu vous entende ! s’écria-t-il. Si j’aime une fois, je suis perdu. Adieu ma carrière politique ; adieu mon austère et vaste avenir ! Je ne sais rien être à demi. Voyons, serai-je orateur, serai-je poète, serai-je amoureux ?

— Si nous commencions par être étudiants ? lui dis-je.

— Hélas ! vous en parlez à votre aise, répondit-il. Vous êtes étudiant et amoureux. Moi, je n’aime pas, et j’étudie encore moins ! »