Hospices pour les animaux en Inde

La bibliothèque libre.

HOSPICE POUR LES ANIMAUX DANS L’INDE.

Dans une des dernières séances de la société Asiatique de Londres, le lieutenant Burnes, de l’armée de Bombay, a lu un mémoire sur l’hospice de Surate, fondé pour recevoir et nourrir les animaux, établissement qu’il a visité lui-même dans tous ses détails. Il y remarqua une très-grande quantité de buffles et de vaches, quelques chèvres et plusieurs poules, commençant à perdre leurs plumes par suite d’une extrême vieillesse. Du reste, tous les animaux, sans restriction de nombre, sans distinction d’espèces, sont admis dans ce singulier hospice, dont une des parties les plus curieuses, est une sorte de hangar de vingt-cinq pieds de long, avec un étage élevé d’environ huit pieds au-dessus du sol, et destiné à contenir les grains qui nourrissent les vers et les insectes. Ces hôtes y sont tellement abondans et tellement pressés, que ce n’est plus un tas de grains que l’on aperçoit, mais une matière animée et mouvante, au milieu de laquelle on distingue tous les insectes qui accompagnent la misère et la pauvreté. Les employés de l’hospice ne voulurent pas convenir du fait si souvent répété en Europe, que les Indiens pieux se dévouent quelquefois pendant une nuit, pour servir de pâture à ces animaux, et un médecin qui accompagnait le lieutenant Burnes déclara qu’il n’existe pas d’homme assez robuste pour résister pendant plus de deux heures au martyre que ferait éprouver ce singulier acte de dévotion. L’auteur affirme que des établissemens semblables existent dans toutes les villes considérables de l’Inde ; dans l’une d’elles, il vit un hôpital de rats qui en enfermait plus de 5,000, nourris avec de la farine perçue par des contributions publiques.

L…