Salut à toi ! Lure chérie !
Sous ta couronne de grands bois,
Parmis les fleurs de la prairie
Écoute, écoute nos voix
Chanter la petite patrie
Aujourd'hui comme autrefois
Toujours ! Notre Lure chérie
Lure salut! D'autres cités s'enorgueillissent
Des baisers du soleil ou de leurs monuments
Mais pour nous, francs Lurons, toutes beautés pâlissent
Car nous te regardons avec des yeux d'amants.
De toi nous aimons tout et même l'âpre bise
Qui par de longs hivers, fouette notre sang
Même tes jours de deuil sous l'atmosphère grise
Et, quand il a neigé, ton silence pesant !
Lure salut! L'été dans tes forêts nombreuses,
Sur le Mortard hautain, dans Monchâtel joyeux,
On entend les chansons de tes filles rieuses
Et les tendres propos des couples amoureux.
Allors, tu resplendis dans tes habits de fête
Les tilleuls sont en fleurs, les prés sont parfumés
Et les Vosges au loin semblent pencher la tête
Pour sourire et bénir tes enfants bien aimés.
Lure salut ! Nos ancêtres vassaux des prêtres
Surent leurs arracher la sainte liberté,
Ils firent reculer plus d'une fois les reîtres
Qui venaient insulter leur antique cité.
Nous sommes leurs enfants! Vois! La Font qui bouillonne
Et reflète le ciel dans l'azur de ses eaux
C'est notre emblème à tous, la loyauté luronne
Et le coeur frémissant qui bat sous nos sarraus.