Hymne à la Vierge de Vesoul

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Jacquin (p. 43-45).

NOTRE-DAME DE LA MOTTE.

HYMNE À LA VIERGE.

Ô vous qui, des hauteurs de la voûte étoilée,
Veillez sur notre ville avec un soin jaloux,
Daignez toujours répandre, 6 Vierge immaculée,
Vos grâces et vos dons sur nous.

Déjà votre pouvoir, dans des moments funestes,
De nos toits menacés a deux fois écarté
Ce redoutable agent des colères célestes,
ce venin dont chez nous l’air était infecté.
Si les vents qui portaient sur leurs terribles ailes
Tant de poisons subtils, tant de douleurs mortelles,
Doivent dans nos climats prendre un nouvel essor,
Quand reviendront les jours d’angoisse et de souffrance,
Vous qui, deux fois déjà, fûtes notre espérance,
Reine de la montagne, ah ! sauvez-nous encor !

Nous avons près de nous élevé votre image,
Pour la voir nuit et jour resplendir dans nos cieux ;
Pour vous offrir nos cœurs, notre encens, notre hommage,
Et voir tourné vers nous votre front radieux ;

Pour aller au sommet de ces rochers antiques,
Aux chants des séraphins unir de saints cantiques,
Et pour nous préserver des découragements,
célébrer à vos pieds le sacrifice auguste,
Où comme au Golgotha coule le sang du Juste,
Pour payer la rançon de nos égarements.

Faites, hommes de foi, souvent de saints voyages
À ce mont à Marie aujourd’hui consacré ;
Allez-y dans vos jours de sinistres pré-sages ;
Là, pour vous est ouvert un refuge assuré,
Là, les deux bras tendus, vous appelle une Mère :
Offrez-lui le tribut d’un cœur pur et sincère.
Vous trouverez près d’elle et le calme et la paix.
À l’amour d’un bon fils joignez la confiance,
Contractez avec elle une sainte alliance,
Et vous ne rentrerez que comblés de bienfaits.

Venez aussi, venez, hommes de la campagne,
Rendre hommage avec nous à la Reine du ciel ;
Venez aussi, venez à la sainte montagne
Recueillir des faveurs plus douces que le miel.
Si l’hiver quelquefois vous inspire des craintes,
Avec bonté Marie entend toujours vos plaintes ;
Car elle aime et bénit vos utiles travaux.
Contre les vents glacés son amour les protège,
Couvre vos blés naissants d’un blanc tapis de neige,
Et vous les rend l’été plus épais et plus beaux.

Entre Marie et nous il n’est plus de barrière ;
Elle accueille tous ceux qu’illumine la foi,
À son Fils bien-aimé reporte leur prière
Et fait rentrer l’espoir dans leur cœur en effroi.
Quand la grêle a broyé les épis dans les plaines,
Quand la pluie en torrents a changé les fontaines,
Des vignes quand la bise a gelé les bourgeons,

Si nous n’avons perdu la foi ni le courage,
Celle qui d’un seul mot fait reculer l’orage,
Bend moins complets les maux dontnous nousatfligeons.

Venez donc, venez tous, hommes de la campagne,
Rendre hommage avec nous à la Reine du ciel.
Venez aussi, venez à la sainte montagne
Recueillir des faveurs plus douces que le miel.

Ô vous qui, des hauteurs de la voûte étoilée,
Veillez sur notre ville avec un soin jaloux,
Daignez toujours répandre, ô Vierge immaculéo,
Vos grâces et vos dons sur nous.

Habitants des cités, peuple de la campagne,
Venez vous consa er à la Reine du ciel,
Venez tous avec nous à la sainte montagne,
Recueillir des faveurs plus douces que le miel.

CH. L.