Identification anthropométrique, instructions signalétiques/19

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II. — Mensuration de la largeur de l’oreille droite (Pl. 18 et 19)

50. — La largeur de l’oreille est relevée aussitôt après la longueur au moyen des branches étroites du même compas à coulisse, sans faire subir de changement de position au sujet qui reste assis sur le tabouret.

51. — Cette mensuration déroute quelque peu les commençants par le changement de main qu’elle nécessite. La tige de l’instrument passe de la main droite dans la main gauche et, contrairement à ce qui se présente pour toutes les autres mensurations (cette mesure et celle de la coudée exceptées), c’est le pouce de la main gauche qui est chargé de pousser la branche mobile, tandis que celui de la main droite immobilise la mortaise de la branche fixe contre l’oreille. Ainsi, tandis que pour la mensuration de la longueur de l’oreille c’est la main gauche qui prend son point fixe sur le sommet de la tête, pour celle de la largeur c’est la droite qui s’appuie sur le haut du front.

Premier temps.

52. — Saisir la tige de l’instrument de la main gauche, la placer horizontalement à environ un demi-centimètre au-dessus du bord supérieur de l’oreille, de façon que la branche fixe étroite soit tournée inférieurement et vienne s’appuyer en avant du tragus, contre la partie cartilagineuse du conduit auditif, parallèlement à la direction de la ligne de fusion de l’oreille avec la joue.

La branche fixe et étroite étant correctement placée, l’immobiliser au moyen d’une pression exercée par l’extrémité du pouce de la main droite, tandis que les autres doigts étendus viennent prendre leur point d’appui sur le haut du front du sujet.

53. — De la main gauche éloigner la tige graduée du crâne en proportion de l’écartement de l’oreille, jusqu’à ce que la branche mobile puisse être amenée vis-à-vis la bordure postérieure.

54. — Nous avons vu que durant ce mouvement, la branche fixe servant de pivot devait être maintenue fortement contre l’oreille au moyen du pouce de la main droite, dont les autres doigts prennent un point d’appui sur le haut du front.

Deuxième et dernier temps.

55. — Pousser lentement la branche mobile au moyen du pouce gauche, jusqu’à effleurement avec le bord postérieur de l’ourlet.

Lire et dicter les chiffres de la graduation avant de retirer l’instrument.

Remarques relatives à la mensuration de la largeur de l’oreille.

56. — Cette mensuration est encore plus difficile que celle de la longueur de l’oreille. Aux complications provenant de la mollesse de l’organe s’ajoute celle de bien diriger l’appareil dans le mouvement de conversion qu’on doit effectuer en prenant comme pivot la ligne idéale de l’attache de l’oreille qui passe en avant du conduit auditif. La difficulté de déterminer rigoureusement l’emplacement de cette ligne idéale, point de départ de la mensuration, vient encore accroître l’inexactitude du résultat.

57. — Approximation. Rien d’étonnant, en conséquence, à ce que l’écart entre les résultats de deux mensurations prises sur le même sujet puisse s’élever à 2 millimètres sans être qualifié d’erreur. Il n’y aura faute proprement dite que pour une divergence d’au moins 3 millimètres.

Étant donné que la largeur de l’oreille ne varie guère d’une oreille à l’autre de plus de 10 millimètres, on voit combien peu cette mesure offre de ressource pour les comparaisons anthropométriques. Son intérêt est purement descriptif. L’oreille étant un organe d’identification très important, la détermination de sa largeur devait figurer dans le signalement anthropométrique. Il a semblé préférable de profiter de ce que l’opérateur avait le compas en main pour indiquer cette largeur par des chiffres, plutôt que par les qualificatifs toujours plus ou moins incertains : petit, moyen ou grand.