Identification anthropométrique, instructions signalétiques/52

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VII. — La bouche (Pl. 49).

94. — La bouche présente deux angles appelés aussi coins ou commissures. C’est l’intervalle d’un angle à l’autre qui détermine la dimension de la bouche fermée, et l’inclinaison de ces mêmes angles qui lui donne son caractère physionomique.

Quand les coins de la bouche sont nettement relevés, ce qui est assez rare, la ligne dessinée par la rencontre des lèvres est à cavité supérieure ; elle est, au contraire, à convexité supérieure quand les coins en sont abaissés. A des commissures horizontales correspond une bouche à tracé rectiligne.

95. — C’est là un des caractères les plus expressifs et en même temps les plus mobiles de la physionomie. Chacun sait que le rire, ou simplement le contentement, amène le relèvement des coins de la bouche, tandis que la tristesse et le dégoût les abaissent. Aussi ne devra-t-on noter ces particularités que lorsqu’elles seront à la fois permanentes et très accentuées.

96. — Enfin la bouche, à l’état de repos, au lieu d’être maintenue fermée, comme elle l’est chez la généralité des gens, peut être habituellement entr’ouverte, ou même béante.

97. — En résumé la bouche, vue de face, doit être considérée sous le rapport de :

1° sa dimension appréciée d’un angle à l’autre, d’où les deux extrêmes

bouche petite
bouche grande.

2° l’inclinaison de ses angles

bouche à coins relevés
bouche à coins abaissés.

3° son degré habituel d’ouverture

bouche pincée
bouche bée.

98. — Lorsque la bouche est naturellement entr’ouverte, la dentition et notamment les incisives supérieures deviennent plus ou moins apparentes.

Cette remarque est formulée en ces termes : incisives supérieures (ou inférieures) découvertes ; auxquels s’ajoutent quelquefois les particularités de proéminentes, très hautes ou très larges (vulgo à palette), saillantes et éloignées, très rapprochées, mal plantées, chevauchant.

99. — On relèvera de même la perte des dents de devant, toutes les fois qu’il en résultera une particularité physionomique caractéristique. Exemple : perte de la 1re (ou de la 2e) incisive supérieure droite, perte des deux incisives supérieures médianes ; perte de presque toutes les dents antérieures, etc.

Ajoutons que l’examen de la dentition, et notamment des grosses molaires, est en dehors de l’examen signalétique usuel prescrit dans les prisons.

100. — Expression synthétique. La locution bouche en cœur vise encore plus la forme des lèvres que le tracé linéaire de la bouche proprement dite. La bouche en cœur est caractérisée par une lèvre supérieure légèrement retroussée, à sillon médian se prolongeant quelque peu sur la lèvre inférieure qui est bien bordée, l’ouverture buccale étant à coins relevés et de petite dimension (Ib., no 8).