Identification anthropométrique, instructions signalétiques/61

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VII. — impression générale et présomptions relatives à l’état social.

148. — Nous désignons par ces termes le sentiment plus ou moins vague que nous laissent la vue d’un individu et l’échange de quelques paroles avec lui. Son signalement physique, la taille exceptée, y entre pour très peu. Ce jugement instinctif résulte de l’ensemble des caractères si fugaces que nous venons d’analyser dans les pages précédentes : les rides, le teint, les jeux de physionomie, le maintien, la rapidité de la parole, l’accent, le ton, les fautes ou la prétention outrée du langage, la façon de saluer, de se moucher, de cracher, de fumer, de manger, et enfin le soin, l’élégance et la qualité de l’habillement, etc.

149. — Autrement dit, l’impression générale est la conséquence directe de la race, de la nationalité et des antécédents sociaux : éducation, instruction, profession. De là son grand intérêt signalétique ; de là aussi la facilité plus grande de la définir en remontant à ses causes.

150. — Ainsi on peut souvent distinguer, sans trop savoir pourquoi, l’habitant de la ville et celui de la campagne, l’ouvrier, le simple manouvrier, le camelot, l’ancien commis de magasin, le marin, le militaire, le maquignon, le déclassé et les différentes sortes de détenus professionnels : vagabond, mendiant, voleur, teneur de jeux de hasard, souteneur, pédéraste, fauteur de rébellion, etc.

151. — Toutes ces indications n’étant que des suppositions, elles devront toujours être formulées dans la colonne des renseignements divers sous une forme dubitative : a l’apparence d’un garçon de ferme, d’un déclassé ; paraît avoir l’habitude de la vie de prison, etc.

152. — Lorsqu’il s’agira plus spécialement d’un ouvrier de la ville, l’examen des durillons et marques professionnels par un médecin légiste permettra souvent de confirmer, et quelquefois même de découvrir, le genre de métier exercé par le sujet.