Identification anthropométrique, instructions signalétiques/75

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II. — Rapidité dans l’acte d’écrire le relevé des marques particulières.

9. — Elle est obtenue par l’emploi d’abréviations à tel point réduites, que quelques-unes d’entre elles rappellent par leurs formes les signes usités en sténographie.

10. — La 1re édition des Instructions signalétiques en avait déjà donné une liste, très limitée comme nombre et comme hardiesse d’abréviation, mais en en laissant l’usage facultatif.

11. — Les besoins de la pratique en ont depuis largement étendu l’application, en même temps qu’ils leur imposaient une forme de plus en plus courte, de plus en plus conventionnelle.

12. — Cette écriture cursive atteint aujourd’hui, dans les services centraux de Paris, de Lyon et de Marseille, un degré de perfection qui ne saurait être dépassé et qui en marque l’état définitif. Grâce à elle, un secrétaire, après cinq ou six jours de pratique, parvient facilement à inscrire le relevé cicatriciel aussi vite que la parole arrive à l’énoncer. Enfin la lisibilité des phrases ainsi reproduites est telle, que leur interprétation est manifestement plus aisée et plus rapide que si elles étaient écrites en toutes lettres.

13. — La preuve en est que les employés du service central de Paris chargés des recherches dans les répertoires anthropométriques, préfèrent recopier avec abréviations les quelques signalements de récidivistes sous faux noms, qu’on leur envoie chaque jour de province, aux fins spéciales d’identification, plutôt que de s’en servir tels quels.

14. — Aussi ne saurions-nous trop recommander aux agents anthropomètres de se familiariser avec ces signes ; l’économie de temps qui en résultera pour leurs travaux d’écriture, les compensera largement, dès la première semaine, de l’apprentissage très court qu’ils réclament.

15. — Néanmoins, les copies de signalements destinées aux autorités judiciaires ou administratives devront toujours être transcrites en caractères ordinaires, du moment qu’il y aura lieu de supposer que les personnes qui auront à s’en servir, pourraient ne pas être familiarisées avec la pratique de procédés aussi spéciaux.

16. — Nous donnons plus loin quatre, listes de nos abréviations : l’une ci-après, dans les Instructions, avec un commentaire explicatif pour l’enseignement ; l’autre groupée en tableau, en suivant l’ordre des chapitres, pour les premières tentatives d’un secrétaire ; une troisième par ordre alphabétique de termes ; et une quatrième, par ordre alphabétique d’abréviations ; cette dernière s’adresse spécialement au lecteur non initié, à un défenseur, par exemple, qui aurait à déchiffrer un relevé abrégé de cicatrices, ou à en contrôler la translation.

17. — L’extension des abréviations à d’autres termes que ceux de ces listes, prêterait inévitablement à des confusions et doit être absolument prohibée. Le profit particulier qu’on en tirerait serait d’ailleurs insignifiant, la liste des abréviations recommandées comprenant l’ensemble des termes les plus usités.

18. — Les signes et particulièrement ceux qui sont réduits à de simples initiales ou à des lignes conventionnelles, doivent être dessinés très correctement, si l’on veut éviter de les voir dégénérer rapidement en un griffonnage illisible.

Les quelques cas que nous signalerons exceptés, il faut notamment se garder de réunir par des déliés supplémentaires les mots qui doivent être séparés, ou inversement d’omettre les déliés entre les différentes lettres d’une même abréviation.

19. — Exemple : petit, moyen, grand, sont inscrits ici, comme pour les caractères descriptifs, au moyen de leurs initiales p. m. g. tandis que le repère poignet est représenté par le groupe des consonnes pg. La main et l’œil s’habituent très rapidement à fixer et à lire sous cette forme le mot poignet. Mais qu’un secrétaire négligent ou peu habitué vienne à séparer le p du g, et le lecteur non prévenu sera tenté de lire au premier abord petit grand, jusqu’à ce que la contradiction des termes ainsi juxtaposés lui fasse deviner son erreur, ou plutôt celle de son correspondant.

20. — Les signes et lettres employés sont choisis de façon à former un graphique d’autant plus court que le terme à représenter est d’un usage plus fréquent.

21. — On s’est efforcé à ne conserver que la lettre initiale des principaux termes, ou, en cas de double emploi, la première consonne, ou le groupe des consonnes de la première syllabe. Les consonnes, en effet, qui sont les squelettes des mots, caractérisent ces derniers infiniment mieux que les voyelles.

22. — Plusieurs des termes les plus fréquents commençant par la même lettre initiale, ont été distingués au moyen de l’adoption, exclusive pour chacun d’eux, d’une forme spéciale de lettre (majuscule, minuscule, caractères latins ou grecs, etc.). Deux signes, empruntés à la sténographie, ne se rattachent en rien à l’alphabet et sont absolument conventionnels. C’est par la description de ces formes en quelque sorte surabrégées, qui (nous devons le reconnaître) donnent à l’ensemble de l’écriture un aspect quelque peu bizarre, que nous allons commencer la revue du vocabulaire cicatriciel.