Impressions littéraires/Lettres à Marcie

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Collection Hetzel, E. Jung-Treuttel (p. 239-320).


LETTRES À MARCIE


Comme Aldo le Rimeur est un essai inachevé, les Lettres à Marcie ne sont qu’un fragment incomplet et sans aucune valeur philosophique. J’avais entrepris une sorte de roman sans événement, dont j’eusse voulu faire arriver tout l’intérêt, toutes les émotions, toutes les péripéties par les modifications et les transformations intimes et mystérieuses d’un seul être, d’une femme qu’on n’eût même pas vue, qui n’eût jamais écrit, et qu’on n’eût connue que par les lettres et les réflexions de son ami. C’était peut-être une entreprise impossible, et j’ignore si elle eût été digne d’un succès d’estime. Quoi qu’il en soit, les personnes qui ont lu les premières lettres, cette sorte de prologue où je peignais seulement pour commencer l’ennui de l’isolement, ont voulu y voir une exposition de principes, et une théorie pour ou contre le mariage, pour ou contre le christianisme. Il n’y avait pourtant rien de cela, et je ne crois pas que ces fragments aient aucune couleur déterminée dont on puisse tirer des inductions solides. Je n’ai pas fait le vœu de ne jamais m’expliquer sur le fond de mes idées relativement au mariage ; mais je ne crois pas non plus être dans l’obligation d’exposer une théorie quelconque. J’ai déjà dit que, soit pour me montrer coupable de mauvais principes envers la société, soit pour rendre ridicule la bonne foi de mes écrits, quelques moralistes de feuilleton m’avaient souvent mis au défi de dévoiler mes criminelles intentions à l’endroit du mariage. Je ne m’intéresse nullement à ces sortes de polémiques, et n’ai jamais cru devoir y répondre. Il est probable qu’en continuant ce roman intime des Lettres à Marcie, j’aurais causé avec elle sur ces graves matières ; mais le roman a été interrompu par des circonstances qui n’avaient rien de commun avec le sujet, et je puis les dire. Je ne me suis jamais senti propre à la fabrication rapide, pittoresque et habilement accidentée de ces romans dont l’intérêt se soutient malgré les hasards de la publication quotidienne. Je n’avais accepté l’honneur de concourir à la collaboration du journal le Monde que pour faire acte de dévouement envers M. La Mennais, qui l’avait créé et qui en avait la Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/251 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/252 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/253 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/254 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/255 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/256 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/257 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/258 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/259 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/260 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/261 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/262 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/263 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/264 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/265 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/266 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/267 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/268 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/269 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/270 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/271 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/272 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/273 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/274 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/275 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/276 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/277 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/278 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/279 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/280 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/281 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/282 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/283 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/284 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/285 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/286 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/287 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/288 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/289 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/290 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/291 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/292 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/293 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/294 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/295 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/296 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/297 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/298 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/299 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/300 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/301 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/302 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/303 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/304 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/305 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/306 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/307 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/308 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/309 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/310 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/311 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/312 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/313 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/314 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/315 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/316 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/317 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/318 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/319 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/320 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/321 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/322 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/323 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/324 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/325 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/326 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/327 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/328 Page:Sand - Impressions littéraires.pdf/329 de l’indépendance bouillonne dans toutes les veines, le règne de la vérité s’annonce à l’horizon. Mais dans l’empressement, la société, arrachée à son repos et à ses songes de ténèbres, se précipite dans des voies encore sombres, et son salut se prépare au sein d’une déplorable confusion. La lutte du passé et de l’avenir s’engage sur tous les points. L’homme ne doit conquérir son domaine qu’au prix de son sang et de ses sueurs. Les institutions sont ébranlées, les mœurs se corrompent odieusement. Le volcan verse par ses mille cratères la fange immonde et la lave brûlante qui vont labourer la terre et féconder son sein glacé. Combien d’années de crimes et d’héroïsme, d’abjection et de grandeur, jointes aux années déjà écoulées, depuis que le volcan est en fusion, faudrait-il encore subir avant d’atteindre au résultat de tant de fatigues et d’efforts ? Nous ne le savons pas, mais nous voyons que l’œuvre marche et que rien ne l’entrave. Espérons.


FIN