Instruction primaire en Louisiane

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LOUISIANE. Instruction primaire. — « En France, on est encore loin de se faire une idée du peu d’instruction que reçoit le peuple dans l’état de la Louisiane, quoique le gouvernement soit sage et éclairé. Si l’on excepte la Nouvelle-Orléans, où l’on compte quelques écoles, dirigées d’après l’ancienne méthode, on peut dire que partout l’ignorance est presque absolue, et qu’elle entretient puissamment la haine que les hommes blancs portent aux hommes de couleur. C’est en vain que les jeunes blancs voyagent en Europe ou dans le nord de l’Amérique : à leur retour, leur insouciance pour toute instruction, les préjugés de leur enfance renaissent dans leur cœur. Les femmes, qui ont ici beaucoup d’influence et qui sont très-ignorantes, contribuent à entretenir ces malheureuses dispositions. Il y a si peu de blancs capables d’occuper des places civiles, que ce sont des étrangers et des Américains qui remplissent les fonctions de notaires, de juges, d’avocats, etc. Les hommes de couleur, malgré la position difficile où ils se trouvent, cherchent à s’instruire : les pères excitent leurs fils au travail ; mais ceux-ci, quoiqu’ils naissent en général avec une intelligence précieuse, demeurent long-temps stationnaires ; une paresse d’esprit inexplicable s’oppose à leur succès ; cependant, au moyen de l’enseignement mutuel, je parviens à vaincre cette apathie. J’ai fondé au commencement du mois de mars une école d’adultes et une école du dimanche, etc. »

N. Ch. Leroy, île Breville, aux Natchitoches.