Invocation à l’Amour, Chant philosophique

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A virtuoso of the good fashion (p. Frontisp.-76).

INVOCATION

A l’Amour


Père du genre humain et de la volupté,
Amour, viens me remplir de ta divinité.
Pour que de tes transports je rende les extases,
Il faut que de tes feux toi-même tu m’embrâses.
On ne me verra point dans le sacré vallon,
Invoquer aujourd’hui les neuf sœurs d’Apollon
A moins que tour à tour, je ne les dépucelle,
Et que ta vive ardeur dans leur sein n’étincelle :
Une vulve inutile est pour moi sans appas :
Un Clitoris glacé ne m’inspirerait pas ;
Un Con brûlant, voilà ma poétique arène,
Le foutre jaillissant, voilà mon hippocrène.
Amour, viens donc m’offrir cet adorable Con
Et que, grimpant dessus, il soit mon hélicon…

Oui, tu remplis mon vœu ;… j’embrasse ma maîtresse,
Et mon membre se plonge au fond de son permesse.
Fais plus ; sous mes Couillons viens placer ton flambeau
Et que des feux du Cu s’échauffe mon cerveau…
Tu m’entends :… je suis plein de la divine essence…
Tu sais me dévoiler l’éternelle science…
Sur l’aile du plaisir tu m’éléves aux cieux…
Je pénétre avec toi les mystéres des Dieux.
Un principe est trouvé… plus de causes secondes
Tout fout, tout a foutu, de là sont nés les mondes…
Que d’êtres différens, que de Cons de Couillons
Ton flambeau vient bruler de ses nombreux rayons !
Je vois naître à mes yeux mainte race future :
Tu fais à tous momens décharner la nature ;
De sa matrice en feu les ovaires féconds,
De spermes bouillonnans aspirent les flocons
Tout céde à ton pouvoir ; tout suit ta loi suprême ;
La génération te doit tout son système.

Taisez-vous ! sots savans, fanatiques Docteurs :
Ce que je vois dément vos songes imposteurs.
Oui ce vaste univers, quoiqu’en disent les prêtres,
N’est qu’un immense con où s’engendrent les êtres ;
Et quand par la mort même ils nous semblent détruits,
Sous mille aspects divers je les vois reproduits ;
Tout change à chaque instant, et rien ne doit s’éteindre
Vers un but créateur tout s’empresse d’atteindre…
Mais quelle volupté m’ôte le sentiment ?
Je me meurs ! je me pâme… un exquis frottement
Electrise ma verge… au sein de ma fulvie,
Je la sens élancer l’étincelle de vie…
Nous tombons épuisés sous l’excès des plaisirs…
Une douce langueur remplace nos desirs…
Oui, l’augure est certain, ah qu’elle jouissance…
Un être nous devra sa nouvelle existence
Et pourquoi cette ivresse et ce charme attaché
Au delire des sens, s’il doit être un peché ?

Répondez-moi, Docteurs, vos lois religieuses
Me semblent sur ce point, sottement rigoureuses :
Si l’Etre tout-puissant n’a rien fait par erreur,
Un plaisir qu’il créa doit il nous faire horreur ?
Aux vertus, dites vous, ce plaisir est contraire ;
Il éteint dans nos cœurs leur germe salutaire.
Si le ciel l’a créé, c’est pour nous éprouver,
Pour faire des enfans ; et non pour y trouver
Cet attrait dangéreux, dont la cruelle flamme
S’échappe de l’enfer pour consumer notre âme :
Il veut que deux époux, dans leur chaste union
Portent tous leurs regards vers la religion ;
Et que loin d’inventer des postures lascives
Qui rendent leurs ardeurs encore plus actives,
Il gourmandent leurs sens et conjurent les sains
De leur faire créér des enfans purs et sains ;
L’église enfin défend la volupté charnelle ;
La grace avec l’église étant coéternelle,

Il s’en suit que les sens sont ennemis de Dieu :
Adam damné par eux, prouve… Eh ! Docteurs, adieu :
Je hais la déraison, mais non ; il faut répondre
Par de sûrs argumens, j’ai de quoi vous confondre.
Avant le fanatisme et le sot préjugé
Qui fondent tous les droits du despote clergé,
Soumis au tendre amour, chez les peuples antiques
On dressait des autels aux plaisirs érotiques ;
Et pour ses chers agens, la propagation
Commandait en tous lieux la vénération :
C’est par eux qu’on jurait ; et malheur aux profanes
Qui souillaient dans ce tems ces précieux organes :
C’était un crime affreux, un horrible attentat
Que châtiaient alors les loix de chaque état.
Au temple de Vénus, des prêtres, pour offrandes,
Et de Cons et de Vits festonnaient des guirlandes ;
Là, des Couples heureux, au vif éclat du jour,
Tout en s’entrefoutant, chantaient l’hymne d’amour ;

Et l’odeur de la vulve, en vapeur émanée,
Dans l’air, pour tout parfum, était abandonnée.
Vénus, en souriant voyait tous les mortels
Venir à coups de cul encenser ses autels.
O Cythère ! ô Lesbos, et toi Gnide adorable.
Ou tout etait bonheur, ou tout était aimable,
Permets que mon crayon esquisse dans mes vers,
Quelques uns des tableaux de tes charmes divers…
Chastes Docteurs, tremblez : de la concupissence
Vos esprits, trop épais vont sentir la puissance,
Voyez sous ces bosquets, sous ces myrthes fleuris
Les Graces et les Jeux, les Desirs et les Ris,
Conduire en folâtrant cette aimable jeunesse
Que Vénus va bientôt remplir de son ivresse ;
Voyez ces beaux garçons aux regards pleins d’ardeur,
De leurs sceptres d’amour admirez la vigueur…
Mais non ; retournez-les : Combien d’attraits possède
Pour l’œil d’un casuiste un cu de Ganiméde…

Contentez-vous, Docteurs : nous connaissons vos goûts…
De ces cus rebondis admirez bien les trous…
Moi, je me fixerai sur cette gorge émue
Qu’une gaze légère offre à peine à ma vue :
Sous les plis transparens du tissu délicat,
De ses jolis boutons j’entrevois l’incarnat ;
Je guette les contours de cent formes charmantes ;
J’en découvre enivré les beautés ravissantes ;
Je les vois, je les touche et soudain, me pâmant
Toute mon âme fout à leur aspect charmant…
Dieux, la gaze indiscrète est enfin arrachée…
Sur des lits faits de fleurs chaque Nymphe est couchée ;
Bientôt elle se groupe à son amant heureux ;
Je suis les mouvemens de leurs corps amoureux ;
Je vois du frais conin les levres demi closes
Faire honte à l’éclat dont se parent les roses.
Aux coups précipités qu’il donne et qu’il reçoit
Le vit jusqu’à son fond s’ouvre un passage étroit

Il s’élève il s’abaisse, et son rein élastique
Suit les sensations de son ardeur lubrique
C’en est fait : du Priape il pompe la liqueur ;
La Nymphe en se pâmant comprime son vainqueur ;
Sur l’ébène frisé qui surmonte sa fente
Du sperme j’apperçois la mousse blanchissante.
Partout de tous côtés on n’entend que soupirs
Emportés dans les airs par l’écho des plaisirs.
Hé bien, Docteurs, hé bien, dites-moi que vous semble
Des voluptés qu’amour dans ces beaux lieux rassemble ?
Je crois à leur aspect vous avoir vu branler…
Infâme… taisez-vous : vous nous faites trembler.
Ces tems d’impuretés sont des tems exécrables ;
Le ciel aura livré tous ces peuples aux diables ;
Et pour punir ici vos discours dangéreux
Puisse-t-il à l’instant vous damner avec eux !
Grand merci… cependant, en goûtant les délices
De ces plaisirs charmans que vous traitez de vices,

Et dont Dieu, suivant moi, par un sage dessein,
Permet que les desirs embrâsent notre sein ;
L’heureuse antiquité, plus qu’au tems où nous sommes,
Était riche en vertus et fertile en grands hommes,
Et ses prêtres lascifs, dans les champs mexicains,
N’eussent point par millions massacré les humains ;
Ils ne s’avisaient pas de condamner les âmes ;
D’outrager la nature en jettant dans les flâmes
Celui qui par malheur, ne pensant pas comme eux,
Refusait de ployer dessous un joug honteux :
Ce ne fut que plus tard que l’affreux fanatisme
Arma d’un fer sanglant la main du rigorisme ;
Au nom du Créateur égorgea les mortels
De membres palpitans décora les autels ;
De l’inquisition, de son infâme office,
Affermit le pouvoir par l’effroi, le supplice ;
D’un malheureux mourant, de flâmes dévoré,
Fit, aux jours solennels un spectacle sacré ;

Et par cet appareil de sang ; et de carnage,
Intimida le peuple et fit taire le sage.
Dès-lors tout fut changé dans la société :
L’homme fanatisé perdit sa dignité ;
Il prit pour des vertus l’erreur et l’imposture
Il étouffa la voix de la tendre nature :
Le père sans remords, tyran de ses enfans,
Dans des cloîtres obscurs fit écouler leurs ans,
Pour plaire au Créateur qui veut qu’on se féconde,
On crut que l’on devait abandonner le monde ;
Mais le courroux des dieux bientôt se fit sentir
Par d’impuissans desirs suivis du repentir ;
De-là, le désespoir qui contraint les victimes
Pour contenter leurs sens, de recourir aux crimes.
Le doux hymen lui-même oubliant ses devoirs,
Soumis aux prejugés en subit les pouvoirs :
Pour se faire baiser, au sortir de l’église
La dévote perça deux trous à sa chemise.

Les chers Directeurs seuls, grands faiseurs de cocus
Pouvaient voir et palper les trésors des beaux Cus.
Et l’époux, dégoûté d’un nœud qui le désole,
Chez d’infâmes Laïs fut chercher la vérole ;
Ou d’une concubine achetant les transports ?
Fut pour elle en vrai fou vider ses coffres forts ;
Ou bien, en séduisant une amante sincère,
A des enfans bâtards fit haïr la lumière
Voilà, Docteurs cagots, voilà de faibles traits
Des maux que les humains doivent à vos forfaits…
Mais quoi, vous vous taisez ? quoi, plus de paradoxe ?
La raison, il est vrai, n’est pas trop orthodoxe :
Elle doit vous déplaire ; et vous faîtes très-bien
De fuir pleins de dépit, mon vainqueur entretien…
Partez donc… et toi, Dieu, dont les tendres faveurs
Adouciront toujours notre sort et nos mœurs.
Reste, divin Amour ; que l’attrait de tes charmes
Des mondes opprimés vienne sécher les larmes ;

Que toujours les époux variant les plaisirs,
Presqu’aussi-tôt éteints raniment leurs desirs
Prouve-leur qu’embellir le nœud qui les engage,
Ce n’est pas se livrer au vil libertinage ;
Que de l’excès surtout, redoutant le poison,
Au sein des voluptés ils suivent la raison :
Sous la satiété quand notre âme succombe,
Nos plaisirs les plus vifs descendent dans la tombe,
Il faut pour bien jouir, savoir se modérer :
Qui veut goûter son vin ne doit pas s’enivrer.
Mais je veux quelque jour, Amour, si tu l’acceptes
Réduire l’art de foutre en de sages préceptes ;
Aujourd’hui seulement pour éprouver ma lyre,
Je ne veux que chanter ton aimable délire :
Viens soutenir ma voix, et que par mes essais,
Tout l’univers fouteur présage mes succès.





L’ÉVANOUISSEMENT.


Que fais-tu mal adroit ? ton doigt ne suffit pas :
Prends ton vit pour flacon, le foutre pour essence
Et ta belle fut-elle au portes du trépas.
Elle va dans l’instant reprendre connoissance.




L’HEUREUX CALCUL.


Quand par derrière ainsi, doux ami, tu te pousses.
Je gâgne, j’en réponds, pour le moins deux grands pouces.
Entre tout… qu’en entier je puisse le saisir :
Une ligne de plus, c’est un pied de plaisir !




LES CHARMES DE LA MASTURBATION.


Dans le tube alongé de ton vit gros et ferme,
Dessous mes doigts en feu, je sens monter le sperme.
En même temps ta main fait inonder mon con.
Cher ami, quel plaisir ah ! que le foutre est bon !…




L’AIMABLE BIDET.


Ami, que tes genoux me servent de bidet.
Jusqu’au fond de mon con que ton gros vit se plonge,
Y seringue le foutre ; et pour le rendre net
Que tes couillons charnus lui tiennent lieu d’éponge.




L’ATTENTE VOLUPTUEUSE.


Il est tems, cher ami de cesser un vain jeu
Ton doigt ne suffit plus à mon con tout en feu :
Apaise son ardeur… que ton foutre l’abreuve
Et puissent les Amours changer ton vit en fleuve.




LA GAMAHUCHE.


Pour moi la gamahuche est pleine de douceur
Quand je suce ton con, je suce le bonheur !
Démosthène vanté pour sa belle harangue
Ne sut pas mieux se servir de sa langue.




LA WALSE D’AMOUR.


L’Amour dit walsez ; ce Dieu réglant nos passes,
Je prétends que mon vit, tandis que tu m’enlaces,
Entre et sorte en mesure, et que tout ton conin
Soit abreuvé de foutre au son du tambourin.




L’EXTÂSE.


Ah ! mon ami, ton sperme au mien vient se mêler.
Quel plaisir ! je le sens en même temps couler
Il pénètre mon sein ! il me brûle m’embrâse.
Quel océan de foutre ! ô délectable extâse !




L’HEUREUSE POSITION


Entrelacés ainsi doublement nous foutons.
Nos langues sont des vits et nos bouches des cons.
Le foutre et la salive en même temps nous mouillent
Et deux plaisirs exquis ensemble nous chatouillent.




LES DEUX TÊTONS.


Bien plus heureux que toi, mon con tette de même :
Tu n’obtiens que du lait, quand il prend de la crême ;
Mais quelle volupté ! pousse, entre comme il faut !
Tu décharges ! ô Dieux ! que j’aime le lait chaud !




LE BOUDOIR CHAMPÊTRE.


Je ne suis point douillet ; je veux foutre, il suffit :
L’édredon, une chaise, une roche est mon lit.
Mais sur l’herbe en ce jour ma posture nouvelle
Me fait peu regretter le luxe du boudoir :
J’ai les fleurs pour parfums, ton beau cul pour miroir.
Quel aspect ravissant !… que la nature est belle !…




ASTRE DE LA VIE


Cons et Vits du plaisir ô trésors précieux !
Soyez un nouvel astre, et qu’on vous place aux Cieux ;
Phœbus vous y verra sans dépit, sans envie :
Il tient les feux du jour, et ceux de la vie…




Sur l’aile des plaisirs tu m’élèves aux Cieux ;
Je penètre avec toi les mystères des Dieux.
Un principe est trouvé… plus de causes secondes
Tout fout, tout a foutu ; de là sont nés les Mondes.




AVIS AUX ATHÉES.


Salut ô Vit ! ô Con ! salut sources fécondes
Qui peuplez tour à tour la surface des Mondes
Athéistes ingrats ouvrez enfin les yeux,
Et lorsque vous foutez reconnaissez les Dieux.




L’HEUREUSE CONJONCTION


Divins réparateurs de nos mortels désastres
Vit et Con, je vous donne un rang parmi les astres
Votre Conjonction annoncera toujours,
L’heureux temps des plaisirs, le calme et les beaux jours.