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Itinéraire de Bretagne en 1636/Préface

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PRÉFACE



François-Nicolas Baudot, seigneur du Buisson et d’Ambenay[1], n’est pas un inconnu. En tête de l’édition d’un de ses ouvrages, le « Journal des guerres civiles » (1648-1652)[2], il a été l’objet d’une excellente étude, de la part de M, Gustave Saige, à qui nous nous déclarons redevables des détails biographiques qui vont suivre.

Né probablement à Ambenay, peu après 1590, d’une famille noble que lui-même prétend originaire de Bourgogne et fixée en Normandie à la fin du XVe siècle, Dubuisson-Aubenay (c’est ainsi que nous l’appellerons désormais) eut pour père : Cyprien Baudot, lieutenant de la vicomté de Conches et Breteuil, et pour mère : Marie Le Forestier, fille d’un verdier, châtelain de Breteuil. Après de fortes études qui firent de lui un latiniste consommé[3], il se mit à voyager, en occupant à l’armée et dans la diplomatie divers emplois où il trouva l’occasion d’augmenter ses connaissances et de satisfaire son goût pour l’Histoire et l’Archéologie. Ses changements continuels de résidence, en faisant passer sous ses yeux une foule d’objets et de collections, allumèrent en lui la passion des curiosités et de l’érudition, Il changea» volontiers de pays pour trouver un nouveau champ d’études et, pendant trente ans, il ne s’est pas lassé de se déplacer. Ses pérégrinations ont commencé, crott*on, vers 1612 et n’ont cessé qu’en 1642. Il visita plusieurs fois l’Italie, il séjourna assez longtemps en Belgique et dans les pays Rhénans, il leur consacra plusieurs itinéraires enrichis de savantes observations, et acquit ainsi une grande expérience dans le discernement des chose» de l’Antiquité, Pour suivre l’ordre chronologique, nous dirons qu’en 1623, il voyagea en Belgique, chargé sans doute d’une mission diplomatique par le marquis de la Vieuville, baron de Rugles, surintendant des Finances, En 1629, nous le trouvons en Piémont, servant comme officier sous les maréchaux de Schomberg et de Thoiras, C’est alors que commence sa liaison avec Jean d’Estampes-Valençay, intendant de Justice à la suite de cette armée, conseiller au Parlement de Paris, puis maître des Requêtes, frère du cardinal du même nom ; liaison favorisée d’ailleurs par le mariage du frère cadet de Dubuisson avec une alliée de son nouveau protecteur. En 1630, il assiste à la diète de Ratisbonne, après avoir pris part aux négociations du traité de Mantoue, un de ses itinéraires en fait foi ; et, en 1631, il était à Rome, toujours à la suite de Jean d’Estampes. Entre temps, il avait rendu divers services à Alexandre de Boumonville, gouverneur de Lille, à qui, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune, il fut toujours fidèle.

Nous arrivons à l’époque du voyage qui fait l’objet du présent Itinéraire.

En 1636, les États de Bretagne devaient se tenir à Nantes, et Jean d’Estampes-Valençay, maître des Requêtes, fut nommé « commissaire particulier[4] du Roi », pour y assister, c’est-à-dire pour y porter la parole au nom du Roi, et y demander l’argent et les hommes que te Gouvernement désirait obtenir de cette province. Cette fois, il s’agissait de 1,200.000 écus, 1.200 chevaux et 8.000 hommes de pied, dont le Roi avait besoin pour soutenir la guerre contre les Espagnols et entretenir les armées de Picardie, de Bourgogne, de Champagne et de Provence[5]. Ce personnage était envoyé comme intendant de Justice, Police et Finances en Bretagne ; il figure en cette qualité tant sur notre Itinéraire[6] qu’en tête de certaines listes des intendants de notre province. Toutefois les procès verbaux des États de i <536 n en disent rien, et s’il en exerça les fonctions durant son voyage, il ne se présenta point devant les États à ce titre. On dit que ceux-ci le lui contestèrent ; mais comme nous n’avons pas trouvé trace de leur opposition, nous croirions plutôt qu’ils n’avaient point à s’occuper de cette innovation. En tout cas, Jean d’Estampes est le premier commissaire du Roi qui ait affiché des allures d’intendant de Bretagne.

Il prit Dubuisson non pas comme secrétaire[7], mais comme gentilhomme d’escorte, suivant l’usage des grands seigneurs qui se plaisaient à voyager en compagnie de personnes distinguées. Le devoir d’un Commissaire particulier du Roi et surtout d’un Intendant de Justice, Police et Finances était tout d’abord de se rendre compte de l’état de la Province, d’en inspecter les travaux, d’entendre les plaintes et d’interroger tes officiers. Aussi, avant l’ouverture des États, Jean d’Estampes-Valençay fit-il une tournée administrative qui le mit en contact, ainsi que son compagnon, avec les gouverneurs, avec les magistrats et les municipalités. Notre itinéraire nous fait entrevoir l’emploi de leur temps. Quand ils ne passent pas en revue les milices, ils font visite chez les notables qui leur offrent le vivre et le couvert. Toujours delà suite, Dubuisson note les particularités du voyage, aux divers points de vue de la géographie, de la topographie militaire et surtout de l’archéologie. Rien ne lui semble indifférent, rien n’échappe à son insatiable curiosité. Il décrit le cours des ruisseaux et des rivières, juge en connaisseur la force des châteaux et des villes, note les armoiries, la parenté et jusqu’à la fortune des gentilshommes dont il entend parler. Il s’étend avec complaisance sur les antiquités et les voies romaines comme sur un sujet de prédilection, visitant les églises, dont il nous donne une description minutieuse, copiant les inscriptions tumulaires, blasonnant tes armoiries des vitraux, inventoriant les trésors, remarquant partout les moindres singularités.

Nos voyageurs entrèrent en Bretagne par Candé et Châteaubriant, en septembre 1636 ; le même mois, ils étaient à Rennes[8]. Après quelques jours dans cette ville, ils visitent successivement Dol, le Mont-St-Michel, où nous les trouvons le 16 septembre [9], Cancale, St-Malo, Dinan où ils séjournent les 20, 21 et 22 du même mois [10]. Rapidement ils traversent Lamballe, visitent St-Brieuc où ils passent ta revue des milices gardes-côtes[11], Quintin, Pontivy, Hennebont,

et arrivent au Port-Louis en octobre[12]. Ce fort était en construction, et Jean d’Estampes avait sans doute à faire un rapport sur l’état des travaux ; car il paraît s’y être arrêté assez longtemps, et son compagnon lui consacra un chapitre spécial et très documenté. Dubuisson s’empressa même de mettre à profit ce séjour, en visitant les environs du fort et jusqu’à l’île de Groix. De là, les voyageurs se rendirent à Quimperlé, Concarneau et Quimper, d’où ils retournèrent sur leurs pas pour gagner Vannes, en passant par le village déjà célèbre de Sainte-Anne. On était au mois de novembre[13].

Après avoir étudié la ville de Vannes, Dubuisson employa ses loisirs à explorer les environs, la presqu’île de Ruis, St-Gildas, Sucinio où il se trouvait le 6 novembre [14]. Loc-Maria-Ker lui fournit même des remarques d’autant plus intéressantes que les monuments celtiques n’y étaient pas encore détériorés, comme ils le furent au temps où le président de Robien[15] en fit la description. Le voyage s’achevait : Jean d’Estampes et Dubuisson arrivèrent à Nantes vers le milieu de novembre 1636.

La session des Etats, qui dura du 17 décembre au Ier février de l’année suivante, permit à notre auteur d’étudier a fond cette ville et d*en parcourir les alentours. Il alla jusqu’aux Marches du Poitou et de Bretagne pour en étudier le régime exceptionnel. Le chapitre qu’il leur consacra a toutes les apparences d’un rapport qu’il aurait été chargé de préparer pour éclairer l’Intendant sur les difficultés soulevées par la complication des rouages administratifs dans cette région ; il s’est acquitté de cette mission en exposant la diversité des usages en vigueur.

Le lecteur sera surpris qu’en si peu de temps, Dubuisson ait pu parcourir les villes, décrire les monuments, compulser les chroniques, consulter les documents conservés dans les archives des Cordeliers de St-Brieuc, des Bénédictins de Ste-Croix de Quimperlé, des Jacobins et des Carmes de Nantes, et lire divers ouvrages, tant manuscrits qu’imprimés, dont il demanda communication. Il prit copie d’une généalogie de la maison de Ri eux, consacra un cahier spécial, aujourd’hui perdu, aux Cordeliers de Quimper, prit de nombreuses notes dans une sorte d’histoire légendaire[16] conservée à Saint-Malo, transcrivit plusieurs listes d’évêques et obituaires, auxquelles il fait fréquemment allusion ; enfin composa un petit recueil de documents historiques, dont une partie provenait du cartulaire de Quimperlé, recueil qu’il estimait fort et qui ne nous est pas parvenu[17].

Ces matériaux de toutes sortes, dont l’existence ne nous est souvent révélée que par les citations et les renvois de l’Itinéraire, semblent avoir été recueillis par Dubuisson plutôt pour contenter sa curiosité que dans le but de composer quelque grand ouvrage. Quelques-uns nous ont été conservés et trouveront place dans notre seconde partie. Il a pris soin de nous dire lui-même que le voyage de 1636 n’était pas le premier et que, dans l’année 1629[18], il avait déjà fait une autre excursion dans notre province. Il eût été impossible, en effet, d’amasser une aussi abondante récolte de renseignements en une seule saison. Dubuisson est-il revenu postérieurement contrôler ses remarques ? Nous l’ignorons. En tout cas, il avait noué des relations qu’il se plut à entretenir et qui l’aidèrent à compléter peu à peu ses informations personnelles.

Vers la fin de février 1637[19], Jean d’Estampes et son compagnon sortaient de Bretagne par Craon et Alençon. L’Itinéraire se termine à Séez.

Pour achever la biographie de Dubuisson, nous dirons qu’en avril 1637, il avait un emploi dans l’armée de la Valteline, commandée par le duc de Rohan, dont Jean d’Estampes fut chargé de surveiller les opérations ; mais dès le mois de septembre, il était de retour à Paris. Il habitait alors, rue des Rosiers, l’hôtel de son protecteur, « Toujours en voyage, selon la remarque de M. Saige, il n’avait pas de résidence fixe et les maisons de ses amis le recueillaient, lorsqu’il était à Paris. »

Dès la fin de 1637, il s’était remis en route et parcourait, à la suite du même diplomate, les Provinces-Unies, prenant toujours des notes qu’il employa à la rédaction d'un Itinerarium Batavicum. Vers 1638, les deux compagnons se séparent, et, en 1639, Dubuisson, chargé seul de quelque mission, parcourt l’Allemagne du Nord et la Pologne. Enfin, l’an 1640, il sert comme volontaire dans la compagnie du marquis de Boumonville, et assiste à la prise d’Arras. A l’âge de 50 ans, il renonce aux voyages lointains, sans doute par raison de santé.

A partir de 1642, nous le trouvons attaché à Henri du Plessis de Guénégaud[20], époux d’Elisabeth de Choiseul-Praslin, et vivant dans la maison de ce nouveau patron, qu’il ne devait plus quitter. Certaines relations de voisinage en Normandie, et une alliance entre les familles de Choiseul et d’Estampes expliquent cette liaison. Retenu souvent à la chambre par la maladie, dans l’hôtel de Guénégaud, rue des Francs-Bourgeois, Dubuisson s’occupa dès lors à mettre en ordre et à rédiger les volumineuses notes qu’il avait rapportées de ses voyages. Livré à ses recherches historiques, géographiques et archéologiques, il rechercha la société des savants qui fréquentaient l’hOtct de Guénégaud : Henri de Valois, les Godefroy, Chantereau-Le Fèvre, Ménage, Guichenon, du Bouchet, du Puy, Perrot d’Ablancourt, et surtout Hullon, prieur de Cassan, et Rolland des Marets, frère de Jean des Marets de St-Sorlin. Fidèle ami de Madame de Guénégaud la mère, qu’il accompagnait dans ses courses de dévotion, il dînait souvent chez elle, ce qui ne lui déplaisait pas, car il était amateur de bonne chère.

C’est aux années 1646 et 1647 que se rapportent ses voyages dans les diverses provinces de France ; quant à ses Recherches sur Paris[21] et à son Itinéraire de Normandie, ils n’ont pas de dates précises : ce sont des recueils de notes réunies pendant tout le cours de son existence. Après 1647, il ne quitta plus Paris.

Les honneurs ne lui firent pas défaut. Ses connaissances en épigraphie et son habileté à composer des emblèmes et des inscriptions lui valurent, dès 1646, l’office de gentilhomme ordinaire de la chambre, et, en 1646, celui d’historiographe du Roi. En 1649, il obtint la charge de gentilhomme servant, puis celle de maître d’hôtel ordinaire. Enfin, en 1650, il succéda au célèbre parasite et helléniste Montmaur, comme intendant des devises, emblèmes et inscriptions pour les jardins, galeries et bâtiments royaux de France. Il nous a laissé un carton rempli de ces savantes bagatelles, et plusieurs épitaphes funéraires et légendes de jetons sont dues à son érudition et à son esprit ingénieux.

C’est alors qu’il rédigea son « Journal des guerres civiles », qu’il conduisit jusqu’au 25 septembre 1662 et dans lequel il prit note des événements de la Fronde, qui se passaient à Paris sous ses yeux, ou dont il entendait parler.

Le 10 avril 1652, Dubuisson-Àubenay venait habiter, avec la famille Guénégaud, l’hôtel de Nevers, acquis, en 1648, de la succession de Gonzague. Il y mourut le 1er octobre de la même année, toujours plongé dans le travail, malgré le triste état de sa santé. Le 29 septembre 1652, trois jours avant sa mort, il tenait encore au courant le journal de sa maladie ! Dubuisson a laissé beaucoup dû manuscrits, qui remplissent encore aujourd’hui, malgré les disparitions, 50 volumes ou portefeuilles, à la Bibliothèque Mazarine, après avoir passé par la Bibliothèque du séminaire de St-Sulpice, & laquelle ils avaient été légués par les héritiers de cet infatigable érudit.

La notice de M. Saige, publiée en tête du « Journal des guerres civiles », contient sur cette vie active et studieuse d’amples détails que nous nous bornons à résumer. Dubuisson-Aubenay fut un des hommes les plus instruits de son temps et les plus capables d’écrire couramment le latin. Pour se faire une idée de la variété de ses connaissances en politique, en géographie, en histoire et même en mathématiques[22], il faut parcourir, avec M. Saige, la liste de ses manuscrits qui nous ont été conservés. Nous avons vu qu’il était en relations avec beaucoup d’érudits. Il devait avoir aussi des correspondants dans diverses provinces ; car il recevait d’Arles des copies d’inscriptions antiques[23], et, d’autre part, il semble que certains cahiers[24], joints à l’Itinéraire de Bretagne, proviennent de communications amicales. L’amour des documents et l’esprit critique le caractérisent tout spécialement. Coucher par écrit ce qu’il voit et ce qu’il entend sur sa route fut pour lui une sorte de besoin impérieux qui dégénéra même en une véritable manie. Le journal détaillé qu’il tint de sa dernière maladie ne s’explique pas autrement Si beaucoup de ses manuscrits ont disparu, ce qui nous en reste témoigne d’un goût éclairé pour l’histoire. Méprisant les opinions toutes faites et les traditions douteuses, il ne s’attache qu’aux sources et aux monuments originaux. De là, ses recueils de chartes royales, d’extraits de cartulaires et d’archives, enfin de généalogies ; partout se montre sa recherche intelligente de la vérité, en histoire comme en archéologie, ce qui ne l’empêche pas de nous mettre au courant des missions diplomatiques qu’il a remplies, des événements auxquels il a été mêlé.

Son goût pour la géographie ne fut pas moins vif. Outre quelques notes générales sur la France, il a eu soin de nous laisser de ses nombreux voyages des Itinéraires dans lesquels la description des fleuves, des montagnes, de l’aspect du pays alterne avec l’étude des monuments anciens. Il annote les « Rivières de France », de Papire Masson, et les « Recherches sur les villes et châteaux de France », d’André Duchesne[25]. Parle-t-il d’un objet rare ou d’un blason, il s’exprime en connaisseur délicat et en héraldiste consommé.

Quant à sa science des devises, des légendes et des inscriptions, elle est relevée autant par ses fortes études littéraires que par un certain tour d’esprit curieux et inventif. It dut à ces qualités spéciales plus qu’à tout autre mérite les charges qu’il a conquises.

Dubuisson ne fut jamais riche ; jamais il ne put aquérir ces objets de haute curiosité qu’il admirait chez les autres, qu’il savait apprécier mieux que personne, mais qui étaient hors de portée pour ses modestes ressources. Il n’en fut pas moins collectionneur, et, à défaut d’objets de prix, il assemblait des estampes, des brochures, des factums. Il aimait les médailles et les débris antiques et en avait recueilli une certaine quantité, bien que réduit à les laisser en dépôt chez des amis, faute de posséder un vaste hôtel comme celui de Gaignières[26].

Il présente d’ailleurs avec ce célèbre collectionneur plusieurs traits de ressemblance remarquables : chez tous deux, mêmes attaches avec de puissants protecteurs, même goût pour les sources historiques, les généalogies, le blason et les monuments du moyen âge, même esprit de critique et même désir de soulever le voile qui leur cachait le passé. S'ils avaient vécu à la même époque (et peu d’années les séparent), nul doute que ces deux bons esprits, unis par une complète communauté de goûts et d’études, ne fussent devenus des amis.

Il ne manqua non plus que quelques années à Michel Bégon[27], le fameux érudit et collectionneur, intendant de la Rochelle, pour profiter des connaissances si variées de Dubuisson-Aubenay. En parcourant l’inventaire de ses collections, rédigé par M. Georges Duplessis[28], nous sommes frappés de la parité des recherches de ces deux savants, et Michel Bégon, si curieux de plans de villes et de détails géographiques, en même temps que de médailles et d’estampes, eût grandement apprécié un pareil collaborateur.

Malheureusement notre auteur ne paraît pas avoir su tenir un crayon. Les quelques croquis[29] joints à l’itinéraire de Bretagne, sont grossiers et informes, et il est à regretter que son éducation ait été négligée sur ce point ; car, si ses notes de voyages avaient été accompagnées de dessins, elles formeraient un des fonds les plus importants que nous eût légués le XVIIe siècle.

En somme, Dubuisson fut l’un des premiers érudits qui cherchèrent à réagir contre les vieilles erreurs, sans cesse répétées aux siècles précédents. Il voulait voir clair dans l’histoire et remplacer par l’étude des sources les opinions erronées et les théories préconçues de ses prédécesseurs. Loin de s’en rapporter à d’autres, il étudiait lui-même les monuments et n’hésitait pas à juger et à corriger les auteurs les plus connus.

S’il erra quelquefois, la faute doit en être imputée souvent aux circonstances de ses voyages ou à des auteurs qu’il n’était pas en mesure de rectifier. C’est ainsi que de fausses étymologies, bien excusables à son époque, l’entraînent souvent hors de la vérité. N’oublions pas que Dubuisson est un précurseur, Ce n’est pas un mince mérite que d’avoir su raisonner avec justesse sur des données vagues ou inexactes, d’avoir démêlé les invraisemblances, sondé l’obscurité des conjectures et débrouillé l’écheveau si compliqué des systèmes qui dominaient dans la science de son temps.

Au cours de son voyage en Bretagne, Dubuisson, grâce à la mission officielle de Jean d’Estampes, entra en relations avec les hommes les plus considérables par leur rang et leur savoir, et son itinéraire nous fournit la preuve qu’il ne manqua pas de profiter de cette situation exceptionnelle. A Saint-Malo, il est hébergé, avec son protecteur, par le conseiller au Parlement, René Pépin[30] et Pierre Berthault[31], vicaire général du diocèse, lui ouvre son cabinet ; à Dinan, les Cordeliers[32] lui donnent l’hospitalité, ainsi qu’ils le faisaient pour les personnages importants. Mais Dubuisson devait être surtout bien heureux de rencontrer un confrère en archéologie, et il eut plusieurs fois ce vif plaisir. L’alloué de Vannes[33] Jacques de la Coudraye, sïr de Kerboutier, fut pour lui un précieux interlocuteur et mit à sa disposition non seulement ses connaissances étendues, mais aussi ses riches collections de documents. M. de la Vigne-le-Houlle[34], beau-père du président de Brie, et un certain M. de Robien[35], sans doute aïeul du fameux magistrat de ce nom, s’employèrent gracieusement à satisfaire sa curiosité ; le gouverneur même de Vannes, Pierre de Lannion[36], et le gouverneur de Quimper, Sébastien de Rosmadec[37] semblent avoir compris et partagé la passion de notre auteur ; avantageuses rencontres qui n’auraient pas eu lieu sans la présence de Jean d'Estampes-Valençay.

Pendant le séjour assez long qu’il fit à Nantes, il logea chez l’archidiacre de la Mée[38] et fréquenta tout ce que cette ville renfermait d’érudits, principalement le chanoine Vincent Charron[39] et le Père Albert Le Grand[40], auteur de la Vie des saints de Bretagne, qui ne dédaigna pas d’en conférer avec lui, et qui poussa la complaisance jusqu’à se faire le cicerone de notre voyageur, en l’accompagnant dans ses promenades. Ce n’est pas à dire qu’il acceptait tout ce qu’il entendait sans contrôle.

L’Itinéraire de Bretagne, comme les autres ouvrages de Dubuisson, témoigne d’un grand souci de l’exactitude : à Sainte-Anne, il ne manque pas d’interroger les témoins[41] qui avaient vu l’ancienne statue, miraculeusement trouvée par Nicolazic ; à Vannes, il s’informe des traditions locales près des habitants du pays[42]. A ceux qui lui ont fait le meilleur accueil, il consacre une mention spéciale, et Philippe Cadio[43], sénéchal d’Auray, par ailleurs « bon compagnon », n’est point oublié sur ses notes de voyage. Quand il parle par ouï-dire, il l’avoue avec franchise, regrettant de n’avoir pu suivre certaines routes[44], et quand un obstacle s’oppose à ses recherches, il le déplore, par exemple en parlant de la chapelle de Béléan, près de Vannes, où la grille fermée du chœur l’empêcha de lire l’inscription d’un tombeau[45]. Tous ceux qui ont fait des voyages d’étude ont éprouvé semblables mésaventures.

Si nous ignorions que l’auteur a vécu dans les camps, son langage imagé nous le rappellerait. Tout d’abord, ses expressions ordinaires sentent le vieux soldat : pour lui, une rivière est profonde d’une « pique[46] », une localité est éloignée d’une « mousquetade » ou d'une « canonnade[47] », ou même d’un « trait d’arbalète » ; il côtoie un ruisseau a à la portée du pistolet ». Surtout (et nous l’avons déjà fait remarquer) il a grand soin d’étudier la valeur défensive des villes et des forteresses ; il n’oublie pas, en les décrivant, d’observer que certaines places, jadis réputées, ne valent plus rien de son temps ; il cherche l’endroit faible d’une muraille, d’où l’on pourrait la battre ou monter à l’assaut, Ses raisonnements sur Saint-Malo, sur l’enceinte commencée de Saint-Brieuc, sur la tour de Cesson, sur Jugon, Dinan, Concarneau, Quimper, le Fort-Louis, Vannes et la défense projetée de l’entrée du Morbihan[48], sont d’un officier entendu, aussi bien que les jugements qu’il porte sur les milices locales, les gardes-côtes et les garnisons. Partout il essaie de se rendre compte comment, en temps de guerre, places et troupes se comporteraient. Parfois aussi apparaît le collectionneur : Dubuisson achète la « taille-douce « du pèlerinage de Sainte-Anne[49] et regrette de n’y pas trouver de médailles qu’il puisse rapporter en souvenir[50] ; car celles que l’on y vendait venaient d’ailleurs. A Rezé, près de Nantes, il achète à un paysan quelques monnaies romaines, et certains objets antiques, trouvés à Nantes et aux environs, sont décrits par lui avec soin[51].

L’Itinéraire de Bretagne ne peut être comparé à celui d’Arthur Young[52] ; cependant il s’en rapproche par diverses observations qu’il a faites sur l’agriculture et le commerce, sur la fertilité des terrains, les récoltes de blé, de vin et de fruits qu’ils produisent[53]. Nous recommandons les passages où il dépeint avec admiration la presqu’île de Ruis et où il raconte que près de Rezé[54], sur la rive gauche de la Loire, un peu au-dessous de Nantes, on récoltait du vin rouge en même temps que du blanc. Enfin, il apprécie le commerce des ports, surtout de Saint-Malo, note la profondeur des rivières, le tonnage des bateaux qui peuvent y monter et jusqu’aux poissons qu’on y pêche.

Les citations latines abondent dans son texte et parfois il les commente en latin, comme si cette langue exprimait mieux sa pensée[55]. Son orthographe étrange, souvent calquée sur la forme latine du mot, montrant la recherche de l’étymologie poussée à l’excès, et toujours indécise et variable, nous a paru intéressante à conserver. On sait que, de son temps, il n’y avait point d’orthographe fixe ; nous avons donc pensé que le lecteur aimerait à voir comment un savant du XVIIe siècle, et non des moindres, écrivait le français.

En décrivant les églises bretonnes, il se sert des termes employés dans le pays ; quelques-uns, tels que labe et carolle, reviennent souvent sous sa plume. Le premier signifie un monument funéraire, placé dans l’épaisseur d’une muraille[56], et est emprunté au breton. Il était en usage à Saint-Brieuc, où Dubuisson l’a pris et trouvé tellement à son goût, qu’il n’a plus cessé de s’en servir, tout en nous prévenant qu’il n’était pas compris à Vannes. Il ne nous dit pas si on l’employait à Quimper. Quant à l’autre mot qui a le sens de nef latérale ou bas-côté[57], il nous paraît provenir d’une langue méridionale, bien que nous n’ayons pu en trouver l’origine ni dans l’espagnol ni dans l’italien. Pour les noms d’homme et de lieu, Dubuisson les écrit tels qu’il les entend, souvent de travers, et, la plupart du temps, les dénature par une orthographe étrange. Ceux qu’il tient des paysans portent quelquefois la marque d’une prononciation rustique que l’on retrouve encore de nos jours et qui n’est pas sans quelque intérêt : Rougeu pour Rougé, Feugueréa pour Fégréac, Roquinia pour Roquiniac, etc. Ce n’est pas sans peine que nous sommes parvenus à remettre dans leur véritable forme certains mots mal entendus par lui. Il est superflu d’annoncer que Dubuisson n’a pas fait une œuvre littéraire ; un homme aussi pressé d’entasser les curiosités dans sa mémoire et sur son carnet néglige forcément son style. Sa narration, écrite au courant de la plume, embarrassée de notes et de renvois, n’a pas toujours la limpidité qu’on souhaiterait, et pourtant il est certain que son manuscrit a été revu à tête reposée, dans le cabinet ; mais il ne l’avait pas poussé au point de perfection qu’exige un ouvrage destiné au public. Il n’avait pas la faculté de concentrer son attention sur un sujet borné.

C’est ici le lieu de rechercher l’époque où l’Itinéraire de Bretagne a été rédigé.

Il est certain que, dans sa forme actuelle, il ne date point du voyage de 1636, pendant lequel Dubuisson ne faisait sans doute que noter à la hâte sur un carnet ce qui l’avait intéressé. Les traces de séjours en Flandre, en Italie, en Autriche[58] et peut-être en Espagne[59] n’y manquent pas ; or on sait que ces voyages eurent lieu avant 1636. Nous avons dit aussi que plusieurs manuscrits auxquels il fait de fréquentes allusions : listes d’évêques, traité des États de Bretagne, calendriers ou obituaires de couvents, extraits de cartulaires et d’archives, n’ont pu être composés au cours du voyage qui nous occupe. Il y a plus : à la page 73 de notre premier volume, l’on trouvera une citation expresse de son voyage en Touraine et en Anjou[60] qui, selon M. Saige, n’eut lieu qu’en 1646 ou 1647.

C’est donc très probablement dans les dernières années de sa vie que Dubuisson, retenu par sa mauvaise santé à l’hôtel de Guénégaud, mit en ordre et recopia, avec force surcharges et ratures, les notes éparses et informes, prises à la hâte pendant son voyage. Il en forma des cahiers détachés, auxquels se référaient, comme des pièces justificatives, les différents recueils formés dans d’autres circonstances.

L’Itinéraire de Bretagne est entré depuis peu à la Bibliothèque Nationale, où il porte le n° 4.375 des nouvelles acquisitions françaises. C’est un volume petit in-4°, de 204 feuillets, dont quelques-uns sont blancs, formé d’un certain nombre de cahiers, jadis séparés et reliés en 1688, ainsi que l’une des gardes le porte en note. Au dos, on lit sur une étiquette : Ms. Dubuisson, tome IV, Itinéraire de Bretagne.

A la bibliothèque du séminaire de S-Sulpice où, jusqu’en 1790, il était conservé avec les autres manuscrits du même auteur, ce volume portait la cote : R 7.609. Nous ignorons par quelles circonstances il a été séparé de ceux qui, comme nous l’avons déjà dit, ont passé à la Bibliothèque Mazarine. L’écriture est très-fine, et la lecture en est souvent rendue pénible par les ratures, surcharges et annotations marginales qui couvrent certains cahiers. Quelques parties ne nous ont pas paru mériter l’impression, notamment une longue généalogie de la maison de Rieux, qui ne présente point de différences notables avec celle du Père Anselme, deux fragments sur Morlaix et Brest qui ne sont pas de notre auteur et offrent peu d’intérêt ; enfin quelques réflexions ethnographiques et philologiques sur les Bretons, tâtonnements d’un esprit trop affamé d’érudition, farcis de citations et fourmillant d’erreurs qu’il eût été fastidieux de relever. Ces essais accusent une connaissance approfondie des meilleurs auteurs anciens et modernes. Nous présentons tout le reste au lecteur, nous bornant à rectifier très légèrement les phrases trop obscures et incorrectes, et à fondre dans le texte les notes marginales et les surcharges.

Quant aux documents et remarques, insérés çà et là dans les cahiers de l’Itinéraire, faible partie de tous les matériaux que l’auteur avait réunis sur la Bretagne, nous les avons mis à part et en avons formé notre seconde partie. Toujours nous nous sommes efforcés de donner en notes la bibliographie, aussi complète que possible, de chaque sujet traité ou simplement effleuré par notre voyageur, et, pour ne rien laisser dans l’ombre, nous n’avons pas hésité à recourir à la science des principaux érudits de notre province. Qu’il nous soit donc permis de remercier ici tout spécialement MM. Rousse et Giraud-Mangin, conservateurs de la Bibliothèque de Nantes, M. de la Nicollière-Teijeiro, le savant archiviste de notre ville, M, le chanoine Guillotin de Corson, M. le conseiller Saulnier, de Rennes, et M. le président Trévédy, dont les précieuses indications nous ont apporté la lumière en plus d’une circonstance.

Nous serions heureux que la lecture de cet Itinéraire engageât d’autres travailleurs, en quête de documents inédits, à porter leur attention sur les manuscrits de Dubuisson-Aubenay, conservés à la Bibliothèque Mazarine, dont plusieurs, surtout les itinéraires et les mémoires diplomatiques, contiennent de curieux renseignements sur bien des choses oubliées et bien des monuments disparus. Le but de la présente publication sera atteint, si elle réussit à peindre la physionomie d’un archéologue tel qu’il pouvait être au XVIIe siècle, et à éveiller le désir de connaître cette figure originale sous ses autres aspects.

  1. Auj. commune du canton de Rugles, arr. d’Evreux, Eure. C’est notre auteur lui-même qui, par une recherche d’étymologie, a transformé ce nom en Aubenay (Albiniacum).
  2. Société de Histoire de Paris, H. Champion, 1883, 2 vol. in-8o.
  3. Au point de pouvoir rédiger en latin plusieurs de ses Itinéraires.
  4. Ou extraordinaire, avec des Instructions spéciales. La « commission générale », aux États de 1636, se composait du duc de ta Mcilleraye, des présidents de Bourgneuf, de Marbeuf, d’Amphernet et Roquel du Bourgblanc, des procureurs-généraux de la Bédoyère et de Cousteaux, des Trésoriers-généraux des finances de Bretagne, de Pacé et du Buron, de deux receveurs et d’un contrôleur-général des finances. V. Archives d’I.-et-V., C. 2653.
  5. Archives d’I.-et-V., C. 2653 (registre des États, 1636-1643).
  6. Page 168, ligne 4. Il est à remarquer que ni Jean d’Estampes-Valençay, ni M. de Coëtlogon de Méjusseaume qui, après lui, fut nommé intendant, ne résidèrent à ce titre en Bretagne. Leurs fonctions paraissent avoir été temporaires. Le premier intendant résidant fut Auguste-Robert de Pommereu, sgr de la Bretesche, nommé en février 1689.
  7. Celui de Jean d’Estampes s’appelait Bénard et les États lui votèrent une gratification.
  8. Voyez p. 14.
  9. V. p. 33.
  10. V. p. 36.
  11. V. p. 63.
  12. V. p. 92.
  13. V. p. 130.
  14. V. p. 168.
  15. Christophe-Paul de Robien (1698-1756. V. « Le président de Robien considéré comme archéologue, d’après ses manuscrits », par le Dr de Closmadcuc (Soc. polym. du Morbihan, 1882).
  16. C’est le « manuscrit de Quidaleth », auquel il revient si souvent. Nous donnerons, à la fin du second volume, la liste de tous les ouvrages de Dubuisson, cités dans cet Itinéraire.
  17. Il l’appelle Monimenta Britonica.
  18. Il passa au Mont-St-Michel et à Nantes en 1629, et visita deux fois Sainte-Anne-d’Auray, V. pp. 34, 131, 177 et les premières lignes du chapitre XLIII.
  19. Au chapitre XXXVIII, il parle d’une vente d’immeuble, qui eut lieu à Nantes, à la Chandeleur de 1037.
  20. Henri de Guénégaud, marquis de Plancy, cte de Montbrison, ser du Plessis-Belleville et de Fresne (1609-1676), fils d’un trésorier de l’Épargne, fut secrétaire d’État en 1643, fit une grande fortune et aida le roi pendant les troubles de la Fronde. Garde des sceaux des Ordres royaux en 1050, il fit bâtir par Mansard un hôtel magnifique sur le quai Conti. En 1665, il se démit de sa charge qui passa à Colbert.
  21. C’est peut-être cet ouvrage qu’il a entendu citer sous le nom d’Antiquitates Parisienses, V. p. 26, note 9.
  22. V. « Journal des guerres civiles », par M. Saige, I, pp. IV-VI.
  23. V. Épitaphes et inscriptions recueillies par Dubuisson-Aubenay, à la Bibl. Mazarine, ms. 2.955 (Bulletin archéologique du comité des travaux historiques, Paris, Leroux, 1893. p. 36).
  24. La généalogie de la maison de Rieux et les descriptions de Morlaix et de Brest, que nous n’avons pas cru devoir joindre à cet Itinéraire.
  25. V. pp. 31, note 8, et 159, note 10.
  26. François-Roger de Gaignières, né à Entrains-sur-Nohain (Nièvre), le 30 décembre 1642, mort à Paris le 17 mars 1715 ; d’abord écuyer du duc de Guise (Louis-Joseph, mort en 1671), et logé à l'hôtel de Guise Jusqu’en 1711, puis rue de Sèvres, dans le bel hôtel qui lui appartenait. V. « Gaignières, sa correspondance et ses collections », par M. Ch. de Grandmaison (Bibl. de l’école des Chartes, 1890-93) ; - « Roger de Gaignières et scs collections iconographiques », par M. Georges Duplessis (Paris, 1870, in-4°, extrait de la Gazette des Beaux-Arts).
  27. Michel Bégon, né à Blois en 1638, trésorier de la marine à Toulon en 1677, intendant de la marine à Rochefort, en 1688, mort dans cette dernière ville, le 4 mars 1710.
  28. V. « Michel Bégon : correspondance et documents inédits », par M. Georges Duplessis (Paris, Aubry, 1874).
  29. Deux plans grossiers, l’un de la rade de Brest, l’autre de la baie de Port-Louis, le dessin du Port-Louis et environs, un croquis de Brest et un autre de Morlaix. Dans le texte de l’itinéraire, quelques essais de dessins sont d’une main très inhabile.
  30. V. p. 42.
  31. V. p. 47.
  32. V. p. 56.
  33. V. pp. 78, 115, 146, 156, 166, 173.
  34. V. p. 86.
  35. V. p. 110.
  36. V. pp. 100, 113, 137, 173.
  37. V. p. 115.
  38. V. chap, XLI, première ligne.
  39. V. chap, XLVI, in fine.
  40. V. chap. XXXVIII, XLIII.
  41. V. p. 129.
  42. V. pp. 154, 161, 166, 173.
  43. V. p. 159.
  44. V. pp. 113, 114, 176.
  45. V. p. 132.
  46. V. p. 11.
  47. V. passim.
  48. V. p. 179.
  49. V. p. 130.
  50. V. ibidem.
  51. V. chap. XLIII, XLV.
  52. Agronome et voyageur, né dans le comté de SufFolk le 7 septembre 1741, mort le 20 février 1820. Voir ses Voyages en France, édités par M, H.-J. Lesage (Paris, Guillaumin, 1882, 2 vol. in-8° et, sur la Bretagne, le tome I, pp. 150-165.
  53. V. pp. 8, 9.
  54. V. chap. XLII.
  55. V. « Journal des guerres civile », par M. Saige, I, p. VII.
  56. V. p. 66.
  57. V. p. 122. Au chapitre XL, on trouve ; « aile ou carolle ».
  58. V. pp. 11, 45, chap. XLVI, XLIX, etc…
  59. Au moins parait-il avoir su l’espagnol ; car il en cite plusieurs mots, V. pp. 9, 16 et chap. XLVI, à l’occasion du martyre des SS. Donatien et Rogatien.
  60. V. aussi au chap. XLVI, une allusion à Saim-Maurille d’Angers.