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Jacob chez Laban

La bibliothèque libre.
Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 160-161).

JACOB CHEZ LABAN

D’APRÈS LE ROLLE

Le patriarche a dit à son fils incliné :
— « Pour lui montrer l’époux à Rachel destiné,
Va trouver, en mon nom, dans sa demeure amie,
Laban, fils de Nachor, en Mésopotamie. »
Le jeune homme pensif, un bâton dans la main,
A bien longtemps foulé la poudre du chemin.
Le voilà : — Sur le seuil de la ferme qu’effondre
L’or coupé des moissons, tout prêt à lui répondre,

Laban, silencieux, attend qu’il ait parlé.
Mais lui, sans dire un mot, reste, le cœur troublé,
Oubliant sa fatigue à la grâce ingénue
Dont lui sourit, tout près, une vierge inconnue.