Je me levai par un matin
Apparence
La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean Gillequin, La Renaissance du livre, (p. 88).
JE ME LEVAI PAR UN MATIN
Je me levai par un matin
Que jour il n’était mie ;
Je m’en entrai dans nos jardins
Pour cueillir la soucie.
Dibe, dibe, doube, la la la,
Passons mélancolie.
Je n’en eus pas cueilli trois brins
Que mon ami n’arrive
Lequel me requit d’un baiser ;
Ne l’osai éconduire.
– Prenez-en deux, prenez-en trois,
Passez-en votre envie.
Mais quand vous aurez fait de moi
Ne vous en moquez mie.
Car si mon frère le savait
Vous ôterait la vie ;
Pour ma sœur elle sait fort bien
Qui ne s’en fait que rire,
Car elle en faisait bien autant
Quand elle était petite.
(La Fleur ou l’eslite de toutes les chansons amoureuses
et airs de court, Rouen, 1602.)
et airs de court, Rouen, 1602.)