Joies errantes/Soir

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Alphonse Lemerre (p. 62-63).

SOIR

Oh ! la caresse tendre du Silence autour de nous !
Et la plainte résignée des années ressurgies !

Les écheveaux de lumière se nouent et se dénouent
Fantasquement, lentement, aux flammes des bougies —
Que regardent nos yeux par le prisme cher des larmes

Nées sous la caresse tendre du Silence autour de nous.

Au fil du Temps dérivent les Heures dépouillées de leurs armes,

Car en toi c’est l’extase durable et le charmant repos.


— Pour quelles fêtes dans le beau ciel dormant ces lampes ?

Et ces girandoles allumées pour quelles fêtes ? —


Au fil du Temps tombent les Heures comme des larmes.

Fermons tes rideaux sur notre intime et douce fête ;
Que, seule, la curiosité placide des estampes
Nous surveille, sans haine jalouse ni méchants propos :

Cependant qu’au beau ciel dormant s’allument les lampes.