Journal (Eugène Delacroix)/10 juillet 1858

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 337-338).

Nancy, 10 juillet. — Parti pour Plombières à sept heures du matin. Arrivé à Nancy à deux heures. Mauvaise disposition qui m’empêche de dîner ; je me couche à huit heures environ.

J’avais été au Musée en arrivant, pour revoir les deux esquisses de Rubens ; à la première vue, elles ne m’ont plus paru si belles ; mais bientôt le charme a opéré, et je suis devenu immobile devant elles, et cela quoique j’allasse de l’une à l’autre, mais sans pouvoir les quitter. Il y a à écrire vingt volumes sur l’effet particulier de ces ouvrages. C’est le charme du je ne sais quoi, une saveur incroyable, au milieu de négligences, mais celles-ci dues à ce que les ouvrages ne sont que des esquisses.