Journal (Eugène Delacroix)/12 septembre 1855

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 73-74).

12 septembre. — Arrivé à Brive à dix heures. François était venu m’y chercher, et reparti.

Je parcours la ville, qui est très jolie ; l'église romane, où on a peint des cannelures et des caissons ; le collège ou séminaire, charmante architecture de la Renaissance.

Je pars à midi et demi et suis à Crose vers trois heures ; je ne puis vaincre, tout le long du voyage, une somnolence extrême. Frappé de la vue de Turenne et de ses ruines. Beaucoup d'émotion en arrivant.

Promenade avec François[1] dans les allées d’herbes, les arbres fruitiers, figuiers ; cette nature me plaît et réveille en moi de douces impressions ; la bonne Mme Verninac heureuse de me voir et me tutoyant. La femme de François est très bien,

  1. François de Verninac, président du tribunal de Tulle. Delacroix lui laissa par testament quelques souvenirs de famille.