Journal (Eugène Delacroix)/23 mai 1850

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 446-447).

Jeudi 23 mai. — Travaillé au Chasseur de lions et au Michel-Ange[1].

— Sorti pour aller voir Mme Quantinet. Elle est partie pour Paris…

Vers cinq heures, promenade à l’allée de l’Ermitage. Temps charmant, quoique chaud. Joui délicieusement de cette heure charmante qui m’attriste moins qu’autrefois.

J’ai découvert dans cette grande allée un petit sentier délicieux, qui conduit à des retraites charmantes. Pensé involontairement à la dame à la robe de chambre bariolée.

Le soir, clair de lune ravissant dans mon petit jardin. Resté à me promener très tard. Je ne pouvais assez jouir de cette douce lumière sur ces saules, du bruit de la petite fontaine et de l’odeur délicieuse des plantes qui semblent, à cette heure, livrer tous leurs trésors cachés.

  1. Toile de 0m,60 × 0m,40. Galerie Bruyas, au Musée de Montpellier. (Voir Catalogue Robaut, no 1184.)