Journal (Eugène Delacroix)/31 janvier 1850

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 411).

31 janvier. — « Ne négligez rien de ce qui peut vous faire grand », m’écrivait le pauvre Beyle[1].

— Cette réflexion [au 20 février] me fait surmonter l’ennui de me déranger pour aller en Belgique.

  1. Il ne paraît point que les relations aient été très suivies entre Stendhal et Delacroix. Stendhal en 1824 avait écrit un « Salon » dans le Journal de Paris et des départements, Salon qui fut réimprimé dans les Mélanges d’art et de littérature. Il n’avait pas été perspicace en ce qui touche le talent du peintre, car il y déclarait qu’il ne pouvait admirer ni l’auteur ni l’ouvrage ; il parlait des Massacres de Scio. Pourtant il le rapproche de Tintoret, ce qui n’est point un médiocre compliment, et il conclut en disant : « M. Delacroix a toujours cette immense supériorité sur tous les auteurs de grands tableaux qui tapissent les grands salons, qu’au moins le public s’est beaucoup occupé de ses ouvrages. »