Journal (Eugène Delacroix)/31 juillet 1858

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 343-344).

31 juillet. — Promenade vers midi du côté est, derrière la fabrique que j’avais faite le matin avec bonheur il y a huit ou dix jours. La chaleur et l’insipidité croissante de la vue ne m’ont pas permis d’aller plus loin.

Le soir encore vers la route de Saint-Loup ; je ne puis m’en rassasier. Le soir, le soleil est en face au lieu d'être derrière comme le matin ; en se couchant il dore les derniers plans sur les montagnes les plus élevées ; j’en ai fait un croquis.

Depuis quelques jours, mauvais temps froid et couvert.

J’attribue à cela un certain malaise.

Grande conversation avec Lenormant[1] jusqu’à dix heures à l’établissement.

  1. Charles Lenormant (1802-1859), archéologue et historien, fut successivement inspecteur des Beaux-Arts, conservateur du Musée des antiques, professeur au Collège de France, directeur du Correspondant, membre de l’Académie des inscriptions, etc. C’était un homme fort instruit, doué d’un goût très vif pour les arts.