Journal (Eugène Delacroix)/5 avril 1832

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Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 177-178).

5 avril. — Parti de Meknez vers onze heures. La veille, travaillé beaucoup. — Grandes arcades contre le mur à gauche entre deux portes ; la même porte, en se retournant sur la grande place garnie de tôle.

Belle vallée à droite, à perte de vue.

Passé un pont moresque. Peintures effacées, la ville dans le fond.

Porte du marché pendant que nous marchandions du tabac. Ciel un peu nuageux. — Maison de Juifs, escalier. — Porte des marchands.

Plants d’oliviers. — Repassé la petite rivière aux lauriers-roses en deux endroits. Elle serpente beaucoup. Les femmes qui voyageaient courbées sur leurs chevaux ; celle qui était isolée du côté de la route pour nous laisser passer, un noir tenant le cheval. — Les enfants à cheval devant le père. — Les oliviers à droite et montant la montagne qui mène à Derhôon. En arrivant à Derhôon, le cheval de M. Desgranges[1] ; vingt des soldats se mirent sur lui, on a cherché à l’enlacer avec des cordes ; enfin les deux pieds de derrière pris, il cherchait à mordre. — Vu des tentes noires placées circulairement.

  1. Antoine-Jérôme Desgranrjes, interprète du Roi, accompagnait en cette qualité le comte de Mornay dans son ambassade.