Journal (Eugène Delacroix)/8 janvier 1855

La bibliothèque libre.
Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 1).

1855

Paris, 8 janvier. — Dîné chez Mme de Blocqueville[1] avec Cousin[2]. Singulière maison.

Cousin, en sortant, m’assure que, toutes informations prises, elle est fort honnête, sauf les petits loisirs que lui laisse l’absence de son mari, avec qui elle vit mal, mais qui ne fait que des apparitions.

Je m’accroche à lui pour retourner chez Thiers[3] ; il n’y était pas, ni sa femme. Mme Dosne m’invite pour le vendredi de la semaine suivante.

  1. Louise-Adélaïde d’Eckmühl, marquise de Blocqueville, était la dernière fille du maréchal Davoust, dont elle a fait revivre dans un livre important la sévère figure. Elle est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages de psychologie mystique.
  2. Victor Cousin, qui depuis 1852 n’occupait plus sa chaire de philosophie à la Sorbonne, travaillait alors à ses Études sur les femmes et la société du dix-septième siècle, et avait déjà fait paraître Madame de Longueville (1853) et Madame de Sablé (1854).
  3. Delacroix, habitant à cette époque rue Notre-Dame de Lorette, était par conséquent tout à fait voisin de M. Thiers.