Journal de l’expédition du chevalier de Troyes/002

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Texte établi par La Compagnie de L’Éclaireur,  (p. viii-ix).

PRÉFACE


Le journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686, n’a pas été encore imprimé. Le manuscrit original est conservé à la bibliothèque nationale à Paris. Il fait partie de l’ancienne collection Clairambault, et est catalogué sous le numéro 1026 (f. f. 409-452)[1].

M. A.-G. Doughty, député-ministre, du département des Archives Canadiennes, a bien voulu nous en faire prendre une copie, que nous reproduisons dans le présent ouvrage.

Le journal a été écrit par le chevalier de Troyes lui-même, d’après des notes prises chaque jour, au cours de l’expédition. M. de Troyes était un observateur ; il nous fait une peinture exacte des régions qu’il a traversées, des événements dont il a été témoin. C’est la narration la plus complète que nous avons de cette mémorable expédition de 1686.

Nous avions déjà le récit compris dans le Recueil de ce qui s’est passé en Canada au sujet de la guerre, tant des Anglais que des Iroquois, depuis l’année 1682, que l’on a attribué à l’ingénieur Gédéon de Catalogne. Il semble bien que M. de Catalogne raconte des faits auxquels il a pris part ; tout de même il est assez curieux de constater qu’il ne soit fait aucune mention dans le manuscrit du chevalier de Troyes d’un homme de l’importance de l’ingénieur de Catalogne.

Une autre narration, bien courte, est celle du Père Silvy que Monseigneur de Saint-Vallier a reproduite dans l’Estat présent de l’Église et de la colonie française dans la Nouvelle-France, publié à Paris en 1688.

Nous avons mis en appendice le récit attribué à M. de Catalogne et celui du Père Silvy, afin que les lecteurs puissent les comparer avec la relation du chevalier de Troyes[2].

Nous avons ajouté à ces deux récits un certain nombre de pièces inédites qui ne se rapportent pas directement au récit de M. de Troyes, mais qui, tout de même, le complètent.

Quant au mémoire du chevalier de Troyes, nous l’avons reproduit tel quel, avec ses incorrections de style, ses fautes de grammaire et d’orthographe.

Nous y avons cependant ajouté les signes de ponctuation, afin d’en rendre la lecture plus facile.

Nous tenons à remercier tout spécialement M. A.-G. Doughty, par l’entremise duquel nous avons pu avoir une copie du manuscrit du chevalier de Troyes. Mgr Amédée Gosselin, archiviste de l’Université Laval, et M. Pierre-Georges Roy, archiviste du gouvernement fédéral, à Québec, nous ont fourni plusieurs renseignements intéressants. Nous leur offrons à eux aussi nos sincères remerciements.

  1. La collection de Pierre Clairambault, généologiste des Ordres du Roi, est une des plus importantes de la Bibliothèque Nationale.

    Pierre Clairambault, né en 1651, travailla longtemps dans les bureaux de Colbert, de Seignelay, de Pontchartrain et de Maurepas, en même temps, il s’occupait de recherches historiques ; il était chargé, en 1683. de réunir les documents nécessaires pour dresser le catalogue général de la noblesse, et un peu plus tard de classer et d’inventorier les collections de Saignéères et d’Hozier.

    Ses fonctions officielles et les différents travaux qui lui furent confiés, l’amenèrent à réunir un grand nombre de pièces historiques, généalogiques, etc.

    Son cabinet, ainsi formé d’éléments empruntés à des sources très diverses, passa après sa mort, en 1740, à son neveu, Nicolas Pascal, qui le vendit au roi en 1755.

    Il se composait alors de 3 250 volumes ou boîtes ; aujourd’hui, par suite des mutilations qu’il a eu à subir pendant la période révolutionnaire, il ne compte plus que 348 volumes dont 129 constituent le fonds dit du Saint-Esprit. (Rapport sur les Archives de France relatives à l’histoire du Canada par J.-Edmond Roy. Publication des Archives du Canada. No 6. Ottawa, 1911.)

  2. Appendices E et F.