Journal de voyage d'un Troyen en Extrême-Orient et autour du monde/à Singapour 1

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Quel mouvement et quelle animation ! Ici ce sont les Chinois qui sont en majorité.

Tout à l’heure nous les avons vus monter le charbon à un bâtiment. Deux par deux, ils portent un gros panier de charbon, qui doit bien peser 50 kilos, suspendu à une perche en bambou qui passe sur leur épaule et ils trottent avec cela et il y en a plusieurs files indiennes sans discontinuité : on dirait une fourmilière jaune qui va prendre le bâtiment d’assaut.

Chaque file passe devant un contrôleur assis à l’abri d’une petite guérite qui, à chaque voyage, donne une sapèque (petite pièce de monnaie chinoise) au premier des deux porteurs, celui-ci, sans ralentir sa course, la prend en passant comme au vol. C’est simple comme contrôle, les hommes se trouvent payés et le nombre de sapèques données indique la quantité de sacs de 50 kilos chargés. Ça n’est pas compliqué comme écritures.

C’est à Singapour où un vaisseau a le plus tôt fini de faire son charbon. On vous charge 10.000 tonnes en deux heures.

Nous allons vers la ville qui est assez éloignée de ces docks de charbon. Il faut 20 minutes au trot de notre petit cheval. Nous voyons des voitures comme les nôtres en quantité, et des pousse-pousse. Les cochers sont, en général, Malais ou Indiens ; aucun Chinois n’est cocher, tous traînent ces pousse-pousse (des ritchau).

Ils sont vraiment curieux ces hommes jaunes, vêtus d’un simple petit caleçon de bain en toile bleue, pieds nus et la plupart du temps tête nue ou un petit cône en jonc sur le haut de la tête et leur grande natte dans le dos qu’on a envie de prendre pour s’en servir de guide, et tout cela court sans arrêt, la sueur coule sur leur dos, mais quelques-uns restent secs.

Nous faisons le tour de la ville et allons au Jardin zoologique. Le chemin est ombragé des deux côtés par des arbres immenses de toutes espèces et malgré le soleil il fait assez frais. Nous arrivons au jardin. Là nous mettons pied à terre car les voitures n’entrent pas. Nous faisons le tour et voyons au milieu quelques cages avec de très beaux spécimens des animaux du pays. Oiseaux, singes, tigres, serpents, etc. Nous allons ensuite voir la collection des orchidées qui sont sous un grand hangar afin de les protéger du soleil. Je constate même que j’ai été volé à Port-Saïd, mon casque est lourd mais il n’est pas assez épais du fond. Je le sens à un commencement de mal de tête, heureusement j’ai mon parapluie que j’ouvre en guise d’ombrelle. Paul me dit qu’il va falloir en acheter un autre de suite en rentrant en ville, car le plus grand ennemi là-bas est le soleil. Malheur à l’imprudent qui ne prend pas les précautions nécessaires pour s’en garantir !

Nous rentrons en ville et allons à l’hôpital de l’Europe ; là le docteur hollandais m’affirme qu’un bateau hollandais partira mercredi. Je fais donc chercher mes bagages et demande une chambre. Il est 11 h. ½, nous voulons déjeuner, mais le déjeuner se termine à 11 heures et le suivant (lunch) ne commence qu’à une heure on refuse de nous servir. Nous allons à un autre hôtel où nous obtenons même refus. Et la faim commence à nous tirailler fortement. Comment même avec de l’argent nous n’allons pas pouvoir manger !

Enfin nous en trouvons un troisième avec beaucoup de peine, nous obtenons de nous faire servir. Nous déjeunons tant bien que mal, servis avec une lenteur désespérante par des Chinois.

Nous allons ensuite visiter quelques magasins chinois ; j’y vois beaucoup de bonneterie japonaise et demande le prix des gilets, chaussettes, etc. Les prix sont très bas, mais la confection est bien mauvaise. C’est égal, cela tient sa place et je me demande comment je vais faire des affaires demain. Il y en a des masses de magasins chinois, mais qui reconnaître là-dedans ?

Nous retournons à l’hôtel, où il y a un café et une terrasse couverte qui donne sur la promenade de Singapour ; à cette heure, elle est un peu vide, nous retrouvons quelques passagers du Melbourne qui se préparent à retourner à bord, et j’y accompagne mon ami Paul et Mad en voiture. Je monte avec eux et nous attendons que la cloche du départ invite les accompagnants à se retirer. Je fais mes adieux à tous les passagers avec lesquels je me suis lié, puis je reviens près de Paul et Mad.

— Ça ne vous fait pas venir la larme à l’œil ? me dit Mme B…

— Pas encore, mais peut-être tout à l’heure !

Et je sens qu’il faut que je fasse un effort très violent pour attendre ce tout à l’heure. Mais la cloche sonne, j’embrasse Mad et Paul à qui je vois aussi la larme sourdre à l’œil, il me fait encore deux ou trois recommandations, me resserre les mains avec force et je me sauve en courant sur le quai. Le pont-volant est enlevé et le bateau commence à exécuter un mouvement tournant sur lui-même pour prendre sa nouvelle direction. Cela dure encore de longues minutes ; de temps en temps Paul et Mad agitent la main, je fais de même, tout en éprouvant un véritable serrement de cœur. Pour un peu, je sauterais à la mer pour rejoindre le bateau avant qu’il n’ait pris son élan en emportant mes amis. Le Melbourne commence à se détacher du bord et à s’éloigner rapidement, alors nous tirons nos mouchoirs et tant que nous pouvons nous apercevoir, nous nous faisons des signes en agitant ces petits morceaux de toile blanche. Ce matin ils signifiaient joie intense du rapprochement ; ce soir tristesse de la séparation. Il faut vraiment être passé par là pour comprendre l’insistance et la ténacité des gens qui viennent en accompagner d’autres et qui, tant qu’ils le peuvent se font des signaux de la main et du mouchoir. Je ne m’en moquerai pas maintenant.

Mais, cette fois, on ne s’aperçoit plus, je me retourne n’ayant autour de moi qu’une foule, grouillante de Chinois, Indiens, Malais, etc., tous à demi nus, et par-ci par-là deux ou trois Européens, Anglais naturellement. C’est alors que je comprends mieux mon isolement. Tout seul au milieu de tout ce monde baroque et si loin des miens ! La sensation première est vraiment pénible ; mais je cherche à m’en dégager en pensant au but de mon voyage et à la joie que j’éprouverai si j’arrive à vaincre toutes les difficultés, en un mot si je réussis.

Je me dirige dans la direction de la ville, sans vouloir écouter les sollicitations des cochers et des pousse-pousse. Je préfère marcher un peu pour faire une réaction. Je retrouve mon hôtel et fais connaissance, le soir même, avec un ou deux Français qui y prennent pension. À 9 heures, un formidable coup de canon annonce la fermeture du port.

Le canon est anglais, comme tout ce qui est ici.

Ma chambre est dans une aile qui donne sur le jardin. Elle est au premier, du reste il n’y a qu’un étage. Toutes les chambres ouvrent sur une galerie en bois de trois mètres de large où on peut sortir sa chaise longue et prendre le frais le soir. Une porte double dont le tiers supérieur est garni de larges lames de persiennes s’ouvrant et se fermant ad libiturn y donne accès.

C’est une vaste pièce blanchie à la chaux : 4 mètres de haut, 4 mètres de large et 10 mètres de long. Elle est séparée en deux par deux panneaux de bois sur pied, mais ces panneaux n’ont que 2 m. 50 de haut pour que l’air circule au-dessus ; dans la première pièce en entrant une table ovale en marbre blanc, au milieu, à droite, une chaise longue cannée en bois tourné ; à gauche, une chaise à bascule aussi cannée et en bois tourné. Dans la deuxième pièce, le lit entouré d’un moustiquaire très serré, une table de toilette près d’une fenêtre garnie de barreaux de bois, mais de carreaux point, des persiennes à larges lames ; à côté de cette fenêtre, une deuxième porte comme la première, moitié en lames, se ferme par une traverse en bois ; elle donne sur un deuxième balcon et un escalier vous mène dans une petite cour au fond de laquelle une série de petites cabines portent les mêmes numéros que les chambres. Ce sont les salles de bains.

Le sol est en ciment et un grand cuveau ovale est rempli d’eau. Cette eau tombe d’une conduite qui est en l’air, par un robinet des plus primitifs ; un petit vase en fer blanc sert à puiser de l’eau cour se la verser sur la tête. À côté de la cuve un petit trône en bois au fond duquel un vase en fer blanc reçoit ce qu’on ne peut faire l’un pour l’autre. Une chaise en bois complète l’ameublement de cette salle de bain.

Le lit de la chambre est en fer, un matelas sur des planches ; ce matelas, sans enfoncer, n’est pas dur, il est garni d’un seul drap, deux coussins pour la tête et une espèce de traversin mis au milieu du lit, dans le sens de la longueur. Ce traversin, qu’on appelle « la hollandaise », sert à maintenir soulevée une jambe lorsqu’on est sur le côté et évite ainsi le rapprochement des jambes, ce qui est moins chaud. Mais pour se coucher, il faut avoir ce que l’on appelle une « mauresque ». C’est une sorte de culotte en étoffe très légère, sorte de flanelle de coton, se nouant autour des reins par une tresse, et une espèce de veste, comme un caraco, en même étoffe.

Je me glisse sous mon moustiquaire que je reborde aussitôt, car les moustiques m’ont déjà donné leurs caresses sous forme d’énormes bouilles, et je m’endors.

Boum ! Un formidable coup de canon. Je regarde ma montre, il est cinq heures. Je cherche à me rendormir, mais il fait déjà chaud. Je me lève donc à six heures et vais me verser quelques vases d’eau sur la tête. En remontant, je vois un Chinois qui m’apporte, sans rien dire, un plateau où sont une petite tasse de café, une minuscule cruche de lait et un petit godet rempli de sucre en poudre un peu cristallisé (c’est le sucre dont on se sert colonies). Je prends ma tasse de café, m’habille et vais faire un tour pour essayer de me reconnaître dans la ville et voir où restent les clients que m’a indiqué M. Allain, de Paris. Je les trouve à peu près tous.

À 9 heures, premier déjeuner. Le repas est très chargé comme nombre de plats divers et toujours et toujours le carry (riz et assaisonnements variés). Comme boisson, j’ai adopté celle de mes voisins, eau et glace avec un peu de wisky dedans. Le wisky est un alcool de grains fait en Angleterre. Cela vous a un petit goût de fumée, mais on s’y habitue et c’est en somme la meilleure boisson pour les pays chauds.

On travaille ensuite ferme de 9 h. ½ à 1 heure.

À ce moment, nouveau déjeuner appelé « tiffin ».

Ici, on ne fait pas la sieste ; on retourne au travail jusqu’à 5 heures environ. À ce moment, les parties de lawn-tennis, de foot-ball s’organisent sur les pelouses magnifiques qui sont entre l’hôtel et la mer ; les voitures font le tour de cette immense pelouse carrée, de 5 à 7 heures ; elles s’arrêtent de temps en temps pour voir défiler les autres et l’on voit là de fort beaux équipages. Il y a des Chinois excessivement riches ici et il faut voir leurs attelages. Leur costume est toujours le même, sauf qu’ils ont un engouement pour le chapeau melon en feutre dur, et c’est comique de voir leur natte qui pend de ce chapeau.

On me montre, dans un superbe équipage à deux chevaux, un richissime Chinois qui est atteint de la lèpre ; il a offert 100, 000 dollars à qui le guérira.

J’ai commandé, chez un tailleur chinois, quatre costumes en toile blanche et deux mauresques, le tout pour la somme de 25 dollars, soit pour 60 francs de notre or. (Six costumes complets que l’on me fait sur mesure et qu’on me livrera demain soir.)

J’ai été avec M. M… qui mange à notre table, voir son associé courtier-commissionnaire à qui je soumets mes échantillons. Je ne m’ennuie plus, je suis aux affaires et pense que mon séjour à Singapour, ne sera pas inutile.

Vers 5 heures étant dans ma chambre, mon Chinois est encore entré avec le même plateau du matin, mais la tasse un peu plus grande est surmontée d’un petit couvercle, comme à nos soupières, et contient du thé.

À 7 heures le dîner. Pendant le dîner, on parle de l’arrivée prochaine du prince Henri, dont nous avons vu les bateaux à Colombo, avec les deux Russes ; et alors le coup inouï fait par les Anglais pour arrêter les Allemands et les Russes dans leur marche vers la Chine, m’est appris.

C’est vraiment incroyable, et cela ne peut qu’exciter l’admiration en faveur de ces jouteurs si remarquables. Pour arrêter les autres, sans qu’ils n’aient rien à dire, les Anglais ont simplement donné ordre à tous leurs agents de Port-Saïd à Hong-Kong, d’acheter le même jour tous les charbons disponibles sur le trajet.

Et voilà les vaisseaux allemands et russes bloqués à Colombo, sans charbon. N’est-ce pas génial cette façon de faire ! Ils ont fini par en trouver chez des marchands indiens qui n’avaient pas vendu à Ceylan, mais au lieu de payer 15 dollars la tonne, ils l’ont payé 33 et ont subi un retard énorme. (Le dollar mexicain en argent vaut au cours du jour, 2 fr. 47 c.)


Mardi 22 février.

Cinq heures sont annoncées par le coup de canon quotidien. Je vais avec M. M… chez des Chinois prendre des renseignements, acheter des échantillons et nous passons la journée à rassembler des documents pour des affaires dont il se chargera quand je lui aurai envoyé les types établis d’après ces notes.

Il n’y a pas d’autre façon de faire dans ces pays. Savoir exactement ce qui se demande, et le faire avec toutes sortes de petits détails de fabrication qui nous paraissent insignifiants, mais auxquels les indigènes attachent la plus grande importance.

Le soir, après dîner, je me trouve avec mes Hollandais qui viennent de prendre sept pousse-pousse pour, aller promener ; ils m’engagent à aller avec eux. J’en appelle un huitième et nous voilà partis au trot de ces huit hommes jaunes, qui parlent et rient entre eux tout en tirant leur voiture. Ils nous font faire un tour immense en ville, au travers de rues, garnies de monde et sillonnées en tous sens de voitures et de pousse-pousse.

Chaque voiture ou pousse-pousse est garni de deux lanternes ; en outre, devant chaque échoppe chinoise, de grosses lanternes en papier, grosses comme des seaux, sont allumées et comme c’est encore la fête du jour de l’an chinois, tout le long des rues des marchands de boissons, des restaurateurs en plein vent font la cuisine. Nous en regardons un faire du macaroni ; il roule un bout de pâte entre ses doigts et le lance dans une casserole sur le feu, il ne s’arrête pas d’une minute, c’est précis et mathématique comme une horloge, toutes les demi-secondes un morceau de pâte s’échappe de ses doigts et vole tomber dans la casserole. Mais nous voici devant un théâtre chinois ; nous nous arrêtons et entrons.

C’est une espèce de grange avec des bancs en bois. Nous restons debout au fond de la salle remplie de Chinois. La scène est grande comme celle d’un café chantant et formée par trois portants. Au fond se trouve l’orchestre composé d’un monsieur qui a des cymbales grandes comme des roues de bicyclette et dont il joue sans arrêter ; à côté de lui, un autre a un tam-tam en bronze (comme à la baraque « à la chaudière » ) puis vient une espèce de violon grinçant et faux et pour compléter de temps en temps, une espèce de musette criarde au possible ; c’est tout l’orchestre, mais c’est assez, c’est trop ! Au bout d’une demi-heure on doit être à moitié fou. Pendant ce temps, des artistes entrent par la porte de droite, disent des paroles avec une voix et des yeux furieux et sortent par la porte de gauche. Ils entrent, sortent, crient, gesticulent, se frappent et tout cela au milieu du bruit infernal de l’orchestre. Sauvons-nous, la tête nous bat !

Notre cortège reprend sa course et nous nous arrêtons au théâtre malais.

Genre différent, chants et parlé.

L’orchestre dissimulé se compose d’un violon qui joue l’air chanté à moitié juste.

Les costumes sont riches, mais c’est rasant.

Nous restons un quart d’heure et nous nous sauvons.

De temps en temps le docteur trouve que nos centaures ne vont pas assez vite, il les interpelle en malais et les voilà partis dans une course désordonnée.

Je me cramponne en me disant « tout à l’heure, nous allons faire une de ces salades ! » car ils veulent se dépasser l’un l’autre. Mais les dames n’ont pas peur et rient aux éclats ; je vois même la grosse femme du docteur qui, trouvant que ce n’est pas assez vite, flanque des coups de pied dans le bas du dos de son Chinois et lui de repartir au galop en tête de la colonne, et cela au milieu d’une foule comme sur le champ de foire.

Enfin, nous voici revenus à l’hôtel au bout de deux heures, pendant lesquelles nos deux hommes n’ont cessé de courir. Le docteur dit : c’est un ½ dollar par tête ; l’un proteste, mais il lui flanque un grand coup de poing en lui disant des noms d’oiseaux en malais, et ils acceptent le règlement.


Jeudi 24 février.

Mon linge est rentré du blanchissage dans un bel état. Une chemise est perdue, la manche est complètement arrachée, le col aussi. J’enlève l’Indien qui me le rapporte et refuse de le payer. Plus je crie et tempête plus il se confond en salutations, le corps courbé en deux, une main sur la poitrine et l’autre à hauteur de son front. Enfin je lui donne moitié de ce que cela vaut et le met à la porte, malgré ses protestations.

Pendant notre déjeuner de 9 heures, 21 coups de canon annoncent l’arrivée du prince Henri. Je prends mon appareil photographique et vais avec M. B… chacun en pousse-pousse, voir l’arrivée. Nous croisons l’équipage du gouverneur qui ramène le prince. Je prends quelques clichés et en poursuivant notre promenade, nous arrivons au Deutschland. On charge le charbon et beaucoup de matelots sont accoudés aux bastingages.

Pendant que nous regardons, arrive M. S…, Russe, qui fait des affaires avec tous les bâtiments de passage. Il va monter à bord et M. B… lui dit de demander à l’officier de garde à la passerelle, s’il veut que nous montions, ce qui nous est accordé. Mais nous ne pouvons pas visiter grand-chose, car avec ce maudit charbon tout le milieu du bateau est pris. Cela ne nous fait pas une grande sensation, les matelots allemands ressemblent aux autres matelots, ce n’est pas comme les troupes à pied.

L’officier est très poli et très empressé. Un matelot se précipite pour nous conduire et nous fait comprendre qu’il est né en Alsace et a toujours conservé l’amour de la France, mais il ne parle qu’allemand et ni l’un ni l’autre ne le connaissons. Nous quittons le bateau qui a amené le prince Henri et rentrons en ville. L’après-midi je termine mon courrier et à 5 heures, M. M… m’emmène dans sa voiture faire un tour de ville. Belles routes, bien douces et bien ombragées, délicieuses pour les cyclistes qui sont en grand nombre.

De jeunes Anglaises toutes seules pédalent librement à cette heure où la chaleur est tombée.


Vendredi 25 février.

Cinq heures, coup de canon. Je me lève à six heures et vais prendre quelques photographies. Le fameux bateau hollandais qui devait nous prendre d’abord le mercredi, ensuite le jeudi, n’est pas venu du tout. Ce n’est donc que demain samedi que nous partirons.