Aller au contenu

L'Écrivain

La bibliothèque libre.

L’écrivain


Sous ton marteau, rude ouvrier,
Réduis ton cœur : c’est ton métier.
Et prends tes pleurs, sois joaillier,
Pour les sertir en beau collier.

Pas de regret, ô forgeron !
Cœur bien serré tourne plus rond.
S’il est trop lourd mets-le d’aplomb.
On fait de l’or avec ce plomb.

Amis lecteurs de l’écrivain,
Buvez son sang comme un grand vin.
Dévorez-le ! Joyeux festin…
Jusqu’à l’étoile du matin.

Car on n’a pas de meilleur sort
Que la durée de ce ressort
Qu’on nomme orgueil et qui rend fort
Plus que l’amour, plus que la mort.


Rachilde