L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790

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PRÉFACE


Le livre de M. l’abbé A. Angot est intitulé l’Instruction populaire dans la Mayenne avant 1789. Ce titre excitera la surprise de certaines gens qui croient et vont répétant partout que ce n’est qu’en 1789 que l’humanité a été délivrée des entraves honteuses qui la tenaient enlacée dans la superstition, l’erreur et les ténèbres. Avant cette date glorieuse, notre histoire nationale ne renferme rien qui mérite d’être conservé dans la mémoire des hommes ; mais alors s’est levé le soleil de la civilisation et quelles lumières il n’a cessé de répandre de toutes parts depuis cette heureuse aurore ! Combien seront fortunées les générations qui suivront la nôtre, car jusqu’à cette heure les vieux préjugés n’ont cessé d’entraver autant qu’ils l’ont pu les progrès du bien et de la vérité !

Tel est le programme de l’enseignement officiel relatif à l’histoire de France. Il y a environ cinquante ans qu’il a été formulé à peu près dans ces termes. Déjà un nombre immense d’esprits admettent ces données : elles leur ont été inculquées par leurs premiers Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/3 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/4 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/5 tianisme. Il n’y a que cette doctrine venue du ciel pour inspirer ces donations, souvent considérables, à des bénéficiers presque toujours assez médiocrement pourvus. Si ces fondations sont faites par des seigneurs temporels, c’est toujours dans un but surnaturel très positivement exprimé. Il est donc vrai de le dire à propos des plus petits sujets comme des plus importants : « l’Église est la mère de la société moderne[1]. »

Si c’est l’esprit chrétien qui inspire les fondations d’écoles, c’est le même esprit qui dicte les règlements que les fondateurs imposent assez souvent eux-mêmes aux maîtres et aux écoliers. M. Angot, qui s’efface autant que possible, pour laisser parler les documents, cite textuellement plusieurs de ces règlements. On peut y saisir sur le vif non-seulement les usages et les coutumes de nos ancêtres, les conditions de la vie dans les classes les plus humbles, renseignements toujours utiles ; mais beaucoup mieux on y découvre comment se sont formées les races fortes qui nous ont précédé. Le livre des petites écoles dans la Mayenne offre sous ce rapport un champ vaste et fertile en suggestions utiles. Chacun les fera pour soi et ce sera un emploi utile de ses réflexions.

Il serait trop long aussi de nous arrêter sur les traits de mœurs contenus dans les textes recueillis avec une fidélité scrupuleuse et reproduits avec tant de soin.

Pourquoi l’auteur a-t-il laissé de côté les petites écoles jansénistes fondées en très grand nombre dans le Bas-Maine, vers le milieu du dix-septième siècle ? Peut- Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/7 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/8 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/9 jansénistes ou Gallardins, comme on les nommait dès lors, surent donc se maintenir plus longtemps dans nos parages. Anjubault, qui conduisait le collège de Mayenne et était affilié à la même secte, avait déjà contribué à répandre cette erreur. Il en fut de même d’Ambroise Paccori, qui avait étudié à Angers sous Gallard lui-même, et qui fonda le collège très florissant de Céaulcé.

À Château-Gontier, Dardinet ou Dartinet, formé à la même école, essaya d’établir un collège pour répandre les nouvelles doctrines sur la grâce ; il n’apporta pas assez de modération dans son prosélytisme et son établissement ne jouit pas d’une longue durée, car ayant refusé de signer le formulaire de foi prescrit par le Saint-Siège, il fut obligé de congédier ses élèves et les maîtres qui partageaient ses erreurs et son obstination.

Avec un zèle digne d’une meilleure cause, les disciples de Jansénius recrutèrent dans le Bas-Maine en particulier un bon nombre d’adeptes très jeunes et qu’ils formèrent avec le plus grand soin. Toutes les fois qu’ils rencontraient dans leurs petites écoles des élèves ayant de l’intelligence, des mœurs pures et quelques dispositions pour la piété, ils se chargeaient volontiers de leur éducation, et les envoyaient dans les écoles qu’ils tenaient à Orléans, à Angers et autres lieux. Là ils recevaient gratuitement une instruction très solide, mais en même temps on leur inspirait un attachement obstiné pour les doctrines que l’on décorait du nom de saint Augustin. Lorsque les commissaires royaux fermèrent les établissements que Gallard avait formés à Angers et à la Flèche, ils y rencontrèrent une foule de jeunes clercs venus du Bas-Maine ; leurs familles, généralement très pauvres, leur envoyaient seulement de la farine et du lard, et la charité de leurs maîtres pourvoyait au reste de leurs besoins.

Tous ces détails nous sont fournis par deux témoins au-dessus de tout soupçon ; le premier est Joseph Grandet, curé de Sainte-Croix à Angers et l’un des fondateurs du Séminaire de cette ville. Il fut témoin des événements qu’il rapporte dans son histoire manuscrite de cet établissement. Le second est Jean-Baptiste Guyard de la Fosse, prêtre habitué à Mayenne ; dans l’histoire qu’il a laissée de cette ville, il affirme que le duc de Mayenne établit à ses frais des écoles gratuites pour les garçons dans toutes les paroisses qui dépendaient de ses deux seigneuries de Mayenne et d’Ernée. Quels étaient les maîtres de ces écoles ? Nous le savons par le récit de Grandet. Quel était leur nombre ? Nous pouvons le savoir en nous reportant au relevé des terres que possédait le duc. Ce nombre était considérable et l’on pourrait être surpris de ne pas trouver une mention plus claire de ces écoles dans les registres des paroisses ; mais les commissaires employés par Louis XIV pour la suppression de ces établissements dans la capitale de l’Anjou font remarquer que l’usage constant de Gallard et de ses disciples était de supprimer autant que possible toutes les écritures et d’agir comme des particuliers n’ayant aucune attache à une société quelconque.

De cet aperçu et surtout du riche recueil des docuPage:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/12

Rendons justice aux progrès réels accomplis sur plusieurs points, mais gardons-nous du vice de l’ingratitude envers nos ancêtres.


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bonnes lettres. » Les écoles de charité sont érigées à Laval pour prévenir « la dépravation des mœurs et l’ignorance de la religion ». À Marcillé, le fondateur a pour but « d’apprendre aux enfants à servir Dieu, de les catéquizer et enseigner la Patenostre, les commandements de Dieu et autres sciences nécessaires, tant pour le salut que pour les rendre capables de suivre telle condition qu’il plaira à leurs parents ».

À Saint-Denis-d’Anjou, Henri de Martigné crée l’établissement des sœurs, « considérant combien il est de la gloire de Dieu et du bien de l’Etat que les enfants soient élevés dans les préceptes de la religion catholique, apostolique et romaine. » Ce qui détermine une des donations principales faites aux écoles de Sainte-Suzanne c’est que le prieur de Rhemes a vu « que la jeunesse est beaucoup libertine en cette ville, manque d’estre réservée et instruite par des hommes bien zélés et craignans Dieu et capables pour instruire la jeunesse, soit à servir Dieu et dans le particulier et à l’église, en leur apprenant à chanter et à les tenir dans la modestie et respect dans l’église, et pour les enseigner dans les lettres, pour les rendre capables de servir Dieu, soit dans les autres éducations pour les rendre gens d’honneur et vrais serviteurs de Dieu, chacun dans sa vocation. » Ce qu’on demande des maîtres, ce sont des intentions à la hauteur de leur tâche, à la fois surnaturelle et civile. « S’ils font seulement l’école pour des vues temporelles, est-il dit dans la fondation de Vaiges, c’est une bien petite récompense qu’ils se proposent. Ils sont bien malheureux de se borner là, pendant qu’ils peuvent avoir une récompense bien plus grande et plus digne d’eux. Tout ira mieux et par rapport au maître et à la maîtresse et par rapport aux enfants s’ils agissent en vue de Dieu et s’ils songent qu’ils peuvent aisément se sanctifier dans leur état, que leur profession est très sainte et très agréable à Dieu. En travaillant pour Dieu, ils n’auront pas plus de peine ; bien loin de là, cet excellent motif aura une force merveilleuse pour les soutenir et pour leur adoucir les peines de leur état ».

Les bienfaiteurs avaient particulièrement senti l’influence qu’une bonne éducation des jeunes filles pouvait avoir sur la société. « Le plus grand fruit de tous ces établissements, dit-on, est de bien élever les petites filles dans la crainte et l’amour de Dieu d’autant qu’ayant été bien élevées, elles ont soin dans la suite de bien élever les enfants qui dépendent d’elles, en sorte que c’est comme une semence de bien qui se perpétue, et dont on ressent les effets au moins très longtemps dans les familles. » (Art. Laval). Le curé de Saint-Léger est guidé par le même motif, « connaissant, par une longue expérience, l’utilité des petites écoles, surtout pour les filles de la campagne, qui, dans la suite, devenues mères et sédentaires par leur état, peuvent avec ce secours salutaire inspirer et maintenir au milieu de leur famille les sentiments de religion qu’elles y ont puisés dans leur jeunesse. »

Pour terminer ces citations qu’on pourrait prolonger sans fin, je ne connais rien de si touchant que l’acte de cette femme de Villaines qui, ayant perdu tous ses enfants en moins de quinze jours dans la peste de 1584, donne son bien pour les écoles, afin que, n’ayant plus « proche personne à qui s’y recommander et faire prier pour elle, » elle ait au moins la prière des maîtres et des écoliers.

Toutes les fondations connues, de quelque part qu’elles viennent, partent de la même inspiration et se préoccupent d’abord des bienfaits surnaturels et moraux que peut procurer l’école chrétiennement gouvernée. Il devrait être inutile de faire ressortir la supériorité d’un pareil système où l’instruction et l’enseignement viennent à leur place après le point essentiel qui est la bonne éducation. Si donc l’un des derniers rapports officiels ne se trompait pas, en affirmant que l’enseignement de Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/46 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/47 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/48

L’histoire de l’ancien et du nouveau Testament, 16 sols.

Les Civilités, 5 sols.

Le Petit Catéchisme historique de Fleury, 5 sols,

L’Alphabet, un sol 3 deniers.

Le Catéchisme du diocèse, trois livres la douzaine.

Toujours il fut expressément recommandé de ne se servir que de livres approuvés par les règlements épiscopaux. Je n’ai trouvé qu’à Laval mention de livres distribués en prix à la fin des années scolaires. C’étaient : Les Epitres et les Evangiles, L’Imitation, Les Sages Entretiens, le Catéchisme, Les Pensées chrétiennes, Les Livres d’Heures, Les devoirs du chrétien envers Dieu, etc. On y ajoutait, pour les moins avancés sans doute, des chapelets et des images.


X
Règlements et discipline.

Sous ce titre, je ne mentionnerai ici que quelques points de règlementation matérielle. Plusieurs articles qu’on trouvera plus loin, comme ceux de la Baconnière, Colombiers, Jublains, pour les écoles des garçons, Ernée, Saint-Jean-sur-Mayenne pour les écoles des filles, Laval et Vaiges pour les unes et les autres, donnent un corps complet de règles morales, soit pour les maîtres, soit pour les enfants, qu’il sera beaucoup plus intéressant de lire dans les textes originaux que dans un résumé.

Les « induces » ou vacances comprenaient un mois dans le temps de la moisson, ordinairement le mois d’août, sauf dans le nord du département, où, comme à Colombiers, la période s’étendait du 15 août au 15 septembre. À Saint-Laurent-des-Mortiers, pays de vignobles, on ajoute au mois des moissons quinze jours à l’époque des vendanges. Par exception, le curé de Saint-Thomas-de-Courceriers indique une durée de deux mois pour les vacances. Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/50 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/51 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/52 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/53 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/54 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/55 veur et témoigner notre reconnaissance à tous ceux qui contribuèrent à cette fondation dont les bienfaits sont inappréciables parmi nous depuis deux siècles. La plus grande part de mérite revient à « l’Institutrice » de cette pieuse famille de Filles de la Charité, suivant cette maxime que tout le bien produit par un ordre religieux est virtuellement contenu dans la vertu du fondateur, comme la plante dans son germe. C’est bien comme une plante en effet qu’a germé, s’est développée et a grandi l’œuvre de la sœur Tulard, sortie des plus minimes commencements pour croître et se répandre avec tant de fruits.

Mais il faut expliquer dans quelles conditions s’est fondé le nouvel Institut et quel milieu avait été providentiellement préparé pour en assurer le succès. Cette digression ne nous fait point sortir de notre sujet, et les détails en sont inédits.

Par un prodige remarquable qui s’est produit à la fois sur un grand nombre de points de la France, ce coin de notre province qui avait Javron pour centre et comprenait, outre ce chef-lieu du doyenné, les paroisses de Villaines, Saint-Cyr-en-Pail et la Chapelle-au-Riboul, ressentit presque immédiatement l’influence des exemples et des leçons des grands réformateurs du clergé au XVIIe siècle, les Bourdoise, les Olier, les Vincent-de-Paul. Plusieurs prêtres de ce petit pays étaient allés à Paris se mettre sous leur direction, puis, revenus au Maine, ils tentèrent d’établir une communauté d’ecclésiastiques qui, cherchant d’abord leur édification mutuelle, s’exercèrent aussi avec succès à toutes les œuvres du zèle sacerdotal. Cette pieuse association s’établit d’abord à Javron, et de là, passa à la Chapelle-au-Riboul, vers 1687. Monsieur Tulard, curé de cette dernière paroisse, beau-frère de la sœur Tulard, la future fondatrice, en était le supérieur et donna asile à ce rudiment de séminaire en sa maison presbytérale. C’était un sujet remarquable, formé lui-même à l’école des saints prêtres dont nous Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/57 sœurs de Javron conduisirent leurs écolières pour la Confirmation, j’aurois tâché de leur procurer la mesme bénédiction, quoiqu’il fût ce jour là si infirme qu’il ne put confirmer personne. C’est pourquoi M. le supérieur du Mans ne jugea pas à propos non plus de les présenter à sa Grandeur. Je vous supplie de demander pour moi à Dieu une parfaite contrition de mes péchés et innombrables offenses, et de mes négligences aux services de ses pauvres membres, dont j’appréhende plus de châtiments que pour péchés que j’aye commis directement contre sa divine Majesté. » On voit partout qu’il s’inspire des sentiments de M. Bourdoise, son maître. La supérieure des sœurs de Saint-Lazare se plaint de la longueur diffuse de ses lettres ; en cela elle n’avait pas tort, et le saint homme se plaît à le reconnaître : « Pardonnez-moi encore une fois, ma bonne Mère, lui répond-il, si je ne m’explique pas clairement et en peu de mots ; c’est que je n’en ai pas l’esprit, ni les dons, ni les grâces que vous avez. Si j’avais davantage d’esprit, j’en userois, et perdrois la mémoire de mon néant, j’aime mieux perdre la mémoire de toute autre chose que de cette vérité. » Dans le même esprit, il demande qu’on prenne pour lui comme procureur à Paris « le plus pauvre homme du voisinage. »

Il procura un grand nombre de vocations pour les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul ; mais aucune ne lui fit plus d’honneur que celle d’une jeune fille de la Chapelle-au-Riboul nommée Julienne Jouvin. Elle était la dixième enfant de la plus pauvre famille. Dès ses premières années, elle donna des marques d’une vertu rare, que M. Jouannault cultiva avec prédilection. Des personnes charitables, madame Tulard probablement, prirent soin de sa petite enfance, et à l’âge de sa première communion on la confia aux sœurs de Villaines-la-Juhel comme future postulante. À quinze ans elle dirigeait, à l’admiration de tous, une nombreuse école à Javron, et bientôt, résistant aux instances de sa famille et à des propositions avantageuses, se rendait au séminaire de Paris. Elle fut élue deux fois supérieure générale de la Congrégation et honorée de l’amitié et de la confiance de Marie Leczinska, qui l’appela près d’elle à Versailles. Elle y mourut en odeur de sainteté en 1741. M. Jouannault, qui l’avait recommandée à ses débuts comme une enfant de bénédiction, d’une innocence intacte, put voir qu’il ne s’était pas trompé par les fruits de salut qu’elle recueillit dans ses diverses fonctions, et la sœur Tulard dut la proposer comme modèle à ses disciples.

Un autre vénérable prêtre, M. Pierre Saslin, prédécesseur de M. Tulard dans la cure de la Chapelle-au-Riboul, faisait partie, lui aussi, de la communauté ecclésiastique et ne faisait depuis longtemps « qu’un cœur et qu’une âme » avec M. Jouannault.

Enfin, le plus digne de mémoire des protecteurs de la communauté naissante des sœurs Tulardines fut peut-être M. Henry de Moré, curé de Saint-Cyr-en-Pail. D’une famille distinguée du pays, sa jeunesse sembla d’abord promettre plutôt un abbé de cour qu’un saint prêtre. Mais s’étant mis bientôt sous la direction de M. Jouannault, il devint son disciple docile et reçut de lui les maximes et l’esprit dont il était pénétré. Par son entremise il obtint de M. de Catinat, abbé de Saint-Julien-de-Tours, la cure de Saint-Cyr-en-Pail. Ce fut une bénédiction pour ce pays. On a écrit, dans la vie de M. de Moré, ce que ce saint prêtre fit pour sa paroisse, formant des ouvroirs où les jeunes filles, sous une direction vigilante, gagnaient un salaire honnête au travail de la dentelle, créant un bureau de charité prospère, fondant et réformant les écoles. Il fit plus de bien encore par ses exemples et ses conseils. La réputation de sainteté du curé de Saint-Cyr le désigna à l’autorité diocésaine pour remplacer M. Jouannault dans la direction spirituelle des sœurs de la Chapelle-au-Riboul. Il s’acquitta de ces fonctions avec succès, de concert avec la fondatrice à laquelle il survécut six ans. Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/60 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/61 riche parti, M. Pierre Tulard, notaire royal, et frère du curé de la Chapelle-au-Riboul. Malgré des recherches soigneuses dans les registres de plusieurs paroisses, je n’ai pu trouver cet acte de mariage. Cela tiendrait-il au mécontentement de la famille Tulard, partagé par le curé de la Chapelle, qui n’aurait pas permis d’inscrire sur ses registres un mariage qu’il voyait d’un mauvais œil ? Madame Tulard, pendant les six ans que dura son union, fut heureuse par l’affection de son mari, par sa soumission à la volonté de Dieu et par le fidèle accomplissement de ses devoirs d’épouse. À vingt-cinq ans elle resta veuve et sans enfants. Le premier usage qu’elle fit de sa liberté fut de consacrer son temps à instruire les enfants de la campagne. Sans grandes ressources, « son zèle lui procura une école qui devint si nombreuse que, ne pouvant suffire seule, elle s’associa de pieuses filles qui se crurent heureuses de partager ses soins et ses mérites ». Puis bientôt, craignant qu’une œuvre où elle se portait par son propre choix ne fût pas assez parfaite et assez durable, elle reprit son premier dessein de se renfermer dans le cloître. Mais au moment où elle ne songeait qu’à devenir religieuse comme toute autre, Dieu la choisit pour être fondatrice. M. Tulard, témoin des vertus de la jeune veuve, et inspiré par la vue du bien qu’elle produisait déjà, revint de ses préventions de famille. Il entra en relation avec elle, connut ses dispositions intérieures, et eut la confiance d’entreprendre avec son aide, dans une paroisse rurale, une fondation semblable à celles dont lui donnaient l’exemple les villes de Laval, Craon, Le Mans et Angers, car le même besoin se faisait partout sentir. De l’entente de ces deux âmes est sorti un nouvel institut consacré à l’instruction des jeunes filles et au soulagement des pauvres malades.

Madame Tulard se laissa guider docilement « et, sur la parole de M. Tulard, elle partit pour Saint-Vincent du Mans, afin d’y apprendre à tenir les petites écoles. De là, elle passa à Saint-Calais pour se rendre doublement utile en s’y instruisant dans l’art de gouverner les malades ». Puis, après deux ans, elle revint à la Chapelle-au-Riboul et se donna avec Marie Château à sa double fonction. Le succès répondit à la bonne volonté des ouvrières. Elles purent « élever à la Chapelle une pépinière de vierges qui se consacrèrent à l’utilité des pauvres de la campagne dans tous les lieux où elles seraient demandées ». La supérieure de la petite société avait moins de trente ans ; confiante en Dieu, « réduite à sa petite fortune, elle vint à bout de construire une maison sur un fonds de quarante livres de revenu, qui fut alors tout le patrimoine de cette communauté ».

Lorsqu’il mourut en 1695, M. Tulard put voir quelques essaims de ses filles établis déjà dans les paroisses voisines, et entrevit les biens plus étendus que son œuvre produirait dans la suite. Son successeur dans la direction des nouvelles sœurs de la charité était tout désigné : ce fut l’excellent M. Jouannault, dont nous connaissons la vertu et l’esprit de piété. Il parle deux fois des sœurs de la Chapelle-au-Riboul dans sa correspondance : « Nous avons dans ce bourg, écrit-il le 7 septembre 1696, une communauté de vingt-cinq à trente filles ou pensionnaires, dont la plus riche ne paie que vingt écus de pension par an ou cent sols par mois et ont tous les soirs le roty ». Ainsi, malgré les premières fondations, la sœur Tulard avait encore autour d’elle plus de vingt novices qu’attendaient de nouveaux établissements. Cette économie à la fois extrême et décente, dont nous voyons un exemple à l’origine de la société, est un secret que connaissent et pratiquent seuls les ordres religieux. Les budgets officiels de toutes les administrations ne nous apprennent rien de semblable.

Une autre fois, M. Jouannault parle des ravages de l’épidémie qui désola tout le pays en l’année 1707, et des services que les sœurs rendirent dans cette circonstance. Il écrit le 30 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/64 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/65 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/66 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/67

Les prétentions des sœurs étaient modestes. Elles se contentaient d’une maison avec un jardin et d’un mobilier dont la valeur ne dépassait pas 600 livres. La dotation était de 200 livres, mais comme elle consistait souvent en immeubles, elle représentait un capital considérable et qui le fût devenu beaucoup plus dans la suite. Les sœurs n’allaient jamais seules, mais rarement elles étaient plus de deux. Elles prenaient quelques pensionnaires, et se créaient même des ressources par leur travail. Mais la classe était toujours gratuite, même pour les riches dans certaines fondations. L’exemption du sel et de la taille leur était toujours accordée par les collecteurs, et la sœur Fussot, n’étant encore que supérieure de la maison de Lassay, fit juger en sa faveur un procès dont les conclusions avaient une portée générale pour l’Ordre.

Tous ces préliminaires réglés, la paroisse pétitionnaire envoyait à la Chapelle-au-Riboul des chevaux pour les sœurs et leurs guides, et, à travers des chemins toujours mal entretenus, la petite caravane s’en allait d’étape en étape, s’arrêtant dans les maisons déjà fondées, au lieu de sa destination. La congrégation ne pouvait accepter de fondations en dehors du diocèse da Mans ; mais dans ces limites, elle eut vite des établissements dans toutes les régions de ce vaste territoire. Chaque année, les religieuses dispersées rentraient pour une retraite de dix jours à la maison-mère.

Suivons maintenant dans l’ordre chronologique l’histoire des fondations, avouant que toutes ne sont pas connues et que beaucoup même dont l’existence est constatée ne nous ont pas révélé leur acte d’origine.

La Mère Tulard seule fonda plus de trente établissements. Aucune des autres supérieures n’atteignit ce chiffre. Après la première fondation de la Chapelle-au-Riboul qu’on peut attribuer à l’année 1679, la plus ancienne dont on connaisse la date précise est celle de Luché, en 1690. Saint-Samson, où la maîtresse d’école s’associa à la communauté, fut fondé en 1695 ; Lignières en 1704 ; Champgeneteux en 1707 : Champéon en 1708 par l’association de la maîtresse d’école aux sœurs Tulardines ; Marcillé en 1714 : c’est la date de la fondation mais l’établissement de fait était bien antérieur, le premier peut-être après la maison-mère. Hercé eut des sœurs en 1716 ; Placé en 1717 ; Evron en 1720 : la fondatrice installa ainsi ses filles, demandées par le curé et les habitants, dans la ville qui devait être le chef-lieu de l’Ordre. La fondation de Rouez-en-Champagne eut lieu aussi en 1720 ; celle de Sillé, dont les sœurs prirent le nom, en 1721 ; celles de Brée, Champfremont, la Dorée, en 1725. Montaudin date de 1724 ; Saint-Calais-du-Désert de 1727 ; Saint-Cyr-en-Pail de 1728 ; Bais de 1734, ainsi que Commer et Montourtier ; enfin Saint-Mars-sous-Ballon et probablement Courcité de 1735, l’année de la mort de la sœur Tulard, octogénaire.

La fondatrice avait en mourant désigné comme supérieure la sœur Portier, sa parente, je crois, native de la Chapelle-au-Riboul ou de Champgenéteux. Celle-ci, pendant un supériorat de dix à douze ans, fonda entre autres les neufs établissements suivants : Aron en 1737 ; Saint-Jean-sur-Erve en 1738 ; Ruillé-Froidfond, alors appelé Ruillé-en-Anjou, parce qu’il relevait au civil de l’Anjou, en 1740 ; Hercé fut de nouveau doté en 1742 ; Saint-Julien-du-Terroux, Gorron, Auvers-le-Hamon, Lassay, ce dernier pour trois sœurs, en 1745.

Sœur Suzanne Fussot, qui remplaça la sœur Portier, pendant un premier supériorat de 1746 à 1752, envoya des colonies : au Pas en 1746 ; à Trans en 1747 ; à Colombiers en 1751, à Beaulieu en 1752. Puis, élue de nouveau en 1754, elle fonda Saint-Germain-le-Guillaume en 1755 et Martigné en 1757.

Sœur Rivoire ne fut que deux ans à peine en fonctions ; on ne lui connaît de fondation que celle de Savigné-l’Evêque, 1753.

La sœur Marie-Anne Bisson, supérieure de 1760 à 1766 ; fonda Jublains en 1761 ; Contest, vers la même époque ; Saint-Aignan-de-Couptrain, en 1765.

Sœur Françoise Beunoust occupa la place de supérieure une première fois de 1766 à 1772. Elle fonda alors la maison de Noyen-sur-Sarthe. Dans un second sexennat, elle installa les sœurs en 1779, à Beaumont-sur-Sarthe ; en 1780, à Marolles, à Saint-Charles-la-Forêt, à Saint-Fraimbault-sur-Pisse ; l’année suivante, à Notre-Dame de Torcé ; en 1782, à Averton, et dans une fondation de trois sœurs à Ernée.

Sœur Marie-Louise Letourneur, pendant son supériorat de 1772 à 1778, fonda Vaiges, en 1775, et Pont-de-Gennes en 1778.

Enfin sœur Marie Mailay, née au Pas, élue supérieure en 1784, établit à Saint-Pierre-des-Landes deux sœurs dont la mort glorieuse a été racontée dans l’Histoire de l’Eglise du Mans ; on en trouvera le récit à l’article qui concerne cette paroisse. Elle fonda aussi l’établissement de Sainte-Suzanne, et peut être regardée comme la seconde fondatrice de la congrégation pour en avoir réuni de nouveau les membres dispersés violemment par la tourmente révolutionnaire, et les avoir installées dans l’ancienne abbaye des Bénédictins d’Evron, qui lui fut concédée par le gouvernement, à la sollicitation du préfet de Laval et du maire d’Evron.

Les constitutions de la congrégation laissaient à la supérieure de chaque établissement le soin de rédiger un règlement spécial pour le bon ordre de la classe. Elles contiennent à l’adresse des maîtresses d’école quelques sages avis que nous reproduisons ici.

Des devoirs des maîtresses d’école.

« L’instruction étant si utile au bien public et particulier, les sœurs s’appliqueront principalement à se perfectionner dans cet emploi. Elles feront attention que dans les écoles elles n’ont pas seulement le soin d’apprendre à lire et à écrire aux jeunes filles, mais qu’elles doivent surtout travailler à leur donner la connaissance des devoirs de la religion, et à leur inspirer l’amour et la crainte de Dieu ; les enfants retiennent ordinairement pour toute leur vie les impressions qu’ils ont reçues dans leur bas âge.

« Elles recevront gracieusement dans leurs écoles toutes les jeunes filles qui s’y présenteront pour être instruites. Elles auront pour toutes une égale charité et ne donneront des marques extérieures d’estime et d’affection qu’à celles qui se distingueront par leur sagesse et leur application à l’étude.

Elles éviteront avec grand soin de se servir, en parlant aux enfants, de termes bas, grossiers, injurieux ou méprisants. Elles ne les châtieront point par humeur, par impatience, ou par colère. Un air grave et sérieux, mêlé de douceur et de modestie, contribue beaucoup plus à tenir les enfants dans le respect et dans le silence, qu’un air farouche et impérieux, que les menaces, les paroles dures et les châtiments fréquents.

Quand on sera obligé de punir les enfants, le châtiment sera toujours proportionné à la faute, afin de rendre la correction utile.

La supérieure fera un règlement particulier, de l’ordre et de la méthode qui doit être observée dans les écoles, et la supérieure veillera à ce qu’il soit exactement gardé ».

À côté de la sœur Tulard on doit rappeler avec respect les noms déjà cités d’Hélène Le Boucher, fondatrice des sœurs de la Miséricorde à Evron, en 1614, de la sœur Rousseau qui créa un noviciat de maîtresses d’école à Craon, et aussi les Tertiaires dominicaines de Laval. Le personnel enseignant congréganiste était encore représenté par les Ursulines, à Laval et à Château-Gontier et par les sœurs de Saint-Lazare qui dirigèrent les établissements de Villaines, Javron, Cossé-le-Vivien et, un instant, celui de Ruillé-en-Anjou.

Ce sont là les véritables institutions de bienfaisance popuPage:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/72 pourrait dire alors : Voyez, ce n’est pas plus difficile ! Mais jusqu’à cet essai, jusqu’à cette expérience concluante, il faut avouer qu’il y a là du divin puisqu’il y a de l’impossible.

J’ai terminé ce travail sur l’une des institutions de l’ancienne société. En l’écrivant, outre la jouissance que j’ai éprouvée à retrouver pour les mettre au jour tant de témoignages enfouis dans des archives oubliées, j’ai revu avec joie les matériaux déjà presque complètement amassés d’une histoire du Bas-Maine au point de vue des personnes, des lieux et des choses. Sous cet aspect, je puis dire que tout y sera aussi inédit que dans le présent volume. L’impression que me produit cette révision rapide est que les ouvrages déjà publiés, souvent estimables et quelquefois de grande valeur, sont loin d’avoir révélé toute la saveur propre, tout le parfum spécial de notre histoire locale.

Louverné, 2 octobre 1890 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/74 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/75 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/76 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/77 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/78 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/79 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/80 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/81 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/82 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/83 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/84

Ecole des filles. Le couvent des Ursulines était, comme le collège, sur la paroisse d’Azé.

(1) Archives de la Mayenne. G. 13. — (2) Ibid. Reg. du Directoire.


LA BACONNIÈRE (1.902 hab.).

La paroisse de la Baconnière eut pour curé, de 1582 à 1627, un prêtre qui fut pour elle un bienfaiteur insigne, mais remarquable surtout par son zèle personnel et sa générosité inépuisable pour l’instruction des enfants. Il se nommait Simon Genouel, et était né à la Croixille d’André Genouel et de Renée Jamin. Il reçut tonsure à Rennes en 1572, les ordres mineurs à Laval de Pierre Ragaine, évêque coadjuteur d’Angers et du Mans, en 1580 et la prêtrise à Angers en 1583. Il avait déjà pris possession de la cure de la Baconnière l’année précédente par résignation de Michel Jamin, son oncle.

Le jeune curé se donna à tous les devoirs de sa charge, mais son soin principal fut de se procurer des prêtres animés du même zèle que lui, et qui puissent l’aider dans la fondation et la direction de l’œuvre qu’il avait projetée et déjà commencée lui-même. Ayant trouvé trois coopérateurs sur lesquels il pouvait compter, il se les associa, fit les frais d’établissement du collège de la Baconnière, et, par un contrat en forme et un règlement détaillé, assura la durée et la bonne direction de l’école. Pour en faire l’histoire nous n’avons qu’à transcrire ici les pièces rédigées par le fondateur ; elles sont plus instructives que tous les résumés ou commentaires qu’on en pourrait faire.

« Nous, S. Genouel, prestre, curé de la paroisse de la Baconnière, joinct avecques mestre Jehan Le Meignan, segretain de la dite église, Julien Nepveu et André Tirouflet, prestres, chapelains de la ditte église, avons, au nom de Dieu… et édification de la sainte Eglise, commencé un collège pour montrer aux enfans de la dite église parochialle de la Baconnière…… languedemain de la S. Martin, l’an 1606, qui est le treiziesme (?) jor du mois de novembre au dit an ; à la charge que chacun de nous susdits assisteront chacun la sepmaine alternativement les enfans ; et moy curé particulièrement visitera tous les jours le dit collège pour faire les lescons les plus difficiles si besoin est, et pour voir aux dits enfans selon les règles d’observance que nous leur ferons ci après.

Faict et certifié sous nos seings les dits jor et an susdits, à la charge que tous les escoliers qui viendront payeront cinq sols par moys, à quoy avons modéré le prix du salaire des dits régens susdits ; lesquels cinq sols se payeront à la fin de chacun moys que les enfans auront esté ».

« Regles et methodes du collège de céans institué par nous Symon Genouel, prestre curé, et commencé ce lundy treziesme jor du moy de novembre 1606, par nous et maistre Jehan Lemeignan, mestre Jehan Nepveu, mestre Jehan Tirouflet, prestres et chapelain de céans, pour l’instruction de la jeunesse au service de Dieu et de son Eglise en l’art de grammaire et es parties d’icelle.

Premier. L’escollier entrant au matin en l’église et ayant prins de l’eau béniste, s’agenouillant devant le crucifix dira Pater, Ave et Benedicte et s’en ira à sa place.

Estans assemblés au matin, devant que commencer leurs lescons, tous les escolliers en présence du régent diront l’oraison à genoux, scavoir Pater, Ave, Credo, Graces et tout l’absay, avec les commendements de Dieu et ceux de l’Eglise, et qui sera recitté et dict tout hault par l’un des escolliers, lequel ayant parachevé nommera un de ses compaignons pour en dire autant le langdemain. Au soir devant que s’en aller sera semblablement dite l’oraison qui sera chantée, et sera nommé comme dessus par son compaignon celuy qui devra dire le languedemain, et ainsi tous les dits escollyers aprenderont leur absay et petit catéchisme.

Les régens ou régent feront dire par ordre les escollyers selon les classes et chacun à sa part ; scavoir ceux de matinnes qui disent en lisant tous ensemble, qu’il fera dire chacun son vers, si bon luy semble, ou bien l’un après l’autre, et ayant tous dit, leur marquera leur leccon à tous jusques où ils devront tous redire à l’aultre leccon. Ainsi il fera consécutivement à tous ceux qui lisent en épelant et de l’absay. Et ceux qui laisseront leurs matines pour prendre le Donnet ou rudiment, diront tous les matins ensemble leurs heures scavoir : un matin une partie et l’autre vespres et sept psalmes, et ce l’espace de deux ou troys moys apres qu’ils les auront laissés, de peur qu’ils ne oblyent, et pour les y rendre plus promts à les dire.

Les grammairiens diront leurs leccons et textes par chœur et construction deux fois le jour, scavoir devant et après midy.

En chacune classe et leccon celuy que le régent jugera plus capable et mieux estudiant sera maistre sur ses compaignons de sa classe et leccon, et tous ceux de sa leccon seront tenuz luy rendre et dire leur leccon premier que de la dire au régent ; et s’ils y font faulte, il en rendra conte et les accusera au régent, et du nombre des faultes qu’ils y auront faictes, de quoy le dit régent souvent l’interrogera, et principalement devant que de les faire dire.

Et s’il y a quelqun des aultres compaignons qui étudient mieux que luy, il le mettra à sa place et l’aultre sera tenu de luy obéir et lui rendra ses leccons devant que les dire au régent.

Ledit premier en chacune classe et leccon aura droit de dire le premyer et de faire dire et récitter la leccon à ses compaignons de sa dite classe et leccon, devant qu’ils les disent au régent, et de remarquer les faultes qu’ils font, tant es dites leçons qu’en leurs mœurs et comportement à l’escolle, pour en rendre compte audit régent.

Les escolliers de chacune classe et leccon seront retirés ensemble à part pour estudier et ne se mesleront avecque les aultres qui ne sont pas de leurs leccons, et mesme diront ensemble, le plus capable et mestre le premier, comme dit est.

Les escrivains liront et escriront à part, prendront exemple après les premières leccons, lesquels exemples leur seront baillés sur leurs leccons, s’ils lisent de grammaire au aultres choses ; lesquels escrivains seront tenus rendre leurs exemples et les dire par cœur pour apprendre le francoys, et mesme dire en épelant par cœur, comme chacune diction et mots de l’exemple est escrite orthographiée, pour apprendre ledit orthographe, sur quoy le régent les interrogera, remarquera leurs faultes, les leur remontrera et souvent leur conduira les mains en escrivant pour leur apprendre dès le commencement à bien former leurs lettres.

Les escollyers ne jureront le nom de Dieu, ny par leur foy, ne s’entre injurieront, ne s’entrebatteront, ne diront villains propos deshonnêtes, paroles salles, ne seront larons, ne mentiront, ne raigeront en l’escolle ; mais estudieront, serviront Dieu et le prieront qu’il leur donne l’esprit de science, obéiront à leurs pères et mères, régens et ansciens.

Quiconque fera au contraire de ce que dessus, aura pour la première fois deux coups de verge sur les deux mains, à la seconde quatre ou cinq coups sur les fesses, et s’il continue et ne veuille se déporter, il sera banni et sera chassé hors de l’escolle.

Les grammairiens réciteront par cœur leurs sepmaines au samedi, auxquels ne sera faite aultre leccon pour ce jour, fors qu’on instruira les enfants à chanter, servir à l’église, y lire et bien parler et autres civilités et s’en iront à deux heures ; et s’il est feste le samedi, recitteront leurs sepmaines le lundi ensuivant.

Seront venus et rangés à l’escolle sur les huit à neuf heures, s’en iront à quattre ou cinq du soir, auront reminse et compos tous les jeudis, s’il fait beau temps et s’il n’y a point de feste en la sepmaine ; ne joueront, ne feront aucune insolence en l’église, ne cimetière, ne toucheront aux autels, ne entreront dans le chœur et chanseau, sinon durant la messe, tiendront les portes fermées et ne sortiront que par celle dessus le cimetière, de quoy le dernier venu sera portier la jornée, pour la fermer et ouvrir à ceux qui auront congé du régent de sortir.

Paieront chacun escolier cinq sols par moys à la fin de chacun desdits moys pour aider à entretenir lesdits régents, et à faulte de ce faire ne leur sera montré, fors aux pauvres qui n’auront moyen de payer.

Seront les présentes règles lues à l’escolle par un des escolliers une fois le moys, au commencement de chacun moys, après l’oraison.

Nous soussignés, curé et chapelain de cette paroisse de la Baconnière, promettons respectivement les uns aux autres maintenir et garder les promesses qu’avons faites les uns aux aultres de continuer le collège ci-devant institué par nous curé, commencé nous chapelains en cette paroisse, l’année devant passée, garder et observer les règles et méthodes d’enseigner inscrites de l’autre part, et les faire garder aux enfans escolliers qui seront en la dite escolle, pour l’instruction de la jeunesse au service de Dieu et de son Eglige, en l’art de grammaire et parties d’icelle.

Et avons accordé montrer auxdits enfans chacun sa sepmaine. alternativement les uns après les autres, soit qu’il y ait perte ou non, comme elles échoueront ; et d’autant que M. le curé visitera tous les jours, une fois le jor, s’il n’a empêchement légitime, ledit collège, pour faire une leçon de grammaire et bailler exemple si bon lui semble, ce qu’il a promis faire ; nous maistres Jehan Lemaignan, Jehan Nepveu et maistre André Tirouflet, promettons que en la sepmaine que ledit sieur curé tiendra le collège, que nous ferons dire les enfans de matines, absays et basses leccons le matin, scavoir les premières lettres comme s’ensuit ; scavoir est, moy, maistre Jehan Nepveu, le mercredy et jeudy ; maistre Jehan Tirouflet, le vendredy et samedy ; et s’il échet des festes, lesdites festes seront comptées pour jor et vaudront acquittées, tant jor que sepmaines. Et l’argent qui proviendra du dit collège par chacun moys, comme de cinq sols par chacun escollyer, sera reparti, quart à quart, par entre nous à la fin de chacun moys ; et comme il sera baillé par ces enfants, sera enregistré sur le papier.

Fait et accordé soubs nos seings de nous curé, maistre Jehan Lemeignan, Nepveu et Tirouflet, prestres et chapelains susdits, le quastriesme jor de janvier 1607.

Signent S. Genouel, Lemeignan, Nepveu, Tirouflet. »

Nous n’interrompons cette publication de documents que pour faire remarquer quelle est, dans le plan de ce collège paroissial, l’union de l’Eglise et de l’Ecole. L’une est l’annexe de l’autre, matériellement, et moralement surtout. C’est l’Eglise qui sert de lieu de réunion pour une partie importante des exercices de l’école, et dans les classes, ce que l’on apprend avant tout, c’est la lecture des offices, le chant, le service des autels.

Ce qui est à noter encore, c’est cette admirable entente, ce concordat pour une œuvre sainte de dévouement établi entre les quatre ecclésiastiques de la paroisse, où nous voyons le curé le premier prendre sur lui la charge la plus considérable et la plus difficile, en même temps qu’il trouve dans son clergé une correspondance si fidèle à ses vues.

Signalons enfin la sagesse de ce règlement qui donne en quelques lignes, où l’on sent les fruits de la pratique et de l’expérience, les préceptes pédagogiques les plus appropriés aux besoins de l’enfance.

C’est d’une part la division des classes suivant l’âge et le progrès des élèves, puis cette méthode toujours suivie ou reprise de la lecture commune pour les commençants ; la récitation de mémoire pour les grammairiens, les exemples écrits analogues aux leçons du jour pour les écrivains, qui après les avoir rendus devront les réciter en les épelant et rendant compte de toutes les difficultés de syntaxe ou d’orthographe. C’est enfin, pour provoquer l’émulation, cette pratique de l’enseignement mutuel, suivant laquelle le plus studieux devient maître sur les autres, et doit défendre son privilège en gardant sa supériorité.

Les autres parties du règlement qui regardent les corrections corporelles, la durée des classes, les préceptes moraux, les fêtes et congés, la modique rétribution mensuelle, sont certes aussi sages et aussi profitables que tout ce qui peut avoir été tenté depuis.

Dès son ouverture, le collège de la Baconnière compta cinquante trois élèves et toutes les conditions s’y coudoyaient familièrement. René de Chalus, fils du seigneur de la Poupardière, s’y trouvait avec les pauvres qui ne pouvaient pas même payer cinq sols par mois. Trois petites filles qu’on trouve sur la liste, donnaient à l’école de la Baconnière le caractère des classes mixtes qui furent proscrites quelques années plus tard, mais qui ne sont pas sans avantage dans les plus petites localités.

À ces règlements généraux sur la discipline et l’enseignement, Simon Genouel ajouta les années suivantes des préceptes tout à fait détaillés sur la lecture, la prosodie et l’orthographe. En 1614, s’appuyant toujours sur l’expérience, il recommande la répétition journalière sur les leçons précédentes avec discussion entre étudiants ; les exercices de lecture « en lettres mouslées » et dans les manuscrits, la récitation par cœur des « parties », les compositions qui entretiennent l’émulation.

Ces prescriptions si pratiques méritent encore d’être reproduites ici.

1607. « Seront faict observer ces regles aux enfans de l’escolle, tant petits que grands, pour bien et distinctement prononcer et écrire chacune lettre, syllabes et diction, selon la première partie de grammaire, qui est la lettre et ortographe.

(Division des lettres, voyelles, consonnes, labiales, gutturales, dentales, avec exercices en latin et en français).

Item, sera gardée la quantité et accent ou prosodie qui est la quatriesme partie de la grammaire, qui enseigne comme chacune diction et mot se doit prononcer…

Item, seront observées ces règles en l’escolle, pour ce que la première partie de grammaire qui est ortographe consiste en deux parties, scavoir : la première consiste en la formation de lettres, syllabes et dictions avec leurs accens, temps ou voix, longue ou breve ; l’autre partie d’ortographe est appelée distinction, laquelle distinction apporte une merveilleuse lumière et facilite à l’oraison.

(Suit la description et l’emploi des divers signes de ponctuation).

Sera observée et baillée la ferulle aux grammairiens, laquelle sera demandée deux fois le jour par le maistre, et quiconque sera trouvé l’asvoir et estre de gallico il porrigera la main et aura sur ycelle un coup de verge, et deux incongruites vaulderon un de gallico. Et prendront et rendront 2 thèmes par sepmaine, plus tiendront et seront faites les conférences et disputes entre les grammairiens 2 fois la sepmaine, le jeudi et samedi, ou aultres jours qui seront trouvés les plus commodes pour ambier les premières places, et seront données aux plus capables et à ceux qui auront le mieux disputté et que soyt tout en latin. Fait le 20 novembre 1607. »

« Méthode pour bien faire apprendre les enfans, expérimentée par nous curé soussigné pour la grammaire, 1614. S. G.

Nottez qu’il faut faire repetter aux enfans tous les jours les leçons qu’ils ont leues dès le commencement du livre, soit le Coderet, ou la première, ou syntaxe, le tout par cœur, et construire comme s’ils disaient leur semainée, et puis les faire disputer sur chacune règle, et ce faisant ils apprennent le dit Coderet et grammaire dès la première fois qu’ils la voient, et à faulte, ils oblient ce qu’ils ont veu, et au contraire ayant ceste coustume, se tourne en habitude et savent comme la patenostre.

Item, leur faut faire lire une fois ou deux le jour en lettre mouslée et autant en lettre escrite à la main, leur faisant bien prononcer et garder les points et virgulles, ou autrement ils n’apprendront jamais bien à lire ; et tous les jours une exemple.

Item, leur faire dire tous les jours les partyes, pour les exercer, qu’ils rendront par cœur, et diront aussi par cœur, comme chacune diction et mot est orthographé.

Item, diront tous les dimanches après vespres du catéchisme, scavoir, ils en disputeront pour bien l’apprendre et s’exercer. »

Le curé de la Baconnière avait plus de soixante ans qu’il continuait toujours son rôle d’instituteur ; mais prévoyant sa fin, il ne voulut pas que son œuvre manquât après lui, et il en assura la perpétuité, autant par ses libéralités testamentaires que par les précautions minutieuses dont il les entoura pour en assurer le fidèle accomplissement. Pendant deux cents ans ses intentions ont été respectées, et grâce à lui l’instruction populaire a été facile à tous dans la paroisse dont il avait eu la direction.

Tel nous avons vu le jeune pasteur jetant les fondements de son institution aux débuts de son ministère, tel nous le retrouvons dans les considérations pieuses et élevées de son testament.

Il mourut au presbytère le 4 octobre 1627, et fut le lendemain inhumé au chœur de son église.

Les dispositions du testament de M. Genouel qui regardent l’école et un règlement postérieur fait par l’archidiacre de Laval, à qui le fondateur avait confié le soin de son œuvre, complèteront l’histoire de ce petit collège paroissial, dont l’origine, le fonctionnement et la continuation pendant deux siècles nous sont mieux connus que beaucoup d’autres établissements semblables.

Par son testament de 1622, M. Simon Genouel disait : « Pour exercer la charité tant temporelle que spirituelle que Dieu a tant recommandée à l’endroit des pauvres, et pour multiplier le nombre des serviteurs de Dieu et de son Eglise, à ces intentions, cy-devant il aurait fait bâtir et acquis certaine maison près ledit bourg de la Baconnière, appelée la Chesnaye et terres en dépendant, pour donner à perpétuité et présenter à quelque personne capable, qui soit prêtre, ou pour le moins étant es ordres sacrés, pour l’obliger à tenir l’écolle et enseigner les enfants, tant de la dite paroisse qu’aultres circonvoisines qui voudront venir, tant au service de Dieu qu’es bonnes lettres.

En conséquence de quoy, exécutant ses vœux et bons desseins, il donne et laisse à perpétuité la dite maison de la Chesnaye, terre en dépendant, pour servir de collège et petit séminaire en la dite paroisse, avec les formes et conditions cy-après :

La maison composée d’une salle, cellier au côté, chambre au-dessus, des greniers en haut et une étable au bout, rues et issues devant et aux côtés, plus le jardin à égrun étant au-devant de la dite maison, contenant et abutant d’un bout le grand chemin de Laval à Ernée…… »

(Suit le détail très long de toutes les pièces de terre).

Toutes les choses susdites laissées au maître d’école, à la charge d’entretenir tant les maisons que les terres, en bonne et suffisante réparation, et durant son temps ; sises les dites choses aux environs dudit bourg de la Baconnière, sous la nuesse et seigneurie de la maison seigneuriale de la Moysière, à la charge de payer les rentes, charges et devoirs féodaux par égail de fief durant leur temps.

Et aussi à la charge de tenir continuellement l’école au lieu où il sera par M. le curé et les habitants advisé, et enseigner et instruire tant pauvres que moyennés de la dite paroisse, outre à bien prier et servir Dieu, les nourrir et instruire dans la piété et crainte de Dieu, leur apprendre les rudiments et fondement de grammaire, et à lire et écrire aux pauvres gratis et par charité, et aux moyennés moyennant salaire accoutumé et compétent.

Et pour la forme de la présentation du dit collège, ce sera par ledit testateur, s’il est vivant, et après son décès par le curé, procureur fabricier, et deux des proches lignagers du dit testateur, si aucuns sont en la dite paroisse, à un prêtre ou pour le moins à un clerc étant des ordres sacrés ; et s’il y en avait un de la lignée du dit testateur, veut et désire qu’il y soit préféré ; et où il se trouveroit de la division et difficulté en la présentation du dit collège, le dit testateur a donné la connoissance et juridiction après son décès et de celui ou ceux qui seront pourvus par le testateur, à M. l’archidiacre de Laval, auquel il ordonne être baillé par le dit maître, chacun an, dix sols de rente le jour qu’il fera la visite en la dite paroisse, lesquels dix sols ne se payeront qu’après le décès des dits maîtres pourvus par le dit testateur ; à la charge qu’il lui plaira avoir l’œil et s’informer si le régent qui y sera nommé y fait son devoir assidûment, et si les logis et autres choses sont en bonne réparation, et si les charges laissées par le testateur sont dûment faites.

Et outre les charges ci-dessus, ledit régent sera tenu de faire et faire faire une chanterie et service solennel tous les ans à perpétuité en la dite église, le jour et fête des apottres saint Simon et saint Jude, avec vigiles chantées à neuf leçons, messe chantée à haute voix de l’office de Sancto spiritu, de Beata et de Requiem, et ce à l’intention et recommandation de l’âme du dit testateur, du dit défunct maître Michel Jamin, de leurs pères et mères et amis trepassés.

Plus à la charge aussi que ledit régent fera prier Dieu à ses écolliers tant au matin qu’au soir, savoir : au matin premier que de commencer les leçons, fera réciter par ordre, tout haut, le Pater, l’Ave et toute Labsé, les commandements de Dieu et de l’Eglise. Au soir, si commodément se peut faire, fera dire et chanter l’oraison, et les fera assister aussi aux dites messes et vigilles cy dessus, si faire se peut…… »

Le 19 juin 1700, au cours de sa visite, M. de Saint-Germain, archidiacre de Laval, fit avec l’avis du doyen d’Ernée le règlement suivant :

« Premièrement, avons ordonné que conformément à la fondation, maître Sébastien Genouel, chargé du dit collège, recevra dans le lieu destiné par le fondateur à tenir l’école, les pauvres enfans de la dite paroisse de la Baconnière et des autres voisines, qui lui seront envoyés ou qui se présenteront, pour estre par luy instruits gratuitement des principes de la religion et de leur A. B. C et à lire et à écrire ; et à cette fin, que la ditte école sera par luy fournie de tables et bancs nécessaires.

Secondement, que le dit sieur Genouel sera tenu à la fin de chacun jour d’école de mener les dits enfans dans la chapelle ditte des Ormeaux, pour y faire les prières spécifiées par la (fondation) de laquelle chapelle ; luy permettons de (faire faire une) clef et de la garder à cette fin.

Troisièmement, voulant prévenir les difficultés qui se sont ci devant présentées (?) par-la reception des dits enfants, pour savoir s’ils sont pauvres ou non, ordonnons au dit sieur Genouel d’admettre à la ditte école tous les enfans qui luy présenteront un certificat de leur pauvreté, signé ou du dit sieur curé ou des autres curés des paroisses circonvoisines, et du seigneur de la ditte paroisse de la Baconnière pour les originaires ou domiciliés d’icelle seulement ».

Le titulaire du collège est ensuite condamné à faire certaines réparations aux bâtiments du collège (1).

Voici pour terminer cette notice le nom de quelques-un des titulaires du collège de la Baconnière après le fondateur et ses trois associés.

1675-1700, Sébastien Genouel.

1761, François Letourneur.

1774, Pierre-François Tuffault. Il ne prêta, en 1791, qu’un serment restrictif.

Ecoles des filles. — Nous avons vu que quelque petites filles avaient été admises au collège fondé et dirigé par Simon Genouel en 1606, à défaut d’une école spéciale pour elles. Avant la Révolution, une institutrice laïque faisait la classe dans une maison dite de l’école, qui a plus tard été convertie en four.

(1) Toute cette notice est extraite des registres paroissiaux où M. Genouel avait consigné, au fur et à mesure de l’expérience, ses observations et les prescriptions qu’il voulait laisser à ses collaborateurs et à ceux qui les remplaceraient. Quelques détails biographiques sont extraits des Insinuations ecclésiastiques, tome XVII fo 260.



BAIS (1,948 hab.).

Ecole des garçons. — 1588. Les enfants-clercs de Bais sont cités pour un legs dans le testament d’une personne de Champgeneteux.

Le 3 octobre 1690, par son testament, René Liger, prêtre habitué à Bais, « se voyant en un age entienne, » dit :

« Je lègue à René Bresteau, mon filleul et petit neveu, fils de Mathurin Bresteau et de Madeleine Le Pontalier, la maison nommée l’escole, haut et bas, joignant la petite maison proche le cimetière qui n’y est comprise, avec le tiers du jardin de sur le reservoir, le côté du cimetière, à condition qu’il montrera la petite escole, et au cas qu’il ne montre, donne le mesme pouvoir à son frère Mathurin, s’il souhette monstrer, et aussi au cas qu’il ne monstre, je la donne et lègue pour l’instruction des enfants de la paroisse à toujours et à perpétuité, à condition que les litanies de la Ste-Vierge, verset et oraison seront chantées tous les samedis (1) ».

Codicile. « Le tiers du jardin donné pour l’instruction des enfans, au cas que les dits René et Mathurin les Bresteaux ne montrent pas pour l’escole, demeurera a toujours et à perpétuité ».

Ecole des filles. — Michel Lemesnager, aussi prêtre demeurant à Bais, fit pour les filles ce que le précédent avait fait pour l’école des garçons. Après avoir donné deux cents livres de rentes pour les pauvres de la paroisse, il ajoutait : Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/97 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/98 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/99 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/100 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/101 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/102 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/103 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/104 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/105 Page:Angot - L'instruction populaire dans le département de la Mayenne avant 1790.pdf/106 Page:Angot - 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Le même progrès se remarque dans le prix de fermage de la Buottière, en Cossé-le Vivien. Nous le voyons de 300 livres en 1747 ; — 380 livres en 1751 ; — 473 livres en 1772 ; — 559 livres en 1781. Inutile de dire que ces immeubles vaudraient aujourd’hui quatre fois davantage. Pour les vingt dernières années, la moyenne des recettes était de 1822 livres, et les dépenses un peu inférieures. L’état de la caisse permet même à différentes époques, dans les années de disette, de faire des avances assez considérables au bureau de charité.

Il n’y eut que trois économes de l’œuvre des écoles pendant les quarante-six années dont nous ayons les comptes : M. E. Piau, qui fut l’un des promoteurs et des soutiens de l’œuvre ; il est improprement qualifié curé de Saint-Martin, dans une demande d’exemption de droits seigneuriaux qu’il adresse à la dame de Laval, en 1747 ; ― M. l’abbé Courte, fils du seigneur du petit Beauvais, qui fut en fonctions à partir de 1753 ; — Enfin M. l’abbé Touchard, sieur de Sainte-Plaine. Ils rendaient leurs comptes devant deux députés du clergé et deux procureurs marguilliers.

Nous donnons plus loin, à l’article de Saint-Vénérand, le règlement des écoles de charité qui était le même au fond que celui de la Trinité, et ici cinq articles inscrits au registre du Bureau vers l’année 1767.

« 1° Les maîtres et maîtresses ne pourront s’absenter dans le temps des écoles sous quelque prétexte que ce soit.

2° Ils tiendront tous les jours ouvrables l’école pendant quatre heures ; savoir depuis 9 h. 1/2 du matin jusqu’à 11 h. 1/2, et depuis 2 h. 1/2 après-midi jusqu’à 4 h. 1/2. Si toutefois quelque maître ou maîtresse préféroit de tenir l’école pendant quatre heures de suite pour être plus libre le reste du jour, il lui sera permis de le faire en commençant son école à 9 h. 1/2 du matin et en ne la finissant qu’à une heure après-midi.

3° Les maîtres et maîtresses feront l’école du matin aux enfants qui sont en état de lire par bande et de suivre le cours de la lecture ; et celle du soir aux enfants qui ne savent pas encore l’alphabet, et qui ne sont pas en état de suivre et de lire par bande. S’ils font les deux écoles du matin et du soir de suite, ils congédieront à 11 h. 1/2 les enfants qui ont lu par bandes et feront l’école aux commençans et petits enfans.

4° Ils ne feront lire les enfants que dans les livres fournis par le bureau et se conformeront au mode et règlement d’instruction et discipline qui leur seront tracés par le bureau.

5° Ils ne pourront prendre de congé que les jours de dimanche et de fêtes ordonnées par l’Eglise et le Gouvernement et ceux qui leur seront donnés par le bureau ».

En 1755, on fit imprimer à Paris 200 exemplaires des règlements de l’école pour les faire observer plus exactement. On les remettait aux membres du bureau et aux régents.

Voici les livres dont se servaient les écoles, avec le prix de chacun.

Les Règles Chrétiennes, 14 sols.

L’Histoire de l’Ancien et du Nouveau-Testament, 16

Les Civilités, 5

Le petit Catéchisme historique de M. Fleury, 5 >>

L’Alphabet, 1 >>> 3 den.

Le Catéchisme du diocèse, 3 liv. la douzaine.

Les tableaux de Ba, Be, Bi, Bo, Bu.

Ces livres, qui étaient souvent fournis gratuitement aux écoliers, figurent à différentes fois, avec leurs prix, dans les comptes des dépenses. On y trouve également la nomenclature et le prix des ouvrages donnés en récompense à la fin des années. En 1756, on distribua ainsi trente-deux « livres à lire » qui coûtèrent 24 livres d’argent. Ce sont ordinairement. Les Epitres et les Evangiles, l’Imitation, les Sages entretiens, le Catéchisme, les Pensées chrétiennes, des livres d’Heures, les Devoirs d’un chrétien envers Dieu. On donnait également aux enfants des chapelets, des images, etc., M. Fréart recommandait beaucoup de répandre ainsi dans les familles des livres qui pouvaient y être une semence de la bonne doctrine. Les fournisseurs ordinaires des écoles sont, de 1760 à 1770, M. et Mlle Ambroise. M. l’abbé Ambroise, prêtre, semble liquider le magasin paternel en 1771 et vend au rabais 27 douzaines de catéchismes. À partir de cette époque, c’est M. Andouard qui tient la librairie et Mlle Andouard en 1782.

En dehors des écoles soutenues ainsi par le clergé pour les pauvres, et du collège, il y avait certainement à Laval des maîtres tenant classe ouverte aux élèves payants ; nous l’avons vu à Château-Gontier, et il en devait être de même à Laval, comme on peut le constater d’après certains contrats d’apprentissages, où il est convenu que le maître fera donner des leçons dans sa maison par un maître d’école.

En 1759, Nicolas Roland, époux de Catherine Fleury, est maître d’école à Laval (5).

Le chapitre de Saint-Tugal avait une psallette ou école de chant et d’instruction élémentaire, pour les enfants de chœur qui servaient en son église. À la fin du XVe siècle, alors que Pierre Lebaud était à la fois doyen de Saint-Tugal et aumônier de l’Hôtel-Dieu, le maître de « sallette » allait souvent avec ses élèves prêter son concours aux cérémonies qui se passaient à Saint-Julien. Michel Luzeau est maître de psallette en 1574, et François Arondeau, en 1605.

De bonne heure l’église de la Trinité eut aussi son école d’enfants de chœur, comme nous l’apprennent les actes suivants (6).

1522. — Christophe Le Mintier, prêtre, chantre de la Trinité, prend une maison appartenant à la fabrique près du petit cimetière à la charge « d’enseigner l’art du chant aux enfants qui voudroient estre et avoir les draps d’icelle église »

1626. — Les habitants consentent « que la maison sise proche l’escalier de la grande porte de l’église de la Trinité soit donnée à 30 livres de ferme par an, à Me Denis Febvis, prêtre, ayant de charge de la conduite et instruction des enfants de chœur, durant et si longtemps qu’il fera l’instruction des enfants de chœur ».

1710. — « Sous-sings privés par lesquels maîtres François Ayrault, curé de St-Michel, Thomas Rigault, curé de St-Michel-de-la-Pallud, Alexandre Guérin, chantre en dignité et chanoine de St-Martin, Pierre Syette, chantre et chanoine, tous de la ville d’Angers, ont, sur l’exposé d’un mémoire qui leur a été mis en mains, déclaré être d’avis que l’on ne peut pas oter la conduite et le gouvernement des enfans de chœur de la paroisse de la Trinité de Laval à monsieur le chantre de la dite paroisse, attendu l’ancien usage ; à moins que le dit sieur chantre ne fût de mauvaise conduite et incapacité pour l’instruction des enfans ».

Il était dû une rente de 20 livres aux enfants de chœur de la Trinité sur une maison située rue du Val-de-Mayenne, vis-à-vis de la Poterne, (avant 1670).

Dès son début, la Révolution désorganisa les écoles de charité comme toutes les autres. Au mois de mars 1790, les secrétaires de bureau disent « que les écoles de charité étaient désertes et que les pauvres n’y envoyaient point leurs enfants. » On arrête « que les commissaires y surveilleraient et qu’ils rayeraient de la charité ceux qui se refuseraient d’y envoyer leurs enfants, qu’ils remettraient au secrétariat le nom et l’âge des enfants qu’ils croiraient être dans le cas de s’instruire, et que l’âge fixé pour aller aux écoles publiques serait de cinq à sept ans. »

Le 12 frimaire an XI, on rétablit enfin avec de nouveaux règlements deux écoles de garçons et trois écoles de filles pour les pauvres de toute la ville. Les curés étaient priés de donner l’habitation aux prêtres qui s’en chargeraient et d’anciennes religieuses devaient surveiller les écoles de filles. Le 8 nivôse an XI, « Madame Marie Mailay, supérieure générale de la congrégation des sœurs hospitalières dites de la Chapelle-au-Riboul, » accorda à l’administration trois sœurs pour chacune des deux Providences de Laval (7).

Je ne donne ici que les indications des documents les plus importants consultés pour cet article. Entrer dans les moindres détails serait excessif.

(1) Etude hagiographique sur Saint Berthevin, par M. A. Guays des Touches. — (2) Le legs rapporté par M. Meignan d’après un document local est également et dans les mêmes termes enregistré au IVe Livre des Fondations d’où je l’avais extrait. Il faut probablement y lire que le maître recevra « quatre liards ou douze deniers » et non pas, quatre ou douze deniers à son choix » quoique les deux copies donnent la même leçon. — (3) Je possède une copie de la vie de J. Roussard dont l’original est à la bibliothèque de l’Arsenal. — (4) Insin. Ecclés. LIX. 290. La copie de cet acte m’a été communiquée par M. A. Martin, redacteur au Nouvelliste de la Sarthe, — (5) Vie de M. Fréart, curé de la Trinité, et surtout Registre du bureau des petites écoles, au Bureau central à Laval. — (6) Inventaire des titres de la Trinité, dit Inventaire Jardrin. — (7) Arch. du Bureau-Central, à Laval.


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PRÉAUX (336 hab.).

Ecole des garçons. — Monsieur le colonel Lebailly, né à Préaux le 8 juillet 1772, nommé officier de la Légion d’honneur sur le champ de bataille de Valoutina, colonel commandant le 33me régiment d’infanterie, le 20 avril 1813, dit au début de ses mémoires qu’il écrivait en 1821 :

« Nous fûmes seize enfants, j’étais le quinzième. Je n’avais qu’un an quand je perdis ma mère ; mon éducation fut confiée au curé de la paroisse. J’appris machinalement à lire et à écrire et l’arithmétique, tout cela sans principe, sans même apprendre la grammaire française. À douze ans je fus forcé de quitter cette pauvre école où je n’appris pas grand’chose. »

Le colonel Lebailly écrivait ses mémoires la dernière année de sa vie. Il ne dit pas que le curé lui fit la classe, mais qu’il se chargea de son éducation. Nous savons par ailleurs que le dernier maître d’école de Préaux avant la Révolution fut M. Roussin, vicaire de la paroisse. Le digne curé qui éleva le jeune orphelin était M. Jean Héroux, qui mourut pour la foi en 1796 (1).

(1) Une copie de ces mémoires m’a été donnée par M. Heaulmé, décédé curé de Préaux.


PRÉ-EN-PAIL (3,255 hab.).

Ecole des garçons. — À la date du 23 juin 1616, le vicaire a inscrit l’acte suivant sur les registres paroissiaux : « fut faict sépulture en l’église de Prez, sur la rotte soubz une petite tombe d’ardoize au-dessoubz des fondz, de Marie, fille de Gilles Buat, agée de six ans cinq moys, l’une de mes escollières qui scavoit toutes ses vespres et sept pseaulmes, ne fut mallade que trois jours et demy et deux jours sans parler, fut regrettée grandement de tout ceux qui l’avoient veue, d’autant qu’elle estoit fort jolye enfant et agréable à tous ».

Voici maintenant l’acte d’une fondation en règle faite le 1er décembre 1675. 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  1. Montalembert, Discours du 19 octobre 1849.