Lūdus

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Texte établi par (Charles Bally ; Léopold Gautier), Payot/Droz (p. 409).


LŪDUS.
(Mémoires de la Société de Linguistique, VI, p. 75. — 1889.)

La valeur de l’ū dans lūdus est établie par loidos, Corp. inscr. Lat., 565 ; cf. 566, 567. Je présume une forme encore plus ancienne *doidos, dont les sons répondent exactement à ceux de l’adjectif vieil islandais teitr « gai », d’où teiti « gaîté », teiti-mál « joyeuse causerie ». En vieux haut-allemand, le même adjectif (zeiz) se dit surtout des enfants et signifie « tendre, gracieux, qu’on aime à caresser, à choyer ».

En combinant les significations du norrois et de l’allemand, on arrive à l’idée de gentillesse ou d’enjouement enfantin ; de là l’idée ultérieure de jeu en latin. Le grec ἀταλός, dont le sens équivaut à peu près à celui de zeiz, est accompagné d’ἀτάλλω « s’ébattre, s’amuser à la manière des enfants ». Cf. aussi παῖς et παίζω.