L’Âme des saisons/Benedictus

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Veuve Fred. Larcier, Editeur (p. 229-230).
BENEDICTUS


Béni soit Celui-ci qui vient dans la rosée
Apporter le printemps aux âmes épuisées.
 
Voici qu’Il est venu comme un petit Enfant,
Voici que nous L’avons adoré en pleurant.
 
Sa bouche a prononcé des paroles pareilles
Aux lis pleins de soleil, de parfums et d’abeilles.

Oh ! nous n’aurions jamais soupçonné de tels mots,
Et voici que nos cœurs se brisent de sanglots.


Que soit béni l’Enfant plein de miséricorde,
Béni ce frêle Corps que cingleront les cordes,
 
Que soient bénies ces Mains que perceront les clous,
Bénis ces Pieds divins qui saigneront pour nous,
 
Béni ce Front très pur que la branche d’épines
Ceindra d’un diadème aux gemmes purpurines,
 
Béni ce Flanc, plus immaculé que le lis,
Qui sera constellé d’adorables rubis...

Oh ! puisque Vous avez voulu faire largesse
A nos cœurs affamés d’immortelle tendresse,
 
O Jésus ! agréez nos pleurs et nos frissons...
Nous Vous louons, Seigneur, et nous Vous bénissons.

Qu’importent à présent la mort et la souffrance ?
Vous nous avez rendu la robe d’innocence,

Vous nous avez rendu la paix et le bonheur,
Et des magnificat éclatent dans nos cœurs.