L’Âme des saisons/C’est moi ! Je suis venue
Apparence
Veuve Fred. Larcier, Editeur, (p. 199-200).
VII
C’est moi ! Je suis venue
Vers ton cœur tourmenté ;
Me voici, belle et nue
Comme l’éternité !
C’est moi qui suis toi-même
Plus que ce cœur fiévreux,
Et l’eau de ton baptême
Ruisselle à mes cheveux.
Lève-toi de la fange,
Reconnais-moi ! Je suis
Pure comme les anges,
Calme comme la nuit.
Suis-moi. Je sais la route
Vers les îles, là-bas,
Où Marjolaine, — écoute ! —
Chante sous les lilas.
Il ne faut pas comprendre,
On n’a jamais compris,
La sagesse est d’attendre
L’aube parmi les lis.
Suis-moi d’un pas docile.
Par delà le tombeau,
Nous trouverons les îles
Dans l’azur chaud, là-haut !
1905.