L’Âme nue/L’Orfèvre

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G. Charpentier et Cie, éditeurs (p. 230).
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L’ORFÈVRE


à maxime lorin



J’enchâsse mon spleen dans la rime,
Et je ciselle mes chagrins ;
J’enferme dans de noirs écrins
L’ennui torturant qui m’opprime.

Si j’avais le remords d’un crime,
Je l’ouvragerais en quatrains ;
J’enchâsse mon spleen dans la rime,
Et je ciselle mes chagrins.

Dans les sanglots que je comprime
Je taille un collier de refrains,
Et pour ceindre d’alexandrins
Le front de la mort que je grime,
J’enchâsse mon spleen dans la rime.