L’Écho foutromane/03

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Aux dépens des fouteurs démagogues (Gay et Doucé) (p. 43-49).
Entrevue de Mlle  Pinelli avec Arlequin et Pierrot

L’Écho foutromane, 1880, Bandeau de début de chapitre
L’Écho foutromane, 1880, Bandeau de début de chapitre

ENTREVUE
DE
MADEMOISELLE PINELLI
AVEC
ARLEQUIN ET PIERROT


Mademoiselle Pinelli, célèbre croqueuse d’andouilles du jardin foutard, appelé communément le Palais-Royal, connue surtout par l’agilité de son poignet dans l’exercice de la petite oie dont elle s’acquitte merveilleusement, n’est pas moins fameuse dans les annales de Cythère, par la souplesse de ses reins, la mobilité de ses fesses et la régularité de ses mouvemens au grand œuvre de la conjonction charnelle.

Douée par la nature de tous les talens propres à réussir dans un état pour lequel elle s’étoit senti, dès l’âge le plus tendre, une inclination décidée, s’il faut en croire une chronique autre que celle de Paris, sa personne est un petit abrégé de mille perfections plus ou moins essentielles au jeu de la couille ; elle a du piquant dans les traits, et tandis que ses yeux sont l’expression de la volupté la plus lascive, elle plonge les nôtres dans une douce langueur, à l’aspect de deux tétons d’une blancheur éclatante, surmontés d’une fraise chacun qui invite la bouche à les cueillir ; petit nez bien pris, la bouche peu fendue, qui ne fait point mal augurer de certaine fente plus intéressante, encore, qu’on voit à peine découverte au milieu de deux cuisses d’un poli et d’une blancheur égale à l’albâtre le plus fin, et qui, resserrées ou écartées, font désirer le charmant bijou qu’elles recèlent ; ce con vermeil et ravissant où les vits vont se noyer dans l’ivresse du bonheur, et savourer les délices d’une volupté toute céleste.

Après avoir dessiné la plus jolie ouverture que le dieu du plaisir ait choisie pour y distiller l’essence de la sensualité, ce serait peut-être affoiblir le tableau que de chercher à vouloir y ajouter par la peinture de quelque autre charme. Mais n’en déplaise aux panégyristes du con, qu’ils regardent comme la seule route du bonheur terrestre, je ne saurois omettre ce cul divin dont la rondeur de deux fesses bien coupées dans leur juste proportion, bien fermes, bien blanches et bien satinées, font admirer la beauté, soit que le caprice des amans les ait destinées à le mettre en levrette, ou que, par une folie plus bizarre encore, elles soient parfois le siège de la pédérastie, les deux embouchures peu distantes l’une de l’autre présentent des attraits infinis dans les deux genres. Une chute de reins admirable pour en faciliter l’accès, provoque l’introduction virile et l’éjaculation immédiate.

Mademoiselle Pinelli, ornée de tous ces charmes dont je n’ai donné qu’une foible idée, fut dernièrement accostée par Arlequin et Pierrot ; ils sortoient de jouer une farce, et ils étoient prêts à en recommencer une autre : les yeux fripons de la nymphe ne manquèrent pas de produire, un certain effet sur la partie intermédiaire des deux pèlerins ; l’impression fut vive, la donzelle, baissant les yeux, non par pudeur comme certaines gens pourraient être assez simples pour se l’imaginer, mais par une ruse qui la mit à portée de constater l’effet de ses appas sur ces deux personnages ; mademoiselle Pinelli baissant donc les yeux à l’aspect de ces deux nouveaux athlètes, les arrête sur l’issue de leur haut-de-chausse, où une enflure subite et progressive occasionnée par des mouvemens périodiques et involontaires lui fait aisément discerner ce qui se passoit dans leur intérieur.

Elle n’eut pas besoin de les presser avec beaucoup d’instance à l’accompagner dans son boudoir ; elle prend Arlequin par cette partie saillante qu’elle aperçoit au bas de sa ceinture, l’empoigne avec une assurance héroïque, et sans lâcher prise gagne son escalier. Celui-ci de son côté ne reste pas les deux mains oisives : l’une va farfouiller autour d’une motte rebondie dont elle s’empare, et l’autre s’amuse à voltiger sur deux tétons qu’elle presse de temps en temps. Pierrot joue aussi son rôle avec distinction ; d’une main, relevant la cotte de l’amazone aguerrie, il prend respectueusement la queue de madame, et de l’autre, s’amuse cavalièrement à lui manier le cul, à la claquer, et même à la pincer au point de lui faire perdre contenance.

On arrive de la sorte à l’appartement ; et après les préliminaires pécuniaires d’usage sur lesquels on fut bientôt d’accord, attendu qu’on avait affaire à deux galans hommes, mademoiselle Pinelli se laisse tomber sur un canapé très riche, où ses regards lascifs semblent engager au combat les deux vaillans cavaliers qui s’apprêtent à la monter.

Arlequin, le vit bandant, se présente le premier ; la trousse d’une main, cingle vers l’entre-deux, cherche à pénétrer au milieu de ses cuisses, qu’il trouve presque jointes, veut les écarter, y trouve de la difficulté, la belle prétendant qu’elle étoit essoufflée, excédée, et qu’on ne lui laissoit pas le temps de respirer. Il redouble d’efforts ; il y parvint enfin, non sans faire pousser quelques gros soupirs, et alors comme, du pouce et de l’index, il commençoit à entr’ouvrir les deux lèvres vermeilles pour l’introduction virile, elle empoigne d’une main vigoureuse et hardie ce membre qui alloit la perforer, se relève soudain et se tient debout, en disant à ses deux cavaliers, que chez elle on n’enconnoit que les quatre premiers jours de la semaine et que les trois autres étoient réservés au petites œuvres du poignet.

Arlequin stupéfait, ne se sent pas la force de se conformer à cette loi, il ricane ainsi que son camarade Pierrot ; ils insistent l’un et l’autre ; ils la patinent, la branlent alternativement, la gamahuchent, la retournent de toutes manières pour tâcher de vaincre son obstination qu’ils ne regardent pas comme sérieuse. L’un d’eux (je crois que c’est Pierrot) la saisit entre ses jambes, la trousse par derrière, et dans cette attitude qui le rend maître de tous ses mouvemens et qui met son postérieur dans la plus belle évidence, l’autre la fouette à tour de main ; lui-même lui en donne l’exemple. Ils pensent tous les deux par ce moyen la faire céder à leur commun désir ; cependant elle se débat entre leurs bras, rit, pleure, crie, rit encore, se débarrasse de leurs mains, et après s’être laissé mettre les fesses en feu, persistant toujours dans son refus, et sans paroître beaucoup plus émue, elle reprend son premier calme ; elle fait asseoir Arlequin à côté d’elle, et la chemise troussée jusqu’au nombril, la gorge étalée, laissant voir entièrement à découvert deux charmans globes, elle s’empare aussitôt de son vit, et joue du poignet avec une grâce enchanteresse : quant à Pierrot, un genou en terre, le chapeau à la main, il se tient prêt à recevoir l’éjaculation spermatique d’Arlequin : en effet la postérité mutilée de celui-ci, ne tarde pas à jaillir du fond de deux couilles bien excitées, non seulement dans le chapeau de Pierrot, mais encore sur son visage.

L’Écho foutromane, 1880, Figure 5
L’Écho foutromane, 1880, Figure 5
NOTA BENE.

Les personnes qui connoissent mademoiselle Pinelli, et qui savent le numéro de son boudoir, pourront certifier la vérité de cette aventure et rendre service aux vrais amis de la belle déesse, en leur faisant faire toutefois la distinction capricieuse des quatre premiers jours de la semaine aux trois derniers.