L’Éclat d’obus/1916/II/7

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Pierre Laffite (p. 248-261).


VII

LA LOI DU VAINQUEUR



Si brutalement qu’on le traitât, Paul n’opposa pas la moindre résistance. Tandis qu’on le collait, avec une violence exaspérée, contre une partie verticale de la falaise, il continuait en lui-même ses calculs :

— Il est mathématiquement certain que les deux explosions se sont produites à des distances de trois cents et quatre cents mètres. Donc, je puis admettre également comme certain que Bernard et le prince Conrad se trouvaient au delà, et que les hommes qui leur donnaient la chasse se trouvaient en deçà. Donc tout est pour le mieux.

Docilement, avec une sorte de complaisance ironique, il se prêtait aux préparatifs de son exécution, et, déjà, les douze soldats qui en étaient chargés, s’alignant sous la vive lumière d’un projecteur électrique, n’attendaient plus qu’un ordre. Le sous-officier qu’il avait blessé au début du combat se traîna jusqu’à lui et grinça :

— Fusillé !… Fusillé !… Sale Franzose…

Il répondit en riant :

— Mais non, mais non, les choses ne vont pas si vite que cela.

— Fusillé, répéta l’autre. Le herr leutnant l’a dit.

— Eh bien quoi ! qu’est-ce qu’il attend, le herr leutnant ?

Le lieutenant faisait une rapide enquête à l’entrée du tunnel. Les hommes qui s’y étaient engouffrés revinrent en courant, à demi asphyxiés par les gaz de l’explosion. Quant au factionnaire dont Bernard avait dû se débarrasser, il perdait son sang en telle abondance qu’il fallut renoncer à tirer de lui de nouveaux renseignements.

C’est à ce moment que des nouvelles arrivèrent des casernes. On venait d’apprendre par une estafette envoyée de la villa que le prince Conrad avait disparu, et l’on mandait aux officiers de doubler les postes et de faire bonne garde, surtout aux abords du tunnel.

Certes Paul avait escompté cette diversion, ou toute autre du même genre qui suspendrait son exécution. Le jour commençait à poindre, et il supposait bien que, le prince Conrad ayant été laissé ivre-mort dans sa chambre, un de ses domestiques devait avoir mission de veiller sur lui. Ce domestique, trouvant les portes fermées, avait donné l’alarme. D’où les recherches immédiates.

Mais la surprise, pour Paul, ce fut que l’on ne soupçonnât point l’enlèvement du prince par la voie du tunnel. Le factionnaire évanoui ne pouvait parler. Les hommes ne s’étaient pas rendu compte que, sur les deux fugitifs aperçus de loin, l’un des deux entraînait l’autre. Bref, on crut le prince assassiné. Ses agresseurs avaient dû jeter son cadavre dans quelque coin des carrières, puis s’étaient enfuis. Deux d’entre eux avaient réussi à s’échapper. On tenait le troisième. Et, pas une seconde, on n’eut ridée d’une entreprise dont l’audace, justement, dépassait l’imagination.

En tout cas, il ne pouvait plus être question de fusiller Paul sans une enquête préalable, et sans que les résultats de cette enquête fussent communiqués en haut lieu.

On le conduisit à la villa, où, après l’avoir débarrassé de sa capote allemande et fouillé minutieusement, on l’enferma dans une chambre sous la protection de quatre gaillards solides.

Il y demeura plusieurs heures à somnoler, ravi de ce repos dont il avait grandement besoin, et fort tranquille du reste, puisque Karl étant mort, la comtesse Hermine absente, Élisabeth à l’abri, il n’y avait qu’à s’abandonner au cours normal des événements.

Vers dix heures, il reçut la visite d’un général qui tenta de l’interroger, et qui, ne recevant aucune réponse satisfaisante, se mit en colère, mais avec une certaine réserve où Paul démêla cette sorte de considération que l’on éprouve pour les criminels de marque.

— Tout va bien, se dit-il. Cette visite n’est qu’une étape et m’annonce la venue d’un ambassadeur plus sérieux, quelque chose comme un plénipotentiaire.

D’après les paroles du général, il comprit que l’on continuait à chercher le corps du prince. On le cherchait d’ailleurs aussi en dehors de l’enceinte, car un nouveau fait, la découverte et les révélations du chauffeur emprisonné dans la remise par Paul et par Bernard, de même que le départ, et le retour de l’automobile, signalés par les postes, étendaient singulièrement le champ des investigations.

À midi, on servit à Paul un repas substantiel. Les égards augmentaient. Il y eut de la bière et du café.

— Je serai peut-être fusillé, pensait-il, mais dans les règles, et pas avant que l’on sache exactement quel est le mystérieux personnage que l’on a l’honneur de fusiller, les raisons de son entreprise, et les résultats obtenus. Or, moi seul peux donner les renseignements. Donc…

Il sentait si nettement la force de sa position et la nécessité où l’adversaire se trouvait de contribuer au succès de son plan qu’il ne s’étonna point d’être conduit, une heure plus tard, dans un petit salon de la villa, en présence de deux personnages chamarrés qui le firent fouiller une fois encore, puis attacher avec un luxe de précautions insolite.

— C’est au moins, se dit-il, le chancelier de l’empire qui se dérange en ma faveur… à moins que…

Au fond de lui, étant donné les circonstances, il ne pouvait s’empêcher de prévoir une intervention plus puissante même que celle du chancelier, et lorsqu’il entendit, sous les fenêtres de la villa, une automobile s’arrêter, lorsqu’il constata le trouble des deux personnages chamarrés, il fut convaincu que ses calculs recevaient une éclatante confirmation.

Tout était prêt. Avant même que l’apparition ne se produisît, les deux personnages se guindèrent en posture militaire, et les soldats, plus raides encore, prirent un air de mannequins.

La porte s’ouvrit.

L’entrée se fit en coup de vent, dans un cliquetis de sabre et d’éperons. Tout de suite l’homme qui arrivait ainsi donnait l’impression de la hâte fiévreuse et du départ imminent. Ce qu’il venait accomplir, il n’avait le temps de l’accomplir qu’en un nombre restreint de minutes.

Un geste : tous les assistants défilèrent.

L’empereur et l’officier français restaient l’un en face de l’autre.

Et aussitôt l’empereur articula d’une voix furieuse :

— Qui êtes-vous ? Qu’êtes-vous venu faire ? Où sont vos complices ? Sur l’ordre de qui avez-vous agi ?

Il était difficile de reconnaître en lui l’image qu’offraient ses photographies ou les dessins des journaux, tellement la figure avait vieilli, masque ravagé maintenant, creusé de rides, barbouillé d’une teinte jaunâtre.

Paul tressaillait de haine, non pas tant d’une haine personnelle suscitée par le souvenir de ses propres souffrances que d’une haine faite d’horreur et de mépris pour le plus grand criminel qui se pût imaginer. Et, malgré sa volonté absolue de ne pas s’écarter des formules d’usage et des règles du respect apparent, il répondit :

— Qu’on me détache !

L’empereur sursauta. C’était certes la première fois qu’on lui parlait ainsi, et il s’écria :

— Mais vous oubliez qu’il suffit d’un mot pour qu’on vous fusille ! Et vous osez ! Des conditions !…

Paul garda le silence. L’empereur allait et venait, la main à la poignée de son sabre qu’il laissait traîner sur le tapis. Deux fois il s’arrêta et regarda Paul, et, comme celui-ci ne sourcillait pas, il repartait avec un surcroît d’indignation.

Et tout à coup il pressa le bouton d’un timbre électrique.

— Qu’on le détache ! ordonna-t-il à ceux qui se précipitèrent à son appel.

Délivré de ses liens, Paul se dressa et rectifia la position comme un soldat devant un supérieur.

De nouveau la pièce se vida. Alors l’empereur s’approcha, et, tout en laissant entre Paul et lui le rempart d’une table, il demanda, la voix toujours rude :

— Le prince Conrad ?

Paul répondit :

— Le prince Conrad n’est pas mort, sire, il se porte bien.

— Ah ! fit le kaiser visiblement soulagé.

Et il reprit, évitant encore d’attaquer le fond du sujet :

— Cela ne change pas les choses en ce qui vous concerne : agression… espionnage… Sans compter le meurtre d’un de mes meilleurs serviteurs…

— L’espion Karl, n’est-ce pas, sire ? En le tuant, je n’ai fait que me défendre contre lui.

— Mais vous l’avez tué ? Donc, pour ce meurtre et pour le reste, vous serez passé par les armes.

— Non, sire. La vie du prince Conrad répond de la mienne.

L’empereur haussa les épaules.

— Si le prince Conrad est vivant on le trouvera.

— Non, sire, on ne le trouvera pas.

— Il n’y a pas de retraite en Allemagne où l’on puisse le soustraire à mes recherches, affirma-t-il en frappant du poing.

— Le prince Conrad n’est pas en Allemagne, sire.

— Hein ? Qu’est-ce que vous dites ?

— Je dis que le prince Conrad n’est pas en Allemagne, sire.

— Où est-il en ce cas ?

— En France.

— En France !

— Oui, sire, en France, au château d’Ornequin, sous la garde de mes amis. Si demain soir, à six heures, je ne les ai pas rejoints, le prince Conrad sera livré à l’autorité militaire.

L’empereur sembla suffoqué, au point que sa colère en fut brisée net et qu’il ne chercha même pas à dissimuler la violence du coup. Toute l’humiliation, tout le ridicule qui rejaillirait sur lui, sur sa dynastie et sur l’empire, si son fils était prisonnier, l’éclat de rire du monde entier à cette nouvelle, l’insolence que donnerait à l’ennemi la possession d’un tel otage, tout cela apparut dans son regard inquiet et dans ses épaules qui se courbèrent.

Paul sentit le frisson de la victoire. Il tenait cet homme aussi solidement que l’on tient sous son genou le vaincu qui vous demande grâce, et l’équilibre des forces en présence était si bien rompu en sa faveur que les yeux mêmes du kaiser, se levant sur lui, donnèrent à Paul l’impression de son triomphe.

L’empereur entrevoyait les phases du drame qui s’était joué au cours de cette nuit, l’arrivée par le tunnel, l’enlèvement par le tunnel, l’explosion des mines provoquée pour assurer la fuite des agresseurs.

Et la hardiesse folle de l’aventure le confondait.

Il murmura :

— Qui êtes-vous ?

Paul se départit un peu de son attitude rigide. Une de ses mains se posa frémissante sur la table qui les séparait, et il prononça gravement :

— Il y a seize ans, sire, une fin d’après-midi du mois de septembre…

— Hein ! Que signifie ?… articula l’empereur, interloqué par ce préambule.

— Vous m’avez questionné, sire, je dois vous répondre.

Et il recommença, avec la même gravité :

— Il y a seize ans, sire, une fin d’après-midi du mois de septembre, vous avez visité sous la conduite d’une personne… comment dirais-je ? d’une personne chargée de votre service d’espionnage, les travaux du tunnel d’Ébrecourt à Corvigny. À l’instant même où vous sortiez d’une petite chapelle située dans les bois d’Ornequin, vous avez fait la rencontre de deux Français, le père et le fils… Vous vous rappelez, sire ?… il pleuvait… et cette rencontre vous fut si désagréable qu’un mouvement d’humeur vous échappa. Dix minutes plus tard, la dame qui vous accompagnait revint, et voulut entraîner un des Français, le père, sur le territoire allemand, sous le prétexte d’une entrevue avec vous. Le Français refusa. La femme l’assassina sous les yeux de son fils. Il s’appelait Delroze. C’était mon père.

Le kaiser avait écouté avec une stupeur croissante. Il sembla à Paul que la teinte de son visage se mêlait de plus de bile encore. Cependant il tint bon sous le regard de Paul. Pour lui, la mort de ce M. Delroze était un de ces incidents minimes auquel un empereur ne s’attarde pas. S’en souvenait-il seulement ?

Refusant donc de s’expliquer sur un crime qu’il n’avait certainement pas ordonné, mais dont son indulgence pour la criminelle le rendait complice, il se contenta, après un silence, de laisser tomber ces mots :

— La comtesse Hermine est responsable de ses actes.

— Et elle n’en est responsable que devant elle-même, remarqua Paul, puisque la justice de son pays n’a pas voulu qu’on lui demandât compte de celui-là.

L’empereur haussa les épaules, en homme qui dédaigne de discourir sur des questions de morale allemande et de politique supérieure. Il consulta sa montre, sonna, prévint que son départ aurait lieu dans quelques minutes, et, se retournant vers Paul :

— Ainsi, dit-il, c’est pour venger la mort de votre père que vous avez enlevé le prince Conrad ?

— Non, sire, cela c’est une affaire entre la comtesse Hermine et moi, mais avec le prince Conrad j’ai autre chose à régler. Lors de son séjour au château d’Ornequin, le prince Conrad a poursuivi de ses assiduités une jeune femme qui habitait ce château. Rebuté par elle, il l’a emmenée comme prisonnière, ici, dans sa villa. Cette jeune femme porte mon nom. Je suis venu la chercher.

À l’attitude de l’empereur, il était évident qu’il ignorait tout de cette histoire et que les frasques de son fils l’importunaient singulièrement.

— Vous êtes sûr ? fit-il. Cette dame est ici.

— Elle y était hier soir, sire. Mais la comtesse Hermine, ayant résolu de la supprimer, a confié ma femme à l’espion Karl avec mission de soustraire la malheureuse aux recherches du prince Conrad et de l’empoisonner.

— Mensonge ! Mensonge abominable ! s’écria l’empereur.

— Voici le flacon remis par la comtesse Hermine à l’espion Karl.

— Après ? Après ? commanda le kaiser d’une voix irritée.

— Après, sire ? L’espion Karl étant mort, et l’endroit où se trouvait ma femme ne m’étant pas connu, je suis revenu ici. Le prince Conrad dormait. Avec un de mes amis, je l’ai descendu de sa chambre et expédié en France par le tunnel.

— Vous avez fait cela ?

— J’ai fait cela, sire.

— Et sans doute, en échange de la liberté du prince Conrad, vous demandez la liberté de votre femme ?

— Oui, sire.

— Mais, s’exclama l’empereur, j’ignore où elle est, moi !

— Elle est dans un château qui appartient à la comtesse Hermine. Réfléchissez un instant, sire… un château auquel on arrive en quelques heures d’automobile, donc situé à cent cinquante, deux cents kilomètres au plus.

Taciturne, l’empereur frappait la table avec le pommeau de son sabre, à petits coups rageurs.

— C’est tout ce que vous demandez ? dit-il.

— Non, sire.

— Quoi encore ?

— La liberté de vingt prisonniers français dont la liste m’a été remise par le général commandant les armées françaises.

Cette fois l’empereur se dressa, d’un bond.

— Vous êtes fou ! Vingt prisonniers, et des officiers sans doute ? Des chefs de corps, des généraux !

— La liste comprend aussi des simples soldats, sire.

L’empereur ne l’écoutait pas. Sa fureur s’exprimait par des gestes désordonnés et par des interjections incohérentes. Il foudroyait Paul du regard. L’idée de subir la loi de ce petit lieutenant français, captif, et qui pourtant parlait en maître, devait lui sembler terriblement désagréable. Au lieu de châtier l’insolent ennemi, il fallait discuter avec lui et baisser la tête sous l’outrage de ses propositions ! Mais que faire ? Aucune issue ne s’offrait. Il avait comme adversaire un homme que la torture même n’eût pas fléchi.

Et Paul reprit :

— Sire, la liberté de ma femme contre la liberté du prince Conrad, le marché serait vraiment trop inégal. Que vous importe à vous, sire, que ma femme soit captive ou libre ? Non, il est équitable que la libération du prince Conrad soit l’objet d’un échange qui la justifie… Et vingt prisonniers français, ce n’est pas trop… Du reste, il est inutile que cela ait lieu publiquement. Les prisonniers rentreront en France un par un, si vous le préférez, comme échangés contre des prisonniers allemands de même grade… de sorte que…

Quelle ironie dans ces paroles conciliantes destinées à adoucir l’amertume de la défaite et à dissimuler, sous l’apparence d’une concession, le coup porté à l’orgueil impérial ! Paul goûtait profondément la saveur de telles minutes. Il avait l’impression de ce que cet homme, à qui une déception d’amour-propre relativement si petite infligeait un si grand tourment, devait souffrir, par ailleurs, de voir l’avortement de son plan gigantesque et de se sentir écrasé sous le poids formidable du destin.

— Allons, pensa Paul, je suis bien vengé, et ce n’est que le commencement de ma vengeance.

La capitulation était proche. L’empereur déclara :

— Je verrai… je donnerai des ordres.

Paul protesta :

— Il serait dangereux d’attendre, sire. La capture du prince Conrad pourrait être connue en France…

— Eh bien, dit l’empereur, ramenez le prince Conrad, et le jour même votre femme vous sera rendue.

Mais Paul fut impitoyable. Il exigeait qu’on lui fît entière confiance.

— Sire, je ne pense pas que les choses doivent se passer ainsi. Ma femme se trouve dans la situation la plus horrible qui soit, et son existence même est en jeu. Je demande à être conduit immédiatement près d’elle. Ce soir, elle et moi, nous serons en France. Il est indispensable que nous y soyons ce soir.

Il répéta ces mots du ton le plus ferme, et il ajouta :

— Quant aux prisonniers français, sire, leur remise sera effectuée dans les conditions qu’il vous plaira de préciser. En voici la liste avec leur lieu d’internement.

Paul saisit un crayon et une feuille de papier. Dès qu’il eut fini, l’empereur lui arracha la liste des mains, et aussitôt sa figure se convulsa. Chacun des noms, pour ainsi dire, le secouait de rage impuissante. Il froissa la feuille et la réduisit en boule comme s’il était résolu à rompre tout accord.

Mais soudain, à bout de résistance, d’un mouvement brusque, où il y avait une hâte fiévreuse d’en finir avec toute cette histoire exaspérante, il appuya par trois fois sur la sonnerie électrique.

Un officier d’ordonnance entra vivement et se planta devant lui.

L’empereur réfléchit encore quelques instants.

Puis il commanda :

— Conduisez le lieutenant Delroze en automobile au château de Hildensheim, d’où vous le ramènerez avec sa femme aux avant-postes d’Ébrecourt. Huit jours plus tard, vous le rencontrerez à ce même point de nos lignes. Il sera accompagné du prince Conrad, et vous des vingt prisonniers français dont les noms sont inscrits sur cette liste. L’échange se fera d’une manière discrète, que vous fixerez avec le lieutenant Delroze. Voilà. Vous me tiendrez au courant par des rapports personnels.

Cela fut jeté d’un ton saccadé, autoritaire, comme une série de mesures que l’empereur eût prises de lui-même, sans subir la moindre pression et par le simple effet de sa volonté impériale.

Ayant ainsi réglé cette affaire, il sortit, la tête haute, le sabre vainqueur et l’éperon sonore.

— Une victoire de plus à son actif. Quel cabotin ! pensa Paul, qui ne put s’empêcher de rire, au grand scandale de l’officier d’ordonnance.

Il entendit l’auto de l’empereur qui démarrait.

L’entrevue n’avait pas duré dix minutes.

Un moment après, lui même, il s’en allait et roulait sur la route de Hildensheim.