L’École décadente/Autres collaborateurs

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Léon Vanier, éditeur des Décadents (p. 23-25).

AUTRES COLLABORATEURS

Il me reste à énumérer sommairement les autres principaux collaborateurs. Ils sont nombreux je ne puis citer que leurs noms, à défaut de place pour analyser leurs œuvres.

Stéphane Mallarmé est le premier qui ait répondu à notre appel ; il nous a donné plusieurs pièces en prose ou en vers. Son talent est trop universellement apprécié pour qu’il soit besoin d’en faire un éloge.

René Ghil nous prêta ensuite son concours. Le Décadent a vulgarisé les premiers extraits du Traité du Verbe, déjà parus dans la Pléiade de Darzens. Nous avons donné aux écrits de ce jeune poète de génie la plus grande publicité possible. Plus tard M. Ghil s’est séparé de nous et n’a pas hésité — ce qui est bien le cœur humain — à publier contre nous un article intentionnellement hostile.

Paul Vorsin, excellent poète lamartinien, nous a fourni pendant toute la durée de notre publication des pièces de vers exquises.

Delphin de Girard, qui cache sous ce pseudonyme un des plus grands noms de l’Italie, est l’ami du précédent et nous a fourni aussi plusieurs pièces de vers à peu près du même genre.

Albert Aurier, aussi maître de son talent pour la prose que pour les vers, nous a donné dans les deux genres des pièces où l’on sent un souffle ardent et une inspiration puissante.

Rachilde, auteur de plusieurs livres un peu bruyants, tels que Monsieur Vénus et la Marquise de Sade, a écrit pour le Décadent quelques nouvelles fort goûtées.

Jean Lorrain, aujourd’hui rédacteur à l’Événement, a donné au Décadent la primeur de quelques-unes de ces pièces délicieuses qui forment le volume des Griseries.

Ernest Raynaud, l’ami de Verlaine et de M. du Plessys, venu trop tard avec nous, ne nous a fourni qu’une seule pièce. Ce jeune poète de talent avait déjà collaboré à Lutèce, journal dirigé par Léo Trézenick. Il était connu par plusieurs pièces de vers et par quelques extraits du Carnet, d’un Décadent. Il va publier prochainement les Chairs Profanes, poésies, et Deux Ménages, roman de mœurs parisiennes.

Moïse Renault, lauréat du dernier concours rabelaisien, nous a fourni plusieurs nouvelles ou articles d’esthétique qui ont été fort goûtés.

Cazals, qui avait débuté par les portraits de Paul Adam, Jean Moréas et Gustave Kahn, a fini par faire le reportage littéraire au Décadent.

Je n’ai pas parlé de Paul Pradet qui avait commencé à publier la Grande Roulotte et qui nous a quitté au treizième numéro. C’est ce farouche compositeur du Décadent (et aussi le rédacteur en chef) qui, manquant un jour de caractères, envoya un gamin chercher pour quatre sous de t à l’imprimerie voisine. Le prote, croyant être spirituel, envoya l’enfant dans une épicerie où on lui donna, naturellement, pour quatre sous de thé.

Les autres collaborateurs que je ne puis que nommer sont :

Charles Évendal, Thiernesse, Jacques le Lorrain, Gaudefroy, Miguel Fernandez, Malato de Corné, Noël d’Auray, Louis-Pilate de Brinn’Gaubast, Paterne Berrichon, Gaston Bertram, Schiroky, Henri Leprince, Georges Hepp, D’Orfer, Stuart Mérrill, Édouard Dubus ; Oscar Méténier, D. Denfert, Auguste Dupont, Charles Darantière, Jehan Sarrazin, Pop, Henri de Villars, Jules Boubert, Merky, Henri Le Brun, Lorand ; François Carny, Gaston Moreilhon J. Noro, Em. Rouard, André de Bréville, Jules Laforgue, Gustave Kahn, Jean Moréas, Charles Vignier, Jean Ajalbert et Paul Adam.