L’Étourdi ou les Contretemps/Édition Librairie de France, 1922/Acte III
ACTE III
Scène première
Taisez-vous, ma bonté, cessez votre entretien ;
Vous êtes une sotte, et je n’en ferai rien ;
Oui, vous avez raison, mon courroux, je l’avoue ;
Relier tant de fois ce qu’un brouillon dénoue,
C’est trop de patience ; et je dois en sortir
Après de si beaux coups qu’il a su divertir.
Mais aussi raisonnons un peu sans violence :
Si je suis maintenant ma juste impatience,
On dira que je cède à la difficulté,
Que je me trouve à bout de ma subtilité :
Et que deviendra lors cette publique estime
Qui te vante partout pour un fourbe sublime,
Et que tu t’es acquise en tant d’occasions
À ne t’être jamais vu court d’inventions ?
L’honneur, ô Mascarille, est une belle chose :
À tes nobles travaux ne fait aucune pause ;
Et quoi qu’un maître ait fait pour te faire enrager,
Achève pour ta gloire, et non pour l’obliger.
Mais quoi ! que feras-tu que de l’eau toute claire,
Traversé sans repos par ce démon contraire ?
Tu vois qu’à chaque instant il te fait déchanter,
Et que c’est battre l’eau de prétendre arrêter
Ce torrent effréné qui de tes artifices
Renverse en un moment les plus beaux édifices.
Eh bien, pour toute grâce, encore un coup du moins,
Au hasard du succès sacrifions des soins ;
Et, s’il poursuit encore à rompre notre chance,
J’y consens, ôtons-lui toute notre assistance.
Cependant notre affaire encor n’irait pas mal,
Si par là nous pouvions perdre notre rival,
Et que Léandre enfin, lassé de sa poursuite,
Nous laissât jour entier pour ce que je médite.
Oui, je roule en ma tête un trait ingénieux,
Dont je promettrais bien un succès glorieux,
Si je puis n’avoir plus cet obstacle à combattre :
Bon, voyons si son feu se rend opiniâtre.
Scène II
Monsieur, j’ai perdu temps ; votre homme se dédit.
De la chose lui-même il m’a fait un récit ;
Mais c’est bien plus : j’ai su que tout ce beau mystère
D’un rapt d’Égyptiens, d’un grand seigneur pour père,
Qui doit partir d’Espagne et venir en ces lieux,
N’est qu’un pur stratagème, un trait facétieux,
Une histoire à plaisir, un conte dont Lélie
A voulu détourner notre achat de Célie.
Voyez un peu la fourbe !
Est si bien imprimé de ce conte badin,
Mord si bien à l’appât de cette faible ruse,
Qu’il ne veut point souffrir que l’on le désabuse.
C’est pourquoi désormais il la gardera bien,
Et je ne vois pas lieu d’y prétendre plus rien.
Si d’abord à mes yeux elle parut aimable,
Je viens de la trouver tout à fait adorable,
Et je suis en suspens si, pour me l’acquérir,
Aux extrêmes moyens je ne dois point courir,
Par le don de ma foi rompre sa destinée,
Et changer ses liens en ceux de l’hyménée.
Vous pourriez l’épouser ?
Si quelque obscurité se trouve en son destin,
Sa grâce et sa vertu sont de douces amorces
Qui, pour tirer les cœurs, ont d’incroyables forces.
Sa vertu, dites-vous ?
Achève, explique-toi sur ce mot de vertu.
Monsieur, votre visage en un moment s’altère,
Et je ferai bien mieux peut-être de me taire.
Non, non, parle.
Je veux vous retirer de votre aveuglement.
Cette fille…
Poursuis.
Dans le particulier elle oblige sans peine,
Et son cœur, croyez-moi, n’est point roche après tout
À quiconque la sait prendre par le bon bout ;
Elle fait la sucrée, et veut passer pour prude ;
Mais je puis en parler avecque certitude :
Vous savez que je suis quelque peu d’un métier
À me devoir connaître en un pareil gibier.
Célie ?…
Qu’une ombre de vertu qui garde mal la place,
Et qui s’évanouit, comme l’on peut savoir,
Aux rayons du soleil qu’une bourse fait voir.
Las ! que dis-tu ? Croirai-je un discours de la sorte ?
Monsieur, les volontés sont libres ; que m’importe ?
Non, ne me croyez pas, suivez votre dessein,
Prenez cette matoise et lui donnez la main :
Toute la ville en corps reconnaîtra ce zèle,
Et vous épouserez le bien public en elle.
Quelle surprise étrange !
Courage ! s’il se peut enferrer tout de bon,
Nous nous ôtons du pied une fâcheuse épine.
Oui, d’un coup étonnant ce discours m’assassine.
Quoi ! vous pourriez ?…
Je ne sais quel paquet qui doit venir pour moi.
(Seul.)
Qui ne s’y fût trompé ? Jamais l’air d’un visage,
Si ce qu’il dit est vrai, n’imposa davantage.
Scène III
Du chagrin qui vous tient quel peut être l’objet ?
Moi ?
Vous-même.
Pourtant je n’en ai point sujet.
Je vois bien ce que c’est : Célie en est la cause.
Mon esprit ne court pas après si peu de chose.
Pour elle vous aviez pourtant de grands desseins,
Mais il faut dire ainsi, lorsqu’ils se trouvent vains.
Si j’étais assez sot pour chérir ses caresses,
Je me moquerais bien de toutes vos finesses.
Quelles finesses donc ?
Mon Dieu ! nous savons tout.
Quoi ?
Votre procédé de l’un à l’autre bout.
C’est de l’hébreu pour moi, je n’y puis rien comprendre.
Feignez, si vous voulez, de ne me pas entendre ;
Mais, croyez-moi, cessez de craindre pour un bien
Où je serais fâché de vous disputer rien :
J’aime fort la beauté qui n’est point profanée,
Et je ne veux point brûler pour une abandonnée.
Tout beau, tout beau, Léandre.
Allez, vous dis-je encor, servez-la sans soupçon,
Vous pourrez vous nommer homme à bonnes fortunes :
Il est vrai, sa beauté n’est pas des plus communes ;
Mais en revanche aussi le reste est fort commun.
Léandre, arrêtons là ce discours importun.
Contre moi tant d’efforts qu’il vous plaira pour elle ;
Mais, surtout, retenez cette atteinte mortelle :
Sachez que je m’impute à trop de lâcheté
D’entendre mal parler de ma divinité,
Et que j’aurai toujours bien moins de répugnance
À souffrir votre amour qu’un discours qui l’offense.
Ce que j’avance ici me vient de bonne part.
Quiconque vous l’a dit est un lâche, un pendard ;
On ne peut imposer de tache à cette fille :
Je connais bien son cœur.
D’un semblable procès est juge compétent ;
C’est lui qui la condamne.
Oui ?
Lui-même.
D’une fille d’honneur insolemment médire,
Et que peut-être encor je n’en ferai que rire !
Gage qu’il se dédit.
Et moi gage que non.
Parbleu, je le ferais mourir sous le bâton,
S’il m’avait soutenu des faussetés pareilles.
Moi, je lui couperais sur-le-champ les oreilles,
S’il n’était pas garant de tout ce qu’il m’a dit.
Scène IV
Ah ! bon, bon, le voilà ; venez çà, chien maudit.
Quoi ?
Vous osez sur Célie attacher vos morsures,
Et lui calomnier la plus rare vertu
Qui puisse faire éclat sous son sort abattu ?
Doucement, ce discours est de mon industrie.
Non, non, point de clin d’œil et point de raillerie :
Je suis aveugle à tout, sourd à quoi que ce soit ;
Fût-ce mon propre frère, il me la payeroit.
Et sur ce que j’adore oser porter le blâme,
C’est me faire une plaie au plus tendre de l’âme ;
Tous ces signes sont vains. Quels discours as-tu faits ?
Mon Dieu, ne cherchons point querelle, ou je m’en vais.
Tu n’échapperas pas.
Ahi !
Parle donc, confesse.
Laissez-moi, je vous dis que c’est un tour d’adresse.
Dépêche, qu’as-tu dit ? Vide entre nous ce point.
J’ai dit ce que j’ai dit : ne vous emportez point.
Ah ! je vous ferai bien parler d’une autre sorte !
Halte un peu ! retenez l’ardeur qui vous emporte.
Fut-il jamais au monde un esprit moins sensé !
C’est trop que de vouloir le battre en ma présence.
Quoi ! châtier mes gens n’est pas en ma puissance ?
Comment, vos gens ?
Encor ! Il va tout découvrir.
Quand j’aurais volonté de le battre à mourir,
Eh bien ? c’est mon valet.
C’est maintenant le nôtre.
Le trait est admirable ! Et comment donc le vôtre ?
Sans doute…
Doucement.
Hein ! que veux-tu conter ?
Ah ! le double bourreau, qui me va tout gâter,
Et qui ne comprend rien, quelque signe qu’on donne.
Vous rêvez bien, Léandre, et me la baillez bonne.
Il n’est pas mon valet ?
Hors de votre service il n’a pas été mis ?
Je ne sais ce que c’est.
Vous n’avez pas chargé son dos avec outrance ?
Point du tout. Moi, l’avoir chassé, roué de coups ?
Vous vous moquez de moi, Léandre, ou lui de vous.
Pousse, pousse, bourreau, tu fais bien tes affaires.
Donc les coups de bâton ne sont qu’imaginaires ?
Il ne sait ce qu’il dit, sa mémoire…
Tous ces signes pour toi ne disent rien de bon.
Oui, d’un tour délicat mon esprit te soupçonne ;
Mais pour l’invention, va, je te le pardonne ;
C’est bien assez pour moi qu’il m’ait désabusé,
De voir par quels motifs tu m’avais imposé,
Et que m’étant commis à ton zèle hypocrite,
À si bon compte encor je m’en sois trouvé quitte :
Ceci doit s’appeler un avis au lecteur.
Adieu, Lélie, adieu, très humble serviteur.
Courage, mon garçon, tout heur nous accompagne ;
Mettons flamberge au vent et bravoure en campagne,
Faisons l’Olibrius, l’occiseur d’innocents.
Il t’avait accusé de discours médisants
Contre…
Lui laisser son erreur, qui vous rendait service
Et par qui son amour s’en était presque allé ?
Non, il a l’esprit franc, et point dissimulé.
Enfin, chez son rival je m’ancre avec adresse,
Cette fourbe en mes mains va mettre sa maîtresse,
Il me la fait manquer avec de faux rapports ;
Je veux de son rival alentir les transports,
Mon brave incontinent vient qui le désabuse ;
J’ai beau lui faire signe, et montrer que c’est ruse :
Point d’affaire, il poursuit sa pointe jusqu’au bout,
Et n’est point satisfait qu’il n’ait découvert tout.
Grand et sublime effort d’une imaginative
Qui ne le cède point à personne qui vive !
C’est une rare pièce, et digne, sur ma foi,
Qu’on en fasse présent au cabinet du roi.
Je ne m’étonne pas si je romps tes attentes ;
À moins d’être informé des choses que tu tentes,
J’en ferai encor cent de la sorte.
Tant pis.
Au moins, pour t’emporter à de justes dépits,
Fais-moi dans tes desseins entrer de quelque chose ;
Mais que de leurs ressorts la porte me soit close,
C’est ce qui fait toujours que je suis pris sans vert.
Je crois que vous seriez un maître d’arme expert :
Vous savez à merveille, en toutes aventures,
Prendre les contre-temps et rompre les mesures.
Puisque la chose est faite, il n’y faut plus penser :
Mon rival, en tout cas, ne peut me traverser,
Et pourvu que tes soins en qui je me repose…
Laissons là ce discours et parlons d’autre chose.
Je ne m’apaise pas, non, si facilement ;
Je suis trop en colère. Il faut premièrement
Me rendre un bon office, et nous verrons ensuite
Si je dois de vos feux reprendre la conduite.
S’il ne tient qu’à cela, je n’y résiste pas ;
As-tu besoin, dis-moi, de mon sang, de mon bras ?
De quelle vision sa cervelle est frappée !
Vous êtes de l’humeur de ces amis d’épée
Que l’on trouve toujours plus prompts à dégainer
Qu’à tirer un teston, s’il fallait le donner.
Que puis-je donc pour toi ?
Il faut absolument apaiser la colère.
Nous avons fait la paix.
Je l’ai fait ce matin mort pour l’amour de vous ;
La vision le choque, et de pareilles feintes
Aux vieillards comme lui sont de dures atteintes
Qui, sur l’état prochain de leur condition,
Leur font faire à regret triste réflexion.
Le bonhomme, tout vieux, chérit fort la lumière,
Et ne veut point de jeu dessus cette matière ;
Il craint le pronostic, et, contre moi fâché,
On m’a dit qu’en justice il m’avait recherché ;
J’ai peur, si le logis du roi fait ma demeure,
De m’y trouver si bien dès le premier quart d’heure
Que j’aie peine aussi d’en sortir par après
Contre moi dès longtemps l’on a force décrets ;
Car enfin la vertu n’est jamais sans envie,
Et dans ce maudit siècle est toujours poursuivie.
Allez donc le fléchir.
Mais aussi tu promets…
Ah ! Mon Dieu ! nous verrons.
Ma foi, prenons haleine après tant de fatigues :
Cessons pour quelques temps le cours de nos intrigues
Et de nous tourmenter de même qu’un lutin :
Léandre, pour nous nuire, est hors de garde enfin,
Et Célie arrêtée avecque l’artifice…
Scène V
Je te cherchais partout pour te rendre un service,
Pour te donner avis d’un secret important.
Quoi donc ?
N’avons-nous point ici quelque écoutant ?
Non.
Je sais bien tes desseins et l’amour de ton maître ;
Songez à vous tantôt : Léandre fait parti
Pour enlever Célie, et j’en suis averti,
Qu’il a mis ordre à tout, et qu’il se persuade
D’entrer chez Trufaldin par une mascarade,
Ayant su qu’en ce temps, assez souvent le soir,
Des femmes du quartier en masque l’allaient voir.
Oui ? Suffit : il n’est pas au comble de sa joie ;
Je pourrai bien tantôt lui souffler cette proie ;
Et contre cet assaut je sais un coup fourré
Par qui je veux qu’il soit de lui-même enferré :
Il ne sait pas les dons dont mon âme est pourvue.
Adieu, nous boirons pinte à la première vue.
(Ergaste sort.)
Il faut, il faut tirer à nous ce que d’heureux
Pourrait avoir en soit ce projet amoureux,
Et, par une surprise adroite et non commune,
Sans courir le danger en tenter la fortune.
Si je vais me masquer pour devancer ses pas,
Léandre assurément ne nous bravera pas :
Et là, premier que lui, si nous faisons la prise,
Il aura fait pour nous les frais de l’entreprise,
Puisque, par son dessein déjà presque éventé,
Le soupçon tombera toujours de son côté,
Et que nous, à couvert de toutes ses poursuites,
De ce coup hasardeux ne craindrons point les suites.
C’est ne se point commettre à faire de l’éclat,
Et tirer les marrons de la patte du chat.
Allons donc nous masquer avec quelques bons frères ;
Pour prévenir nos gens, il ne faut tarder guères.
Je sais où gît le lièvre, et me puis sans travail
Fournir en un moment d’hommes et d’attirail ;
Croyez que je mets bien mon adresse en usage.
Si j’ai reçu du ciel les fourbes en partage,
Je ne suis point au rang de ces esprits mal nés
Qui cachent les talents que Dieu leur a donnés.
Scène VI
Il prétend l’enlever avec sa mascarade ?
Il n’est rien plus certain. Quelqu’un de sa brigade
M’ayant de ce dessein instruit, sans m’arrêter,
À Mascarille lors j’ai couru tout conter,
Qui s’en va, m’a-t-il dit, rompre cette partie
Par une invention dessus le champ bâtie ;
Et, comme je vous ai rencontré par hasard,
J’ai cru que je devais de tout vous faire part.
Tu m’obliges par trop avec cette nouvelle :
Va, je reconnaîtrai ce service fidèle.
(Seul.)
Mon drôle assurément leur jouera quelque trait ;
Mais je veux de ma part seconder son projet ;
Il ne sera pas dit qu’en un fait qui me touche,
Je ne me sois non plus remué qu’une souche :
Voici l’heure, ils seront surpris à mon aspect.
Foin ! que n’ai-je avec moi pris mon porte-respect ?
Mais vienne qui voudra contre notre personne,
J’ai deux bons pistolets, et mon épée est bonne.
Holà ! quelqu’un : un mot.
Scène VII
Qu’est-ce ? qui me vient voir ?
Fermez soigneusement votre porte ce soir.
Pourquoi ?
Pour vous venir donner une fâcheuse aubade :
Ils veulent enlever votre Célie.
Ô dieux !
Et sans doute bientôt ils viennent en ces lieux :
Demeurez, vous pourrez voir tout de la fenêtre.
Eh bien ! qu’avais-je dit ? les voyez-vous paraître ?
Chut ! je veux à vos yeux leur en faire l’affront :
Nous allons voir beau jeu, si la corde ne rompt.
Scène VIII
Oh ! les plaisants robins qui pensent me surprendre !
Masques, où courez-vous ? le pourrait-on apprendre ?
Trufaldin, ouvrez-leur pour jouer un momon ;
Bon Dieu, qu’elle est jolie, et qu’elle a l’air mignon !
Eh quoi ! vous murmurez ? Mais, sans vous faire outrage,
Peut-on lever le masque et voir votre visage ?
Allez, fourbes méchants, retirez-vous d’ici,
Canaille ; et vous, seigneur, bonsoir et grand merci.
Mascarille, est-ce toi ?
Nenni-da, c’est quelque autre.
Hélas, quelle surprise ! et quel sort est le nôtre !
L’aurais-je deviné, n’étant point averti
Des secrètes raisons qui t’avaient travesti ?
Malheureux que je suis, d’avoir, dessous ce masque,
Été sans y penser te faire cette frasque !
Il me prendrait envie, en mon juste courroux,
De me battre moi-même, et me donner cent coups.
Adieu, sublime esprit, rare imaginative.
Las ! si de ton secours ta colère me prive,
À quel saint me vouerai-je ?
Au grand diable d’enfer !
Ah ! si ton cœur pour moi n’est de bronze ou de fer,
Qu’encore un coup, du moins, mon imprudence ait grâce ;
S’il faut pour l’obtenir que tes genoux j’embrasse,
Vois-moi…
J’entends venir des gens qui sont sur nos talons.
Scène IX
Sans bruit ; ne faisons rien que de la bonne sorte.
Quoi ! masques toute nuit assiègeront ma porte ?
Messieurs, ne gagnez point de rhumes à plaisir :
Tout cerveau qui le fait est certes de loisir.
Il est un peu trop tard pour enlever Célie ;
Dispensez-l’en ce soir, elle vous en supplie ;
La belle est dans le lit, et ne peut vous parler ;
J’en suis fâché pour vous ; mais pour vous régaler
Du souci qui pour elle ici vous inquiète,
Elle vous fait présent de cette cassolette.
Fi ! cela sent mauvais, et je suis tout gâté.
Nous sommes découverts, tirons de ce côté.