L’Île aux lingots/02

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Édition de la Collection d’aventures (p. 7-11).

II

Étrange découverte.


Jean cherchait son père, et voici que tout à coup il voyait flamboyer le nom d’un journal et cette manchette en gros caractères : DÉCOUVERTE ÉTRANGE.

Il acheta la feuille, la déploya fiévreusement, passant la revue rapide des colonnes et des titres. Son regard ne tarda pas à s’arrêter sur les lignes suivantes :

— Quels sont ces hommes ? — Les Mystères du Pacifique. — Nouvelle race ? — Des gueux richissimes.

Jean éprouva une déception, puisqu’il ne s’agissait point là du savant disparu. Il lut cependant :

« New-York (corresp. part.) — Les matelots du steamer « Orody », arrivé hier à San-Francisco rapportent qu’au cours de leur traversée de Melbourne à Los Angelos, ils rencontrèrent en plein Pacifique, à la hauteur des île Marquises, une pirogue de forme bizarre qui scintillait au soleil. Elle était montée par deux hommes littéralement exténués que le capitaine du steamer recueillit à son bord. Ces hommes, qui avaient le teint bleu et les cheveux tombants, ne parlaient aucun langage connu. Ils étaient vêtus de robes flottantes faites de tissus d’or et de soie. Ces faméliques, habillés plus richement que des rois, refusèrent les mets qui leur furent présentés et ne répondirent aux questions que par des gestes désordonnés accompagnés d’exclamation gutturales. Ils burent de l’eau à longs trait, puis une folie subite s’empara d’eux, car ils enjambèrent le basPage:Adam - L'Île au lingots - Collection d'aventures 355 - 191x.djvu/10 Page:Adam - L'Île au lingots - Collection d'aventures 355 - 191x.djvu/11 Page:Adam - L'Île au lingots - Collection d'aventures 355 - 191x.djvu/12 fait. Nous respecterons votre glorieuse personne et vous serez libre.

— Je vous suis fort obligé, dit M. Dagrier, et je mets tout de suite à l’épreuve vos excellentes dispositions… Je retourne à Saint-Cloud…

Le général changea de visage.

— Cela, jamais ! fit-il sèchement.