Aller au contenu

L’Île des Femmes/08

La bibliothèque libre.
Aux Éditions du monde nouveau (p. 74-87).

viii

LYDÉ


Un oiseau chantait si près de sa figure que Dyonis se réveilla en sursaut, étonné de se trouver perché sur un arbre, comme l’étaient ces perroquets qui, d’en haut, à travers les feuilles, le considéraient curieusement de leurs petits yeux ronds. De minuscules singes du genre ouistiti jouaient au-dessus de sa tête, d’une branche à l’autre, pareils à des gamins enragés. Toute la forét pépiait dans la solitude profonde de sa foule végétale.

Au lieu de se réveiller dans le tragique souci d’une infortune tellement exilée, le chevalier reprit conscience de lui-même en même temps qu’il découvrait le paysage environnant. Du gîte endolori où elle s’était crispée d’inquiétude, son âme s’épandit heureuse, momentanément délivrée, dans la douceur divine du jour déclinant.

Émerveillement naissant, auquel s’offrait la vue d’un véritable paradis terrestre. De l’orée du bois jusqu’aux plantations d’orangers et de bananiers qui alignaient leurs files en des champs parfaitement cultivés, ce n’étaient que fleurs multicolores dans l’herbe et baies vives sur les buissons. Plus loin, sur un plateau élevé, le froment et l’orge, moissonnés depuis longtemps sans doute, formaient de hautes meules brunes ou dorées. De belles routes, droites comme des viæ romaines, bombaient avec leur empierrement de granit rose. La multitude des arbres de la forêt semblait toute formée de ces végétaux de luxe que l’on voit dans les serres européennes.

L’enchantement de la beauté terrestre grisait Dyonis dans cette Arcadie tropicale que tempérait si délicieusement, à cette heure, la faible brise aérant toute l’immensité limpide. Vert bleu au large, l’Atlantique poussait dans l’anse la plus proche des ondulations violettes. Dans une baie éloignée, l’eau purpurine comme du vin clairet à ses franges côtières était étrangement rouge jusqu’à la barre houleuse du large.

Bien sûr, ce moment de paradisiaque contemplation ne pouvait durer. Le chevalier ne tarda pas à se souvenir de sa situation. Il était seul et responsable de lui-même. Il eut alors une vision rapide de Marseille, de sa mère qu’il aimait tant, de son noble et généreux père, de ses sept frères, tous si affectueux pour leur benjamin.

Les yeux baignés de larmes, le jeune navigateur comprit que le souvenir de La Centauresse, le regret de tous ceux qu’elle portait, comme l’enivrement de l’Eden dans lequel il venait de naufrager ne devaient point le distraire, pour le moment, du souci de son salut. Il ne pouvait rester perché sur un arbre, si près sans doute de ces Vénusiennes inclémentes et assassines.

Que faire ? Quel parti prendre ?…

Dyonis ne pouvait, certes, dans son ignorance presque totale du monde où il se trouvait, projeter un plan d’action à longue visée. Deux faits seulement lui servirent de repère : les « Vénousiennes » étaient des ennemies et les « Mascouliné » des amies, des alliées depuis le combat naval d’hier. Il fallait donc s’éloigner des unes et tenter de rejoindre les autres. Or, la messagère avait dit, sur La Centauresse, qu’il fallait doubler le cap, allongé là-bas sur l’océan, au bord extrême du golfe pourpre. C’est donc vers la contrée située au delà de ce promontoire qu’il devrait cheminer dès que la nuit serait venue.

Son parti étant pris, Dyonis se calma. La perspective de l’action lui rendit même l’espoir avec tout son courage. Il se donna alors le temps de penser de tout son cœur au vieux capitaine Le Buric, au beau lieutenant Tamarix dont il aurait aimé, en cette île, le plaisant compagnonnage. Ah ! quels regrets qu’Onésime Pintarède ne fût pas avec lui ! Comme il aurait jubilé dans cet eldorado botanique ! Il le voyait, déflorant de l’œil quelque plante arrachée. Et le bon Père Loumaigne, quelle ne serait pas sa fascination, lui qui ne détaillait pas le monde, devant cet Atlantique poussant sa houle indigo vers les cendres dorées de l’horizon !

Sur le pan de route qu’il apercevait de son observatoire, une de ces voitures anormales déjà vues de La Centauresse passa et disparut en vitesse. Voiture sans chevaux, bondissante, rapide avec une souple vélocité et dont la cadence était marquée par une sorte de halètement mécanique. Mais le chevalier ne s’étonna pas outre mesure. Son imagination étant déjà dépassée, il ne voyait plus de limites à l’extraordinaire. Il s’attendait à des surprises plus ahurissantes encore dans cette miraculeuse terre.

En ce moment, Dyonis s’étonnait surtout de ce qui se passait en lui-même. Livré à sa propre sauvegarde et aux périls d’une aventure inimaginable il sentait s’affirmer en lui avec force la volonté du courage et de l’audace. Il devenait subitement un homme. Après son naufrage, il eut peur d’avoir peur, peur d’être incapable de toute détermination virile. Assuré maintenant de ne pas manquer d’initiative ni de constance dans ses résolutions, le chevalier ne douta pas de revoir Marseille, après avoir heureusement traversé les péripéties de son incroyable odyssée.

Il se tailla d’abord un bâton, long comme une pique et l’épointa soigneusement. Ensuite, avec un lambeau de voile ramassé sur la grève, il confectionna un bissac, en utilisant les ficelles qui y appendaient. Ce sac, avant de partir, il l’emplirait d’oranges et de dattes, afin d’être muni de provisions de route. On ne sait jamais ce qui peut arriver. « Toujours la prudence est bonne pourvoyeuse de nos nécessités », pensait notre nouveau Robinson.

Au crépuscule finissant, le chevalier accomplissait cette première partie de son programme avec une ruse d’Indien. Sa cueillette faite, il revint à la lisière du bois et chemina en s’abritant derrière le premier rideau de feuillage, l’œil et l’oreille aux aguets. Bien que toujours inquiet par moments son cœur se dilatait dans l’ivresse de l’action en se réconfortant de l’espoir qui la soutient et lui assigne un but. Les eucalyptus, et d’autres plantes qu’il n’avait pas le loisir de reconnaître, embaumaient sa marche. À travers le lacis des branchages, il voyait les fleurs de l’orée en nappes vives, les orangers piqués d’or et l’océan qui buvait au loin les dernières lueurs du jour.

Des étoiles claires crépitaient déjà dans le lin pur du ciel, lorsque le chevalier fut obligé de quitter le bois concertant pour se diriger vers les hauts rochers, jalonnant la première partie de son itinéraire. Après avoir traversé un champ rèche d’esparcettes, grande fut sa surprise, en s’élevant avec le terrain, de trouver, à flanc de coteau, un vignoble chargé de raisins mûrissants, des figuiers épars dont il cueillit sans peine, en tâtonnant entre les feuilles, les fruits mielleux et mous. Ô Provence ! terre bénie où nasillent les cigales ! le chevalier Dyonis de Saint-Clinal, Marseillais de toute son âme, croyait bien t’avoir retrouvée avec l’odeur amère des figuiers. La saveur méridionale des « quotidianos » et des raisins, c’était, parlée par des fruits, la musicale langue du pays natal !

Vers trois heures du matin, Dyonis arriva devant le fleuve qu’il était impatient d’atteindre, assez avant dans les terres pour éviter cette vaste embouchure observée par lui à bord de son vaisseau.

La première pointe du jour blanchoyait à l’horizon du levant. La lune, d’ailleurs apparue vers la mi-nuit, éclairait doucement le paysage. Les projections lumineuses, venues de la Cité de Vénus et qui balayaient le ciel au moment de la ténèbre, ne se produisaient plus. Tout était silence, fraîcheur apaisée, tranquillité dormante.

Apercevant un bois montueux sur l’autre rive, Dyonis résolut de traverser le fleuve à la nage en cet endroit, bien qu’il y fût particulièrement rapide et bouillonnant. Il remonta cependant encore un peu en amont pour utiliser la dérive du courant. Bien lui en prit, car il ne tarda pas à découvrir une petite île boisée, dominée par des rochers assez hauts et curieusement pittoresques. Comme il descendait vers la berge, déjà déshabillé, ses vêtements rangés sur un gros fagot de branches qu’il avait pris au bord d’un champ, il vit une barque, avec ses deux rames, qu’un simple câble noué à un arbre retenait. Sans prendre le temps de se rhabiller, il détacha l’embarcation et rama avec allégresse, bien décidé à ne faire qu’une pause à la pointe extrême de l’île, cependant si belle dans le clair-obscur du point du jour.

Tout en ramant, le chevalier sentit que ses pieds reposaient sur une étoffe très douce. C’était un grand manteau couleur orange, dans le genre des burnous des Arabes. Le jeune Marseillais estima, d’après la suavité de son parfum, que ce vêtement devait appartenir à une femme. Il regretta presque, alors, de s’être emparé si prestement de l’embarcation appartenant, sans doute, à quelque jolie habitante de ces rives. Mais il fallait se sauver. Il ne lui était pas loisible d’avoir des scrupules. Sûrement, la personne qu’il obligerait peut-être à se morfondre sur l’autre bord ne se trouvait pas en danger comme lui. Et puis, après tout, si c’était une « Vénousienne » : tant pis pour elle !…

Le chevalier approchait de l’île, le plus fort du courant étant franchi. C’est alors qu’un chant délicieusement limpide lui fit prêter l’oreille. Il ne percevait pas les paroles, mais la mélodie, déjà, avait trouvé sa fibre sensible. Il ramait indolemment. Une femme chantait divinement dans son cœur.

Dyonis amena sa barque dans une petite anse sous des retombées flexueuses de tamariniers et de lauriers-roses. Le chant s’était rapproché, toujours merveilleusement pur et rythmé. Le jeune homme, immobile sur son banc, ondulait de tout son être avec les enivrantes modulations de la mélodie. L’une de ses rames grinça en tournant dans sa gaine. Alors, la voix qui chantait dit en ce latin rustique déjà entendu :

— Évoé ! est-ce toi, Lalagé ?…

Dyonis palpita dans un silence cependant contraint et fort interdit.

— Lalagé ! réponds…

Des feuilles bruissaient, des branches s’écartaient : une forme blanche, divinement gracieuse, parut sur le tertre.

Le chevalier, toujours nu comme Adam, s’enveloppa prestement du manteau laissé dans la barque.

— Pourquoi, Lalagé, reprit la voix, pourquoi ne pas me répondre ? Es-tu devenue muette sur l’autre rive ? Les Vénousiennes t’ont-elles arraché la langue ?

Sans plus attendre, l’apparition sauta dans la barque.

Cette jeune femme n’était pas une ennemie. Dyonis se crut sauvé. Il baissa la tête cependant, ne sachant que répondre en sa confusion et sa crainte.

Une main douce passa sur son front et la voix musicale demanda encore :

— Qu’as-tu Lalagé ? Tu me fais peur ! Comment, tu ne dis toujours rien à Lydé ?

Le Père Loumaigne avait fait du chevalier un bon latiniste. Imitant de son mieux l’accent et la prononciation entendue, il dit en relevant la tête et le plus doucement qu’il put :

— Je ne suis pas Lalagé…

L’apparition poussa un petit cri égosillé et prit son élan pour quitter la barque. Dyonis voulut la retenir par un pan de son manteau. Il lui resta dans la main. Et l’apparition, virginalement et suavement nue, comme Diané au sortir du bain, arrêtée sur la pointe des pieds, regarda le jeune homme dont la vêture était également tombée. D’un geste pudique, le chevalier ramena le manteau de Lalagé sur ses épaules. Ensuite, il présenta, tout ouvert, celui resté dans sa main, disant en même temps :

— N’ayez pas peur, Lydé. Ne me fuyez pas. J’ai besoin de protection. Je ne sais où je suis ni ce que je dois faire. Soyez mon Égérie, ô naïade du fleuve si belle !

Surprise, indécise, mais plus curieuse encore, tout en s’enveloppant du manteau que Dyonis lui avait rendu, Lydé demanda :

— Qui es-tu ?

— Un étranger des mondes lointains, naufragé sur votre terre.

— Quand ?

— Hier. Mon bateau La Centauresse fut coulé au moment du combat naval que vous avez dû entendre d’ici.

Lydé se courbant et se rapprochant dit tout bas :

— Montre-moi ton visage.

Elle offrit le sien.

Ils se regardèrent durant une seconde, une seconde qui suffit à Dyonis, le jeune homme vierge, pour qu’il retint en lui le plus impressionnant portrait de femme qu’il eût jamais admiré.

— Lydé, répéta-t-il avec plus de ferveur et de force, sois bonne pour moi !

Il osa même lui prendre les mains avec toute la spontanéité affectueuse de son imploration, de sorte que ce geste fut admirablement ce qu’il devait être en la circonstance.

— Compte sur moi, étranger, dit-elle. Lydé est une amie, une sœur des hommes. Mais parle plus bas.

Sur l’autre rive, une voix féminine cria : « Ohé ! Ohé ! »

Bona dea ! fit Lydé, mais cette barque est celle de Lalagé ?

— Oui, peut-être… je l’ai prise pour traverser le fleuve. J’étais fugitif. Cette barque me sauvait… Je n’ai pas hésité…

Un doigt sur la bouche, Lydé réfléchit. Le jour naissant baignait son visage jeune, idéalement féminin avec sa peau dorée, ses tresses blondes tombant sur les épaules et la pure eau bleue de ses prunelles. « Oh ! ciel ! qu’elle est belle ! » murmurait le chevalier au plus profond de lui-même.

— Viens ! fit brusquement Lydé en le prenant par la main.

Ensemble, ils firent un bond sur le tertre. Mais il fallut que Dyonis retournât dans la barque pour reprendre ses habits oubliés. Cela fait, la jeune « Mascouliné », car c’en était une, entraîna le chevalier, déjà gagné par une bonne joie calmante, sous un couvert de citronniers sauvages, au pied d’un rocher où s’ouvrait une petite grotte.

— Reste-là, dit Lydé ; je vais repasser le fleuve et ramener Lalagé qui doit se désespérer.

— Comment ! fit Dyonis, mais tu ne pourras pas franchir ce courant impétueux. Je vais ramer moi-même.

Lydé rit tranquillement :

— Non, dit-elle ; reste-là. Je viendrai t’y reprendre. Surtout, ne te montre pas.

D’un bond léger, elle disparut entre les feuilles.

Débordant d’allégresse, Dyonis se dit : « Je suis sauvé ! Ô monsieur mon père, ma bonne maman, mes frères, et toi vieux port d’où sont partis mes grands rêves d’aventure, je vous reverrai ! »

Je vous reverrai, donc je quitterai cette île. Ah ! ah ! comment ? Mais, déjà, un lien l’y retenait. Il ne s’en allait pas volontiers, même en pensée. Le chevalier resta pensif. Un silence d’âme se produisait en lui. Et le visage de Lydé, dans une fraîcheur d’aurore, c’était tout ce qu’il voyait au plus profond de lui-même. En s’écoutant, il entendait murmurer encore sur sa plus mélodique fibre, la délicieuse cantilène de la jeune amazone !

Après s’être rhabillé, tout ému et tout troublé, il ne pensa qu’au retour de la fille de Vénus. Pour lui, maintenant, le naufrage de La Centauresse semblait s’être produit dans un monde confus, lointain. Il sourit malgré lui en imaginant que le capitaine Le Buric lui disait de sa voix goguenarde, comme dans son rêve de la veille, mais en modifiant la plaisanterie :

— Hé ! gabier, tu prends des ris dans les voiles des jeunes mariées !

Cela, cependant, lui fit invoquer ses maîtres et le beau lieutenant Tamarix.

Le lieutenant Tamarix ! Il aimait les femmes ! C’était un nostalgique de l’amour ! Aimer les femmes ? Non… une femme !…

L’Amour ? Ô Lydé ! Le cœur oppressé du chevalier se mit à bouillonner et une palpitation odorante et lumineuse laissa tout son être, durant quelques secondes, dans un éblouissement.

Ce n’était qu’une impression, un flux inconscient, auxquels le candide Dyonis n’osa donner de nom, ni accorder une espérance.

Pourtant, habillé, drapé dans le manteau de Lalagé, il attendait le retour de la secourable naïade avec un frémissement d’impatience.

Lorsque les brindilles craquèrent sous un pas léger, Dyonis eut un tambour au cœur et des bourdonnements dans les oreilles. L’image de Lydé, dès qu’elle apparut sous les citronniers sauvages, pénétra en lui comme un rayon de soleil dans une fenêtre fleurie.

Il lui sourit.

Elle le regarda et dit sur un ton surprenant :

— Comme tu es beau !

Dyonis resta muet. Vraiment, ces paroles étaient trop inattendues. Cependant, Lydé rougissante, elle aussi, ajouta visiblement étonnée :

— Tu es plus beau qu’une femme !

— Que dirais-je alors de toi, déesse ! répliqua timidement le chevalier. Tu es plus belle que toute beauté imaginable.

Comme se parlant à elle-même, Lydé continua :

— Je n’ai pas peur de toi. Tu ne m’effrayes pas et tu es un homme, l’homme défendu, l’homme réprouvé par Vénus victorieuse ! Ah ! comme nous avons raison de ne plus croire à l’infériorilé des mâles, à leur bestialité, à leur indignité native, à leur servitude obligée sous la loi de la femme amazone et déesse. Tu es beau, étranger, beau plus qu’une femme et divin en tes yeux comme une vierge guerrière.

Dyonis ne comprenait pas bien. Cependant, il sentit que si Lydé le trouvait beau, c’était à la suite d’une découverte de l’esprit et non par l’effet d’une admiration sentimentale. Il en éprouva un certain dépit.

Mais Lydé ne lui laissa pas le temps d’une réflexion plus nourrie :

— Voici bientôt le jour, dit-elle. Enveloppe-toi bien dans le manteau de Lalagé et suis-moi. Nous allons monter à l’observatoire. Lalagé, dans un instant, apportera des aliments. Tu resteras tout le jour avec nous et toute la nuit. Demain, nous regagnerons la colonie fluviale et te présenterons ensuite à la Bellatrix dea, notre chef suprême. En attendant, tu nous auras parlé de ton pays. On dit que là-bas, au lointain de la mer, l’homme et la femme ne sont pas ennemis. Est-ce vrai ?

— Pour sûr ! répliqua Dyonis avec conviction.

— Alors, qu’est-ce qu’ils font ?

— Ils s’aiment !

Les regards de la Mascouliné vacillèrent, puis elle rougit et se détourna.

— Viens, dit-elle, hâtons-nous.

Il la suivit sous les citronniers, l’esprit fort perplexe.

— Ton nom ? demanda-t-elle en se retournant,

— Dyonis de Saint-Clinal.

Lydé, répéta : Dyonis ! Dyonis ! en chantonnant.

— C’est un doux nom, dit-elle enfin avec un sourire ravi qu’elle déroba rapidement au regard naïf et prenant du chevalier.

Celui-ci, médusé par l’adorable et robuste sveltesse de Lydé, murmura ingénument :

— Comme je vais l’aimer !…