L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/Le plaisir de jouir d’une fillette au lit

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Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 79-81).

LE PLAISIR DE JOUIR D’UNE FILLETTE AU LIT

Qui ne sait ce que c’est que de se fourrer au lit
Avec une fillette jeune et avenante,
Qui soit rondelette et savoureuse,
Ne sait pas ce que c’est qu’un plaisir parfait.

Là on jouit de tout bien, de tout charme,

Car la rose est débarrassée des épines ;
Que si, en outre, la fille est votre maîtresse,
C’est bien autre chose que le Paradis de Mahomet !

Quand on commence à se mettre auprès d’elle,
Une telle douceur vous pleut dans le cœur
Que de ce monde on ne sait plus rien.

Il semble qu’on s’envole, et tant de choses neuves
Égayent et rendent l’âme joyeuse,
Que l’on ne changerait pas pour le ciel Jupiter.

On trouve un plaisir immense
À faire la contrebande,
À mettre secrètement
Sans grande façon
Son pauvre cas
En moniche au joli minois
De cette maîtresse,
Qui n’est pas bégueule,
Qui a cheveux blonds
(Il n’en est pas de plus beaux),
Gracieuse frimousse
Faite de lait et de vin,
Petite bouche bien faite,
Toujours en train de rire,
Deux petits tétins
Durs et élastiques,
Et ce petit corps gentil,
Fait au pinceau :
En somme avec cette fillette,
Si elle se laisse faire,
Il n’est certes pas au monde
De plaisir plus joyeux.
Mais si vous lui mettez

Le nez entre les tétons,
Et pour plus d’amusement
Un doigt dans le pertuis prohibé,
Alors, je vous le promets,
On s’en va, comme on dit, tout en suc ;
Et s’accroît encore la jouissance
Au moment qu’on va l’enfiler,
Si pour vous mettre en haleine,
Vous faites qu’elle vous manie.
Quand elle n’en peut plus,
Qu’elle tourne le cul en l’air,
Partout on la baise,
On lui flaire le cul,
Puis on lui saute dessus
Avec le cas dur et gros.
Et ainsi ferme et sec
On lui pousse tout ;
On la laisse péter,
Crier et faire ;
On va dedans et dehors
Jusqu’à ce qu’elle jouisse.
C’est bien autre que roses et fleurs,
Que baumes et liqueurs,
Bien autre que lait et que crème,
Que sucre et que manne !
Pas d’expression qui suffise ;
La matière est si vaste,
Qu’elle n’a ni fin ni fond,
Je m’y perds, je me confonds,
Je ne sais où je suis,
Mais je sais qu’en moniche je resterais toute ma vie.