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L’Adieu (Albert Mérat)/Dans la forêt mouillée et verte

La bibliothèque libre.
L’AdieuAlphonse Lemerre, éditeur (p. 29).




XXV



 
Dans la forêt mouillée et verte,
Comme deux rudes compagnons,
Nous allions à la découverte
Cueillir au loin des champignons.

Nous n’y connaissions pas grand’chose ;
Comme des enfants, tous les deux,
Nous goûtions leur chair blanche et rose ;
C’était peut-être hasardeux.

Mais nous ne nous empoisonnâmes
Pas même un peu, pas même un jour.
Nos estomacs valaient nos âmes,
Et nous avions beaucoup d’amour.