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L’Adieu (Albert Mérat)/Quand on est heureux, on n’a pas d’histoire

La bibliothèque libre.
L’AdieuAlphonse Lemerre, éditeur (p. 24).




XX



Quand on est heureux, on n’a pas d’histoire.
On se cache, on s’aime à l’ombre, tout bas ;
Rien de glorieux, pas de fait notoire ;
Le monde oublié ne vous connaît pas.

Si quelqu’un pourtant, avec un sourire.
Dit, en vous voyant fuir l’éclat du jour :
«Ce sont des hiboux !» eh bien, laissez dire…
Ce sont des oiseaux éblouis d’amour.

Quand le baiser fait la parole vaine,
On s’en va, muets, dans les grands prés verts.
— Loin de mon bonheur, je fixe ma peine
Sur l’émail fragile et bleu de mes vers.