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L’Adieu (Verne)

La bibliothèque libre.
Poèmes Premier et second carnets de poèmesmanuscrits autographes (p. 98).

XXXIX

L’adieu à une dame.

Sonnet imité de Lord Byron.


Lorsqu’Adam fut chassé de l’Éden enchanteur,
Il s’arrêta devant son entrée interdite,
Puis il maudit son sort, sa faiblesse séduite :
Ce qu’il voyait alors pressentait le malheur.

En promenant au loin sa misère et sa fuite,
Il apprit à porter son fardeau de douleur !
Il soupire un instant, puis il vit et s’agite :
Le mouvement pour lui devient consolateur !…

Vous, dont je n’aurai plus ni l’amour, ni les charmes,
Tel serai-je ! avec vous, je n’avais que des larmes,
Pour ce que je connus, je n’avais que soupirs !

Sans doute, en mon ciel, je me ferai plus sage ;
De la tentation je fuirai le naufrage !…
Pourtant je ne puis voir mon Éden sans désirs !