L’Arétin François/1

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FRONTISPICE.





À Tous les vits le con donne des loix,
Des voluptés c’eſt la ſource féconde.
Vits, couronnez le con, le roi des rois,
Et que le foutre à chaque inſtant l’inonde.

Gravure libre illustrant le livre l'Arétin françois de François-Félix Nogaret.

L’ARETIN

FRANÇOIS

PAR UN MEMBRE

DE L’ACADÉMIE DES DAMES.



J’appelle un Chat, un Chat.
         Boileau.




À LONDRES

1787.

AVERTISSEMENT

DE L’ÉDITEUR.




Qu’on ne s’attende point à trouver ici une Traduction littérale des Sonnets de l’Arétin : la langue Italienne, comme toutes les autres, a des beautés qui lui ſont particulières & qu’auroit défiguré la ſervitude d’un Idiôme étranger. Le Poëte s’eſt appliqué ſeulement à rendre les différents ſujets du Deſſinateur, dans le ſtyle le plus précis, le plus chaud, & ſur-tout le plus clair qu’il lui a été poſſible.

Nous croyons que ce petit Recueil, orné de gravures, faites avec autant de ſoin que de goût, d’après les précieux deſſins de Jules-Romain, ſera diſtingué de ces compilations qui ne portent que les livrées d’une débauche ſans coloris ; quand on ſe permet le mot, il faut que les délires de la fievre amoureuse, ou le pittoreſque des idées l’accompagnent. Le talent qui brille dans les Priapées de Rome-antique les fera toujours rechercher.

Tous les ſyſtêmes, de quelques genre qu’ils ſoient, (rêveries, chimeres de l’eſprit humain,) devant s’évanouir, mérite peu qu’on s’en occupe ; nous ne préſentons, nous, que des objets réels & palpables, les fermentations du ſang, l’enthouſiasme qu’elles excitent, enfin ce penchant irréſiſtible & univerſellement avoué d’un ſexe pour l’autre, penchant inaltérable, ainſi que la nature d’où il émane.