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L’Enclos du Rêve/Sonnet initial

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Alphonse Lemerre (p. 1-2).

SONNET INITIAL

Rythmes épanouis comme de grandes fleurs
Dans la poussière d'or des chimériques grèves,
Qui veniez, balancés au fil blanc de mes rêves,
Sur mon front inquiet secouer des pâleurs ;

Grelots des rires clairs, dolences des douleurs,
Et fugitifs émois au bord des heures brèves,
Frissons d'amour épars quand bouillonnent les sèves,
Calme des soirs, grâce des Mais, espoirs en pleurs,


Tout l’infini, tout l’idéal qu’on calomnie,
Vous les créez, splendeur du verbe d’harmonie,
Vous épandez des Fours les vaines floraisons !

Ô rythmes accouplés, cadences enjôleuses,
Vous êtes des oiseaux, des luths aux voix berceuses,
Dont je jette les chants en le vol des saisons !