L’Encyclopédie/1re édition/ADULTÉRATION

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ADULTÉRATION, s. f. terme de Droit, est l’action de dépraver & gâter quelque chose qui est pur, en y mêlant d’autres choses qui ne le font pas. Ce mot vient du latin adulterare qui signifie la même chose. Ce n’est pas un mot reçû dans le langage ordinaire : on dit plûtôt altération.

Il y a des lois qui défendent l’adultération du caffé, du thé, du tabac, soit en bout, soit en poudre ; du vin, de la cire, de la poudre à poudrer les cheveux.

C’est un crime capital dans tous les pays d’adultèrer la monnoie courante. Les Anciens le punissoient avec une grande sévérité : les Egyptiens faisoient couper les deux mains aux coupables ; le Droit civil les condamnoit à être exposés aux bêtes ; l’Empereur Tacite ordonna qu’ils seroient punis de mort ; & Constantin, qu’ils seroient réputés criminels de lese-Majesté. Parmi nous, l’adultération des monnoies est un cas pendable. Voyez Monnoie, Espece. (H)

Adultération, (Pharmacie) est l’action de falsifier un médicament, en y ajoûtant quelque chose qui en diminue la vertu, ou en le mêlant avec quelqu’autre qui, ayant la même couleur, n’est pas aussi chere. Les poudres sont sujettes à adultération par la difficulté que l’on a à s’en appercevoir à l’inspection.

Il est d’une conséquence infinie pour les malades de ne point acheter les médicamens des coureurs de pays, qui les vendent adultérés. (N)